Donner une chance

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- Alors ? C'était comment ?
- Hmm ... ennuyeux ? tentais-je de mentir en regardant mes frères.
- C'est pour ça que tu as passé la nuit et la matinée là bas et que tu sens ... l'alcool ? grimaça mon aîné.
- Tu croyais que j'allais boire du jus d'orange à un cocktail ? ricanais-je.
- Ange c'est pas drôle ...
Je leur tirais la langue.
- Je sais, je sais. Mais au moins j'ai participé à une bonne action aujourd'hui, annonçais-je fière de moi.
- Laquelle ? demanda intrigué le plus vieux.
- Aaron et sa mère se sont réconciliés. En quelque sorte. Disons que c'est un début.
- Wouah ... c'est ... pour le moins inattendu, s'étonna Kyle.
- Angel c'est carrément un miracle que tu nous as fait là. Il doit vraiment tenir à toi pour accepter de lui pardonner enfin au moins de lui parler.
Je souris, touchée.

Ma poche vibra.
Un message d'Aaron.
Je m'éloignais de mes frères, beaucoup trop fouineurs et curieux à mon goût, pour pouvoir lire tranquillement son texto.

Hey, merci encore pour hier soir. Cette soirée sans toi pour m'accompagner, je n'y aurais certainement pas survécu alors vraiment merci. Merci de me supporter, dans toute mes conneries et mes merdes. Et surtout merci pour ma mère. En parlant d'elle, je vais rester  encore un moment chez elle, j'ai accepté sa proposition pour qu'on puisse renouer et réapprendre à se connaître. Je crois que je suis prêt à lui laisser une seconde chance. Je vais peut être encore avoir un peu de mal avec Pierre, le mariage, le bébé et tout ça, mais je sais qu'avec ton soutien et beaucoup de temps je finirais par m'y faire.

Mon sourire s'agrandit devant l'écran de mon portable, j'étais fière de lui et du grand pas qu'il venait de faire dans la relation avec sa mère.
Son père ne méritait peut être plus de faire parti de sa vie mais c'était tant pis pour lui, il ne savait pas ce qu'il perdait. Un fils merveilleux, fort et intelligent.

Je répondis rapidement mes doigts glissant instinctivement sur le clavier.

J'ai adoré passé cette soirée avec toi malgré les quelques revirements de situations, je me suis tellement amusée.
Je suis tellement contente pour toi et ta mère, vous méritez tous les deux cette seconde chance. Je suis sûre que ça va très bien ce passer. On se voit au lycée lundi ? À moins que tu ne veuilles venir ... mon père n'est pas là.

La réponde ne tarda pas à venir.

J'aurais adoré Ange mais ma mère est en train de me montrer des albums photos de quand j'étais petit avec mon frère, ce serait malpoli de partir ... bien que crois j'aurais adoré que tu sois là pour que tu puisses te moquer de moi bébé avec mes grosses joues potelées.

J'étais un peu déçue mais je repoussais ce sentiment loin de moi. C'était bien qu'il passe du temps avec sa mère. C'est moi qui l'y avait poussé après tout. Je devais pouvoir partager mon petit ami avec une autre femme.

Je comprends t'inquiète, j'aurais juste adoré voir ça ;-)

A lundi alors ... tu vas me manquer d'ici là, je ne sais pas si je vais tenir.
Je t'aime.

Mon cœur loupa un battement. Alors maintenant on était passé à des « je t'aime » par message. Le sourire niais collé sur mes lèvres devait prouver que nous étions officiellement devenu un couple gnangnan.
Mais ... je pourrais m'habituer enfin de compte, voir même aux petit surnoms affectueux comme « mon cœur, mon amour, mon chaton ... ».
Je secouais la tête.
Mon dieu, qu'est ce qu'Aaron Miller m'avait fait ? Je ne me reconnaissais plus.

- Alors ? C'est quoi ce sourire béat sur tes lèvres jeune fille ?
Je relevais les yeux vers Monica.
- C'est Aaron, c'est tout, essayais-je de dire blasée non sans pouvoir réprimer mon sourire.
- Non, non, non, pas de « c'est tout ». Ça a l'air d'être du sérieux entre vous, tu ne voudrais pas l'inviter à dîner un de ces soirs ? Qu'on apprenne à le connaître ?
Je grimaçais. L'idée partait d'une bonne intention mais ça s'annonçait catastrophique en particulier avec papa.
- Je suis pas sûre, je veux dire, c'est vraiment nécessaire ? Et puis papa ne sera jamais d'accord ...
- J'en fais mon affaire, sourit-elle.
- D'accord alors ...
Mon dieu qu'avais je fais ?
Faîtes qu'Aaron refuse.
- Génial.
Elle semblait ravie.
- Je peux ... je peux te poser une question indiscrète ?
Elle haussa un sourcil.
- Heu .. si c'est pour avoir la discussion ou des conseils sur le sexe je crois que tu ferais mieux de demander à ta mère, je lui vole un peu son rôle et ...
- Quoi ?! la coupais-je, morte de honte. Non, non non c'est pas ça du tout. Et puis ... enfin avec Aaron on n'en est pas encore là et ... oh mon dieu c'est trop gênant.
Je me cachais le visage entre mes mains.
Monica éclata de rire devant mon teint écarlate.
- Okay okay chérie j'ai compris, ne reparlons plus jamais de ça d'accord ?
J'hochais vivement la tête, contente de laisser cet épisode derrière moi.
- Alors, quelle était ta question ?
- Je me demandais, je sais que ça peut paraître méchant mais ... comment tu peux être amoureuse de papa ? Je veux dire ... tu es jeune et belle et gentille et enfin pleins d'autres trucs et lui n'est jamais là, fait toujours la gueule et a pardessus tout des enfants qui ont été pour le moins horribles avec toi au début et malgré tout tu es restée alors ... je me demandais quoi ...
Elle souffla avant de se lancer.
- Je ne sais pas ... à vrai dire l'amour ne s'explique pas. Quand j'étais jeune, je m'imaginais marier avec mon amour de lycée et avoir deux enfants et un chien dans un grande maison mais ... tu verras que dans la vie rien ne se passe jamais comme prévu. Je travaillais comme stagiaire au bureau de ton père et disons que je n'ai pas été insensible à son charme, je le savais fraîchement divorcé et ... enfin bon on va passer quelque détails, ce n'est pas de ton âge, mais tout ce que tu dois savoir c'est qu'au début il m'a regardé comme si j'étais la chose la plus importante au monde ou du moins m'a fait sentir comme telle. Et puis, il croyait en moi et en mes compétences là où les autres dans la boîte me voyaient comme une potiche complètement stupide. Grâce à lui je fais un boulot qui me plaît et même si je n'ai pas deux enfants et un chien, je vous ai et ça me suffit. Et vous êtes vraiment extraordinaire, j'aurais adoré avoir des enfants comme vous. Enfin bon, je suis juste heureuse et je crois que c'est tout ce qui compte.
Je souris émue tandis qu'elle continuait.
- Je sais que ton père peut sembler ... distant et peut parfois être un vrai connard je l'admets, il ne fait pas exprès et au fond ils vous aiment, énormément. Ça répond à ta question ?
- Un peu ... je suis surprise en fait je ne m'attendais pas à ça. Et Monica ?
- Oui ?
- Je suis contente que papa t'ai choisie toi. Il ne te mérite pas mais égoïstement je suis contente que tu sois là.
Elle sourit.

Mon meilleur ennemiМесто, где живут истории. Откройте их для себя