Les mysteres du Bois Willow

Chapitre 11 - Dial l'énigmatique

          Voilà bien longtemps qu'Haru marchait dans le Bois. À force, on pouvait presque croire que ces chemins de terre sont infinis. L'aube arrivait lentement alors que la jeune femme n'avait pu se reposer à cause de tous ces tourments. Son regard guettait le ciel rosé par l'apparition du soleil et déviait vers les nuages s'évaporant peu à peu. Elle avançait plus lentement avant de s'arrêter pour regarder un peu les environs. Comme d'habitude, chaque direction se ressemblait. Étant aux affûts du moindre détail qui pourrait la mener à sa petite sœur, la jeune femme remarqua une silhouette dissimulée dans l'ombre. Celle-ci ressemblait fortement à celle qu'Haru avait coursé à travers le Bois avant d'arriver au cercle de tombes. Elle s'en approcha lentement, déglutissant avant de prendre la parole :

— Est-ce vous la personne qui m'a conduite jusqu'aux sépultures... ?

La silhouette resta immobile un court instant avant de se déplacer d'un geste vif pour s'éloigner. La jeune femme tenta de la suivre du regard.

— Qu'importe ? répondit l'individu.

Haru ouvrit grand ses yeux en entendant la voix d'un jeune homme.

— Je crois que vous êtes le seul être humain que j'ai croisé ici. Qui êtes-vous au juste ? Et, pourquoi m'avoir guidée plus tôt ?

— Tu ne te pose pas les bonnes questions. Et qui te dit que je suis humain ? Bref. Haru, je peux t'aider à retrouver ta petite sœur.

— Comment connaissez-vous mon nom... ?

— Je connais tous ceux qui entrent dans le Bois Willow mais ce n'est pas le sujet. Ta petite sœur est venue dans l'idée de te prouver que le Bois n'est pas dangereux et tout à fait ordinaire, cela étant totalement faux, elle est maintenant en très grand danger.

— Vous savez où elle se trouve ??? Je vous en supplie, si vous le savez, guidez-moi !

La jeune femme s'approcha rapidement de l'individu mais une fois assez proche, elle émit un cri de peur en discernant son apparence. C'était un jeune homme d'environ vingt-cinq ans. Sa peau était aussi pâle que le clair de lune et ses cheveux quelque peu longs, aussi sombres que les plumes des corbeaux de Crow Hill. Ses yeux brillaient légèrement d'un joli vert tandis que quelques cicatrices ornent son visage. Haru ne cessait de le dévisager. Il était pieds nus et portaient des vêtements ternes et usés comme s'il venait d'une autre époque... Au moins il colle parfaitement au décor celui-là, pensa Haru pour se détendre.

— As-tu fini de m'ausculter de la sorte ? Il y a plus important que mon apparence non ?

— Êtes-vous... réel... ?

La jeune femme se rapprocha de nouveau de l'individu et tenta de toucher son visage.

— Eh ! Je peux savoir ce que tu fais ?

— Je voulais m'assurer que ce n'était pas mon imagination qui me joue des tours...

— Peu importe, réel ou non, je sais où se trouve ta petite sœur alors allons-y avant qu'il ne soit trop tard. Tu me fais confiance ?

— Je n'ai pas vraiment d'autre option alors oui, je vous fais confiance. Retrouvons-la.

L'inconnu commença à avancer dans le Bois, Haru le suivait de près, ne voulant pas perdre son unique boussole... Le jour s'était enfin levé mais le Bois restait tout autant silencieux. La jeune femme soupira en continuant d'avancer. Même avec la lumière du jour, elle n'avait pas remarqué la nouvelle teinte de ses cheveux.

          L'homme marchait assez vite d'une manière confiante. Haru, elle, était bien moins confiante : Suivre un inconnu dans les bois ce n'est pas le genre de choix qu'elle ferait si la situation n'était pas aussi urgente. L'homme dit à Haru qu'il fallait qu'ils passent par un endroit spécifique pour se rendre plus rapidement au lieu où se trouverait Philys. La jeune femme hocha la tête en l'écoutant avant de changer de sujet. Elle lui demanda alors de se présenter mais n'obtenu pas de réelle réponse. Il répondit simplement qu'il est appelé Dial et qu'il n'aime pas parler de lui. Haru respecta alors sa décision et se tu bien qu'elle aimerait en connaître plus sur celui qu'elle suit aveuglément. Que fait-il ici ? Pourquoi possède-t-il de telles cicatrices ? Et surtout, pourquoi n'a-t-il pas de chaussures ??? Non, plus sérieusement, comment peut-il savoir avec certitude où se trouve Philys ? Elle ne cessait de se questionner à son propos tandis qu'ils approchaient peu à peu d'une voûte formée par deux arbres quelque peu tordus. Dial s'arrêta et tendit son bras pour arrêter Haru qui marchait presque à côté de lui. Elle se stoppa donc et haussa un sourcil en le regardant.