Tais toi et embrasse moi

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- Est ce qu'ils t'ont dit je t'aime depuis la mort de Nathaniel ? Excuse moi je sais que c'est indiscret ... C'est juste que ... s'ils ne l'ont pas fait alors ils sont stupides de ne pas voir à quel point tu es incroyable et combien ils ont de la chance de t'avoir pour fils.
Il sourit tristement.
- Non, jamais, pas une fois depuis ... ils ont éradiquer ces termes de leur existence. Ils avaient perdu une des personnes qu'ils aimaient le plus au monde, c'est normal de ne plus vouloir ressentir ça. Parce que une fois que tu donnes ton amour à une personne que tu aimes et qu'elle part, une part de toi part avec.
Je faillais verser une larme en sachant à queo point il avait raison.
- Alors qu'on me dise pas  « je t'aime » je comprends et c'est pas grave, vraiment, je m'en fou. Je veux dire ce n'est que trois petits mots pas vrai ?
- Tu ... enfin si ça peut te faire te sentir un peu mieux moi je t'aime.
Il me scruta de ses magnifiques billes bleues pâles, son ragard me déstabilsa et stupidement je pris peur, refoulant mes sentiments, je rajoutais-je précipitamment :
- Amicalement.
Sa bouche se plissa, il baissa la tête puis la releva pour me faire faire.
- Moi aussi je t'aime.
Il s'arrêta un moment puis avança d'un pas vers moi.
- Mais pas amicalement, dit-il en me regardant droit dans les yeux comme il savait si bien le faire. Si seulement il savait tout ce que cela provoquait en moi. Mon souffle se coupa.
- Je ...
- Te sens pas obligé de répondre, vraiment, encore moins si c'est pour que tu le dises parce que je viens de te raconter une partie de ma vie assez triste et que tu as pitié. Je déteste les gens qui ont pitié. Et si tu ... enfin si tu ne m'aimes qu'en tant qu'ami, je m'en contenterais parce que après tout c'est mieux que rien et ...
Je le stoppais dans son monologue et l'embrassais.
Il ouvrit d'abord de grand yeux surpris puis continua et passa ses bras autour de ma taille rapprochant nos deux corps. J'accrochais mes bras autour de son coup et approfondis le baiser, me délectant de la saveur mentholé de sa bouche et de la chaleur se propageant dans mon bas ventre.
Nous finîmes par nous séparer au bout d'un moment.
- Waouh c'était ... fit Aaron mal à l'aise.
- C'est pas comme si c'était la première si ? rétorquais-je en faisant référence à la fois où il m'avait embrassé au skate parc.
- C'est vrai.
Il sourit en y repensant.
- Heum ... dis moi, c'était pour me faire taire ou ça voulait dire oui moi aussi ? demanda t-il mesquinement.
- Disons les deux à la fois, me moquais-je.
- Ah ouais ?
- Mmh mmh, approuvais-je en hochant la tête.
- Je veux quand même te l'entendre dire si possible sans le « amicalement » cette fois parce que si tu embrasse tous tes amis comme ça je vais avoir du soucis à me faire, se moqua mon brun.
Je rigolais, puis le réconfortais.
- Je t'aime Aaron Peter Scott Miller. Ça te va ?
- Absolument, sourit-il. Par contre il va falloir me dire comment tu connais mes deuxième et troisièmes prénoms.
Je levais mes yeux au ciel.
- Mes frères ont lâché le morceau, j'espérais vraiment que tu en aies des tous pourris du genre Albert ou Gérard pour pouvoir me moquer de toi jusqu'à la fin de tes jours mais bon apparemment c'est raté, grimaçais-je. C'est grave injuste.
Je croisais les bras en affichant une moue.
- Jusqu'à la fin de mes jours hein ? Tu me supporterais jusque là ?
- Nan tu as raison peut être pas, c'est tout de même long, une éternité même, le fis-je marcher.
Il me tira la langue.
- Menteuse. Et qu'est ce que l'éternité avec moi ?
- Une infinité de bonheur et de disputes sûrement, énonçais-je.
- Ça me plaît plutôt bien moi, je pourrais vivre ma vie comme ça.
Mes lèvres s'étirèrent tandis que mon cœur bondit.
Il changea soudainement de sujet.
- Accepterais tu de me dévoiler tes autres prénoms ? J'ai vraiment envie de savoir ton nom complet, histoire que l'on soit sur un même pied d'égalité.
Je pesais le pour et le contre dans ma tête, m'attendant déjà à des moqueries de sa part, mais je finis par avouer.
- Angel Sylvie Claudette Smith ...
Il se mordit l'intérieur de la joue pendant que je le fusillais du regard.
- Je t'interdis de rire.
- Angel Sylvie Claudette Miller, je trouve que ça sonne plutôt bien moi.
Je le tapais sur bras.
- Arrêtes de flirter avec moi enfin ! riais-je. Ce sont les prénoms de mes grands-mères, ils sont hideux.
- Nan moi je les trouve plutôt sexy, sourit-il sournoisement.
- Oh excuse moi je ne savais pas que ton truc c'était les vieilles ! Je peux te donner le numéros de mes grands-mères si tu veux ?
-  Non ça ira merci. Enfaite je dois l'avouer je suis plutôt branché magnifiques chieuses de presque dix-sept ans faisant moins d'un mètre 60.
- Alors tout d'abord je fais un mètre 62 qu'on soit bien clair et de deux ...
- De deux ? me nargua cet imbécile.
- Je réfléchis crétin !
Il éclata de rire.
Je fis mine de bouder. 
- Tu es vraiment adorable quand tu boudes, on dirait une gamine de quatre ans après que ses parents lui ait refusé la poupée qu'elle voulait.
- Hé, je te permet pas !
Je le tapais légèrement avec mon poing.
Il fit semblant d'être gravement blessé.
Nous gloussâmes à l'unisson.
Il redevint brutalement sérieux comme s'il venait de réaliser quelque chose.
- Tu sais qu'on devra le dire à tes frères ?
- Lesquels ? Tentais-je innocemment.
Il leva les yeux au ciel.
- Kyle, Tyler ? Ça te dit quelque chose ? Tu les connais depuis ... toute ta vie.
- Ah ! Eux ! Oh ... je sais pas, ils sont pas toujours tendre avec les gars qui me tournent autour et ceux avec qui je suis sortie.
- Parce qu'ils y en a eu plusieurs ? Beaucoup ? Combien ?
- Relax. Ça s'arrête à des bisous baveux et je te rappelle qu'après je suis partie et ils ne s'en sont plus mêlé. Puis Gabriel ... qui n'était pas vraiment une bonne expérience et ils ne l'ont pas connu. Et là, c'est juste différent étant donné que tu es leur potes donc ...
- Moi aussi je stresse okay ? Mais on leur annoncera à deux ? Je sais déjà que si je merde avec toi, je perdrais mes meilleurs amis et je me prendrais la raclée du siècle. Alors crois moi, c'est moi qui ai le plus à perdre je m'en rends compte, mais je suis prêt à le risquer ... pour toi.
- Tu es tellement guimauve, murmurais-je. Fais attention, je pourrais m'y habituer.

Mon meilleur ennemiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant