FOREVER

15 - 2 -"Kyōryū No Hime"

Il était une fois, un homme riche qui vivait dans une petite ville. Il habitait dans une grande demeure, seul - sans compter les domestiques à son service. Il n'avait ni femme, ni enfants. Et se marier ou fonder une famille ne l'intéressait pas le moins du monde.

Mais en dépit de cela, la solitude envahissait tout son être. La monotonie du cours de la vie l'amena à voir les choses avec désintérêt. 

Un jour, il alla dans les écuries pour choisir un cheval pour une balade. Il surprit une conversation entre un palefrenier et une servante. Cette dernière racontait une étrange rumeur qui s'est répandue dans la ville. Apparemment dans une partie de la forêt, des gens ont entendu d'étranges cris tard la nuit. Les personnes qui s'y étaient rendues sont revenues gravement blessées. L'une d'elles est même revenue avec un bras en moins. Cela se passait depuis deux semaines.

Le maître de la demeure trouva cette histoire ridicule. Il en riait même intérieurement. Des gens gravement blessés ? Une personne mutilée ?  Sûrement un coup de malfrats ou de bêtes sauvages. Cela semble grave mais pourquoi lui le seigneur de la ville n'a-t-il rien entendu de ces rumeurs ? Des monstres ? Sûrement un ivrogne ou un fou qui a eu des hallucinations sinon il serait déjà au courant depuis longtemps. Si aucun citoyen de la ville n'est venu se plaindre chez lui c'est que ce n'est pas une urgence. Les habitants pourront régler cela eux-même. 

Lors, de sa balade à cheval, dans la forêt, la discussion entre le palefrenier et la servante ne pouvait quitter ses pensées. Voilà enfin quelque chose qui a piqué sa curiosité. Et s'il y a allait ? Ce n'est qu'une rumeur. Il vérifierait par lui-même et prouverait que cette rumeur est fausse. Et puis, il n'est jamais passé par cette partie de la forêt... Il n'y voyait pas grand intérêt. Mais, et s'il trouvait quelque chose d'intéressant ? Pourquoi pas mettre un peu de piment dans sa vie ? 

Il prit donc la direction opposée à son chemin de départ. 

Il arriva à destination à la tombée de la nuit. Lui et son cheval avancèrent sur une clairière désormais éclairée par les rayons de lune. Un petit vent frais fit bouger les branches et les feuilles d'arbre. A part cela, le calme régnait dans la forêt. 

Le noble remarqua que son cheval s'agitait. Il devenait nerveux. Son maître ne fit pas attention. Il se dit que son cheval n'était peut-être pas habitué à ce changement d'atmosphère. 

Ils arrivèrent devant un marécage. Etrangement, ce lieu lui rendait mal à l'aise.  

Le maître tira les rênes et obligea son cheval à faire demi-tour. Il n'y gagnera rien en continuant. Sur le moment, il se sentait stupide. Quel était l'intérêt de prouver ou non que cette forêt est dans danger ? Il n'y gagnera rien de toute façon. 

Soudain, il entendit un cri. Un cri tranchant qui déchira la nuit. Il sursauta et affola son cheval qui s'agita. Il resserra les rênes pour le tenir tranquille. L'animal obéit mais le cri qu'ils entendaient ne le rassurait pas non plus. 

L'aristocrate, sur son cheval, suivit le cri. Le riche cavalier arriva à une clairière. 

Assise sur un rocher, éclairée par les rayons lunaires, la créature s'arrêta de crier. Elle était assez petite comme une enfant d'une dizaine d'année. Elle a l'air frêle. Sa peau est bleue, ses cheveux argentés longs balayaient le sol, ses longues cornes sur son front et derrière sa tête étaient impressionnantes... L'aristocrate n'avait jamais rien vu de tel.

Elle était de profil. Elle se tourna vers lui qui n'arrivait pas à détourner le regard de cette créature unique à ses yeux. La créature inconnue descendit du rocher en bondissant. L'homme fut surpris qu'elle atterrisse juste à trois mètres de lui.