You're my drug

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- Hey p'tite tête ! s'exclama Luke un grand sourire placardé sur le visage. Ce gars là est toujours de bonne humeur. Mes frères choisissent bien leurs amis.
- Hey gigantor !
Je me mis sur la pointe des pieds et lui colla un gros bisous sur la joue. Je lui sorti mon sourire le plus faux, espérant qu'il ne se rende pas du compte du bordel qui régnait dans ma tête.
Aaron toujours en retrait derrière moi toussota pour montrer sa présence.
- Je dérange ?
- Et bro ! T'étais passé où ? D'habitude t'arrives plus tôt ? Attends ... C'est moi ou vous êtes arrivé ensembles ?
Je baissais les yeux.
- Ok, ok j'ai compris.
- Si tu pouvais ... commença mon brun.
- Aaron, Ty' et Kyle sont tes potes mais aussi les miens je suis censé leur cacher ce qui se passe entre toi et mini Smith ?
- Il ne se passe absolument rien, répondis-je rapidement.
- Ok alors résumons la situation : la première fois que je t'ai vu tu l'as galoché ...
- Il m'a galoché, le rectifiais-je.
Il me lança un regard sévère.
- Peu importe qui a embrassé qui. Ensuite j'apprends que vous êtes censé vous détester depuis la maternelle et ensuite vous vous voyez en douce et arrivez au lycée ensemble. Vous êtes pas un peu contradictoires bordel de merde ??
Je regardais Aaron. Il haussa les épaules.
- Ouais un peu faut avouer, finit-il par répondre à son ami.
- Bon c'est vraiment parce que je vous aime les amis, je vais fermer ma gueule.
- Merci !!
- Mais ...
- Quoi ? demanda avec empressement Aaron.
- Je suis un horrible menteur, avoua-t-il piteusement. Je vous jure je perds tout mes moyens, je sue, je raconte n'importe quoi.
- Je confirme ! rigola mon brun.
- Tant pis, fais de ton mieux. Tu vas en quel cours ?
- Option musique lilliputienne, en passant je vais être en retard, j'y vais, il me fit un clin d'œil puis commença à s'éloigner après avoir fait un check à Aaron.
- Il fait musique ? demandais-je surprise.
- Et pourquoi pas ?
- Vous avez tous une carrure de sportif dans le groupe.
- C'est parce qu'on fait du basket et j'avoue un peu de muscu, mais on fait d'autres choses à côté, sous cette magnifique face et ce corps de dieu se cache une personne.
- Et ... le basket ça t'est venu comment ? Avant tu ne jurais que par le baseball.
- C'était avant, il haussa les épaules.
Mais je remarquais qu'il avait le regard dans le vide, perdu dans ses souvenirs.
- Les choses ont changés, j'ai rencontré les gars, ils faisaient tous partis de l'équipe. Et puis, je suis doué, ça pourrait même me permettre d'obtenir une bourse pour l'université.
- C'est cool je suis contente pour toi, si c'est ce qui te plaît, dis-je doucement.
Il me prit par la main, je sursautais à son contact.
- Oh excuse moi, je voulais pas ... c'est juste ... on va être en retard.
J'hochais la tête et le suivi, ma main toujours dans la sienne. J'eu soudain envie de rire de la situation et souris doucement.
- À quoi tu penses ?
- Qu'avant je n'aurais jamais pu imaginer cette scène. Je veux dire, toi, moi, se tenant par la main, sans se taper, ni se crier dessus. C'était pas gagné avant.
- Ce n'était clairement pas ma faute, c'est toi qui ne m'aimait pas quand on était enfant.
- Tu rigoles ? C'est toi le premier jour qui a été méchant avec moi sexiste de merde !
- Si je me rappelle bien, c'est toi qui a mis des paillettes sur ma batte de baseball en CM1.
- Et c'est toi qui m'a coupé ma queue de cheval en 6ème.
- Et alors on n'en reparle de la fois où tu m'a poussé de la balançoire ?
- Tu avais soulevé ma jupe !
- Tu avais mangé mon cookie !
- Connard !
- Connasse !
- Enfoiré !
On se regarda droit dans les yeux, se défiant du regard, avant d'exploser de rire.
- C'est ridicule ... soufflais-je après avoir arrêté de rire.
- Complètement, affirma-t-il. À croire qu'on a pas grandi.
- J'aurais du être plus sympa avec toi quand je suis rentrée.
- Et moi de même, je me suis comporté comme un idiot. Ton retour m'a perturbé tu sais ?
Je secouais négativement la tête.
- Faut dire ... je pensais que tu ne reviendrais jamais, que tu préférais tes petits anglais et leur scones, dit-il d'un ton bougon.
Je fus attendris par ses paroles.
- Si tu savais, au début j'avais un peu le mal du pays, et mon accent anglais était terrible enfin mes amies en riaient et disaient toujours que ça me donnait un petit charme. Et il m'arrivait d'avoir la nostalgie de la France et dans ces moments là je n'avais qu'une envie, de prendre le premier avion et de rentrer.
- C'est vrai ? demanda-t-il surpris.
- Bien sûr.
Il sourit et nous partîmes en cours sur ses paroles.

***

En entendant la sonnerie retentir je sursautais, à demi-réveillée et regardais tous mes camarades ranger leurs affaires et se lever pour partir. Je me levais à mon tour et pris Kyle par le coude pour le retenir.
Il leva un sourcil.
- Quoi ? J'ai entraînement, dépêche. Je peux pas te ramener désolé.
Je croisais les bras sur mon torse.
- C'est pas ça.
- Quoi alors ?
Je lui fit signe de me suivre et l'emmenais dans un couloir moins fréquenté.
- C'est bon maintenant tu vas me dire ce qui se passe ?
- Ça m'a retourné toute la journée ...
Mon jumeau me regardait perdu.
- Et figure toi que j'ai l'impression d'être une petite égoïste qui ne pense qu'à sa gueule.
Je soupirais.
- Enfin mais comment j'ai pu passé à côté de ça ?! Bien sûr je ne pensais qu'à moi et à mes petits problèmes mais enfin ... pourquoi personne ne m'a rien dit ?
J'étais maintenant au bord des larmes.
Mon frère s'approcha de moi et souleva doucement mon menton avec ses doigt pour me regarder dans les yeux.
- Parle moi Angie. Parle moi, me supplia-t-il.
- Nathaniel. Je suis au courant, Aaron m'a avoué ce matin.
Kyle baissa les yeux.
- C'est une plaie qu'il ne vaut mieux pas rouvrir. Si personne ne t'en a parlé, c'est parce que cela ne sert à rien de remuer ce genre de chose. Aaron vient à peine de s'en remettre.
- Alors tu ne vas rien me dire ? Il est mort, point, ça s'arrête là ?
- Il est mort d'une overdose Ange, d'une putain d'overdose, lâcha-t-il avant de me tourner le dos et de partir.

Mon meilleur ennemiWhere stories live. Discover now