Chapitre 5 - Le secret de M.Perkins

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          La nuit fut courte pour Haru. Seulement quelques heures après s'être recouchée, elle fut réveillée par les multiples croassements des corbeaux. Elle se posait encore beaucoup de questions à propos de son mauvais rêve et de Monsieur Perkins. Elle se demandait si le bon choix était de sortir ou non de la maison. Elle passait ses mains sur son visage après s'être levée de son lit. La jeune femme fit quelques pas puis s'arrêta devant la fenêtre avant de tirer les rideaux. Il semblait faire plutôt doux en cette matinée. Haru restait cependant plongée dans ses pensées et se rendit compte que la nuit dernière elle n'avait pas pensé à faire la chose la plus logique et évidente avant de s'aventurer dehors en pleine nuit : Elle n'avait pas vérifié si Philys était dans sa chambre. Sur le moment elle s'en voulait vraiment mais d'un autre côté elle savait que les trois lettres qu'elle avait dû rédiger l'avaient fatiguée. Au final, Haru était partagée. Elle finit par enfiler sa robe de chambre faite d'un tissu blanc, légèrement transparent, puis elle se rendit dans le couloir. La porte en face de la sienne n'est autre que celle de la chambre de sa petite sœur. En posant sa main sur la poignée, elle hésita à ouvrir avant d'entrer. Quand elle s'aperçu que le lit de Philys était vide, elle sentit son cœur se serrer. Tout cela était donc vrai ? Philys est vraiment allée dans le Bois ? se demanda-t-elle, commençant à paniquer. Elle appela sa petite sœur à plusieurs reprises en espérant une réponse. C'est alors que la fillette arriva dans la chambre, étonnée d'y trouver Haru.

— Haru ? Mais qu'est-ce que tu fais dans ma chambre ?

— Je te cherchais. Où étais-tu ? répondit-elle rapidement.

— Je prenais le petit déjeuner avec papa et maman. Tu as l'air bizarre, tu vas bien ?

— Papa et maman sont déjà levés ? Mais on est dimanche, ils ne se réveillent pas aussi tôt habituellement...

— Mais c'est toi la marmotte, il est presque onze heures ! dit la fillette en se moquant.

— Onze heures ?! Mince ! J'avais une lettre à poster et le service du courrier ferme à dix heures et demi... soupira Haru en s'asseyant sur le lit de Phylis.

— C'est pas grave si ? Tu pourras la poster demain. C'est une lettre pour Abril ?

— Oui... Je voulais lui écrire le plus vite possible pour... Pour l'avertir de tout ce qui se passe en ce moment sur Crow Hill...

— Ah... Et c'est urgent à ce point ? Si tu parles des bruits que j'ai entendu dans le Bois, maman dit que j'avais sûrement une migraine.

— Tu en as parlé à maman ?!

— Ben oui, elle s'inquiétait pour je ne sais quoi alors je lui ai tout raconté. Les sons et les lucioles. Mais elle m'a dit que c'était normal de voir des lucioles voltiger dans le Bois. Apparemment il y a plusieurs marres donc c'est là qu'elles aiment vivre.

— Écoute-moi Philys, ne parle plus de ce que tu vois et entends auprès des parents sans même être sûre de ce que tu as vu et entendu c'est compris ?

— J'en ai marre que tu me donnes des ordres comme papa. T'es presque pire que lui !

— Ne dis pas ça Philys, je veux juste te protéger...

— Papa dit exactement la même chose et il ne fait que me gronder ! Je suis assez grande pour qu'on arrête de me dire ce que je dois faire ou non.

— Philys... Ne le prends pas comme ça s'il te plaît...

— Tu dis que tu veux me protéger ? Me protéger de quoi au juste ? Des fameuses présumées malédictions du Bois Willow ? Elles n'existent pas.

— N'en soit pas si sûre. Le Bois est un mystère à lui tout seul et c'est pourquoi il est dangereux d'avoir des certitudes telles que celles de maman à ce propos.

Les mysteres du Bois WillowWhere stories live. Discover now