8: Give me a reason

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Au bout d'encore quelques clignements douloureux de paupières, la brune retrouva une vue normale. JJ Laroche se tenait à côté de l'interrupteur, à l'entrée de la pièce, et observait Lisbon d'un air suspicieux. Qu'est-ce qui se passait encore ? De quoi allait-on l'accuser cette fois ? Ne fais pas la sainte, Teresa, se moqua la petite voix tapie dans son esprit. Ce n'est pas comme si tu n'avais pas embrassé ton consultant à en perdre la raison alors que c'est contre les règles du CBI... En passant, où était Jane ?

Le blond était tranquillement assit à une table – pas dérangé par la lumière pour un sou, les jambes croisées et une tasse de thé devant lui. Attendez, comment avait-il réussit à se procurer cette tasse en moins de trente secondes ? Il tourna la tête vers elle et lui sourit paisiblement avant de reporter son attention sur le nouveau supérieur de sa collègue.

Un regard suffit à Jane pour comprendre l'effet qu'il avait eu sur la jeune femme. Les joues rosies, la respiration toujours un peu haletante, les mains tremblantes... La vision le fit sourire. Mais il détourna très vite la tête. Le nouveau supérieur de Lisbon était un tyran doublé d'une fouine, hors de question qu'il apprenne ce qu'il venait d'arriver. Hin hin, JJ Laroche n'était pas son supérieur. Lui ne dépendait de personne. Exception faite de Lisbon. Et encore, c'était seulement parce qu'il l'aimait bien...

- Que faisiez-vous dans le noir ? demanda JJ Laroche avec une curiosité à peine voilée.

- Lisbon est venue se faire un café et moi, un thé, expliqua Jane alors que la cafetière respectait le timing en se mettant en marche.

- Dans le noir ? insista le nouveau responsable.

- J'avais allumé les veilleuses, mais il semble y avoir un faux contact, répondit Lisbon, qui reprenait peu à peu contenance.

Les petits yeux de LaRoche firent une nouvelle fois la navette entre ses deux suspects, puis il laissa retomber son bras – oui, celui qui était resté collé à l'interrupteur.

- A l'heure qu'il est, je pensais que tout le monde avait quitté les lieux, remarqua-t-il.

- Oh, mais Lisbon reste toujours jusqu'à des heures indécentes. C'est une agent dévouée.

L'agent en question décocha un regard meurtrier à son consultant, essayant de ne pas grimacer en entendant les mots « indécents » et « dévouée ». Il méritait qu'elle le frappe pour faire disparaître ce petit sourire narquois !

- Je n'ai pas fini le rapport sur l'enquête McLean et il me reste encore à revoir les dossiers pour les audiences de vendredi, se justifia-t-elle.

- D'accord. Je peux vous parler une minute ? demanda LaRoche en sortant sans attendre sa réponse.

Lisbon obtempéra sans broncher et ne jeta même pas un regard à Jane, toujours en tête à tête avec sa tasse. Lui au contraire, la suivit des yeux jusqu'à ce qu'elle disparaisse de son champ de vision. Alors, il expira à fond et ferma les yeux un instant. Des flashs envahirent son esprit : un parfum captivant, une peau douce sous ses mains, des doigts dansant dans ses cheveux, des lèvres pressées fermement contre les siennes... Il ouvrit brusquement les yeux pour faire cesser les images. Il releva la tête au moment où Lisbon réapparaissait dans la pièce.

La jeune femme, encore une fois, ne le regarda pas une seule fois et se dirigea tout droit vers le placard pour prendre une nouvelle tasse. Versant le café brûlant dans le récipient, elle reposa la carafe et repartit comme elle était venue : en coup de vent.

Quelques minutes plus tard, Jane se retrouva allongé sur le dos sur son canapé marron. Même s'il ne pouvait pas la voir, Elle, il voyait néanmoins la lumière provenant de sa lampe de bureau, lui signalant sa présence. Il soupira et fixa le plafond pendant un moment. Cette fois, même Elvis ne pouvait lui donner des conseils. Il lui avait laissé le choix. Dès le début, il avait remit la décision entre ses mains. Et elle avait préféré enterrer cette affaire... Il soupira et ferma les yeux, cherchant un peu de paix, mais les souvenirs l'assaillirent et il se redressa en grognant. Il n'arrivait pas à sortir Teresa Lisbon de sa tête. Puis, une vague de culpabilité l'assaillit. Qu'était-il en train de faire ? Il n'avait pas le droit d'agir ainsi, Angela ne méritait pas cela. Et Charlotte... sa gorge se noua et il se leva brutalement.

Destination CalifornieWhere stories live. Discover now