Escapade à deux

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J'ouvris un œil et grognais sous la forte luminosité qui assaillit ma vue. Je fis un effort et me levais mais je vis à mon plus grand désespoir que la place à côté de moi était vide, froide, dépourvu de toute chaleur humaine. Je fis soudain prise d'un horrible doute ... mais je soupirais de soulagement en constatant qu'un creux s'était formé dans le matelas à l'endroit où il avait dormi, seul signe que je ne m'étais pas imaginé cette nuit. Je remarquais alors en regardant plus attentivement un papier plié en quatre posé à la hâte sur un des coussin. Je le pris, le dépliais et souris en lisant son écriture soigné et penché.

Je n'ai pas eu le courage de te réveiller tu avais l'air si paisible. Merci pour le lit ( très confortable au passage ) et tout ce que tu as fait pour moi, je te revaudrais ça.

Ps : ne compte pas sur ma présence au lycée aujourd'hui, je pense fortement à sécher les cours. Libre à toi de te joindre à moi si tu le souhaites ...

Ton prince charmant, Aaron.

Je regardais l'heure sur mon réveil et soupirais en constatant qu'il était déjà 7h 55. Pas moyen que j'arrive à temps et mes frères avaient déjà dû partir. Lâcheurs ... Mon bus était déjà parti et Monica était au travail, elle ne pourrait donc pas le conduire.
J'attrapais donc mon téléphone et commençais à chercher Aaron dans mes contact.
Après deux sonneries il décrocha.
- Je te manques déjà ?
Je pouvais voir à distance un sourire narquois se former sur ses lèvres.
- Ne rêves pas.
Je levais les yeux aux ciel.
- Ne lèves pas les yeux aux ciel Ange.
- Hein ... mais ... Comment ?
- Je te connais c'est tout, il rit. Alors tu m'appelles pour accepter ma proposition ?
- Ne vas pas croire que c'est parce que je veux passer du temps avec toi, c'est juste que je suis déjà très en retard et que j'ai la flemme d'aller en cours.
- Mais oui, il éclata de rire à nouveau. Au fond j'ai toujours su que tu étais une petite rebelle.
- Exact. Bon alors ? Quel est ton programme ?
- Je n'y ai pas encore réfléchi. Mais ça va venir. Tiens toi prête je passe te prendre dans 10mn.
- Quoi ? Mais je n'aurais jamais le tem...
Il avait déjà raccroché.
Je jurais et lançais mon téléphone sur le lit avant de filer sous la douche.

J'entendis la sonnette à 8h10. Wouah, alors là j'étais impressionné, Aaron Miller ponctuel.
Je m'empressais de lui ouvrir.
Il se tenait sur le seuil de la porte, l'air non chaland, les mains dans les poches.
- Tu sais il vaudrait peut être mieux arrêter ce petit truc.
Il haussa un sourcil.
- Tu sais, toi qui dors chez moi, puis te barres en douce par la fenêtre et reviens me chercher un peu après. C'est un peu débile ...
Il rit franchement avant d'hocher la tête.
- C'était une sorte d'invitation à rester dans ton lit la prochaine fois ?
Mes joues rosirent.
- La prochaine fois ? Faisons en sorte qu'il n'y ait pas de prochaine fois veux tu ? Et puis ce n'est pas du tout ce que j'ai voulu dire par là ...
- Oublions cette conversation. Tu viens, ton carrosse est près, dit-il en montrant sa voiture garé dans la rue.

Je le regardais tapotais ses doigts sur le volant au rythme de la musique passant à la radio.
Je m'empressais de monter le volume quand je reconnus la chanson wonderwall de Oasis.
Ses lèvres se retroussèrent en un sourire.
- Alors comme ça tu aimes les vielles musiques ?
J'haussais les épaules.
- Oui, certaines sont mieux que celle qu'on a maintenant, on a perdu quelque chose avec le temps.
- Et quoi ?
- De l'authenticité. .
Il hocha la tête.
- Je suis complètement d'accord.
Je m'enfonçais dans mon siège.
- Tu ne m'as toujours pas dit où on allait.
- On va d'abord passer chez moi et après ...
- Quoi ? m'empressais-je de demander curieuse.
- Tu verras bien. C'est une surprise.
- Une surprise ? Tu commences sérieusement à me faire peur là Aaron ...
- Pas de raison d'avoir peur, tu vas adorer.
Je sentis ma poche vibrer.
- Il fallait bien qu'ils s'en rendent compte un jour ou l'autre, soupirais-je en extirpant mon téléphone de ma poche.
- Ils sont énervés ?
Kyle :
Tu sèches et tu ne m'invites même pas ? Je suis triste ...
Tyler :
En tant qu'aîné je devrais te gronder et te dire que c'est mal mais je ne vais pas le faire. Ps : bizarrement Aaron aussi est absent, marrant nan ? Ne faîtes pas de bêtises tous les deux. On se voit ce soir. Bisous.
Papa :
Angel. Ce soir on va devoir parler.
Monica :
Ton père n'est pas content ma chérie ... tu sèches les cours avec un beau garçon j'espère, que ça en vaille au moins la peine ? Aaron non ? Bref, à ce soir.
Je souris, soulagé.
- Pas trop mal en fait. Je m'attendais à pire, répliquais-je en haussant les épaules.
- C'est bien alors.
- Et toi alors ? Personne ne s'inquiète que tu sèches les cours comme ça ? Si je me souviens bien tes parents étaient cool mais pas à ce point là.
- Mes ... il s'éclaircit la gorge. Mes parents ne sont plus vraiment présents dans ma vie ...
Il évita mon regard et se concentra sur la route.
- Comment ça « ne sont plus vraiment présents » ? Enfin, tu n'es pas encore majeur Aaron !
- Pas besoin d'être majeur pour vivre seul. Ils me donnent de l'argent tous les mois pour le loyer. Tout va très bien.
- « Tout va très bien » ? Non mais tu t'entends ?Tu ne peux pas vivre seul ! Et puis c'est complètement insensé, tes parents sont extraordinaires, ils t'aiment énormément, ils ne t'auraient jamais laissé.
Il s'arrêta brusquement.
Je sursautais et me rendis compte que nous étions arrivé en bas de son appartement.
- Ne t'en mêles pas Angel, s'il te plaît. Pas juste après qu'on se soit réconcilié s'il te plaît.
Il me regardais, me suppliant du regard d'accepter.
- Je voudrais juste passer une journée normale en compagnie d'une fille super sans penser à tout ça d'accord ?
J'hochais la tête malgré moi.
Il parut soulagé.
Après tout il avait raison, moi aussi je voulais profiter de cette journée en sa compagnie, sans me prendre la tête. Je respirais un grand coup avant de sortir de la voiture. Ce jour allait être extraordinaire je le sentais, il fallait juste que j'oublie tous mes problèmes ... juste le temps d'une journée. Ça ne peut pas être si compliqué non ? Être une filles normale qui passe du temps avec son ami ?
Un ami ? Tu es sûre ?
Ta gueule conscience de merde.

Mon meilleur ennemiWhere stories live. Discover now