Chapitre 20 - L'interrogatoire

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          La nuit prit rapidement fin alors ce n'est qu'après seulement deux minuscules heures de sommeil qu'Haru se réveilla. Elle s'étira légèrement puis fatiguée, elle leva ses yeux vers Garett. Lui ne dormait pas et guettait l'état de Phylis qui n'avait point bougé depuis son arrivée. L'homme finit par sentir Haru bouger alors il baissa sa tête et sourit. La jeune femme bailla avant de lui demander s'il avait dormi. Évidemment il lui répondit que non. Ils se levèrent par la suite et Haru passa sa main sur le front de sa petite sœur. Elle dit à Garett qu'elle était moins froide qu'hier puis ils sortirent de la chambre de la fillette pour aller manger. Haru ouvrit les placards uns à uns pour prendre des aliments qu'elle venait ensuite poser sur la table de la cuisine. Elle était affamée. L'homme lui, assistait à la scène, sans savoir quoi faire... Il finit par s'asseoir à la table une fois qu'Haru s'y était installée. Les deux jeunes gens se regardaient, souriant bien que perdus. L'un ne comprenait pas les derniers évènements et l'autre cherchait désespérément une solution pour Phylis qui restait inanimée. Ils déjeunèrent en ce silence et échanges de regards perplexes. Au bout de quelques minutes, la jeune femme se sentait déjà mieux. Cependant elle ignorait combien de jours elle avait passé dans le Bois sans manger... Cinq, dix, vingt jours ? Le temps là-bas était comme totalement disloqué de la réalité. Elle soupira après avoir dégusté une dernière orange.

          Garett se leva et vint poser ses mains sur les épaules de la jeune femme. Il embrassa sa joue et lui demanda gentiment de lui raconter ce qu'il s'était passé dans le Bois. Haru leva ses yeux au plafond et expia « pas maintenant » avant qu'elle ne se lève à son tour pour débarrasser la table. Bien que déçu, l'homme l'aida à ranger.

          Quelques minutes plus tard, les parents d'Haru arrivèrent dans la cuisine.

— Tiens Haru tu est levée. Tu vas m'accompagner, dit le père en la regardant.

— Bonjour tout les deux. Et t'accompagner ? Ou donc ? répondit-elle, perplexe.

— À la mairie. Nous devons signaler que Philys a été retrouvée et ils auront besoin de ton témoignage alors vas vite te changer, on part sur le champ.

— Si je viens, ce sera avec Garett. Lui aussi il doit témoigner, s'opposa-t-elle.

— C'est hors de question. Son témoignage n'apportera rien à l'enquête. La seule chose qui pourrait aider c'est qu'il avoue qu'il a enlevé notre chère fille.

— Très bien alors je refuse de témoigner. Garett n'est pas le coupable papa.

— Ah oui ? Alors comment expliques-tu que seulement un jour après sa libération, Philys et toi réapparaissiez ? Et ne me dis point que c'est une coïncidence. Je sais parfaitement qu'il est le monstre que tout le monde recherche à Crow Hill.

— Tu restes bloqué sur cette hypothèse et tu ne vois rien à cause de ça. Je ne compte pas t'accompagner à la mairie. Ni maintenant, ni jamais.

— Tu vas changer de ton, jeune fille. Je ne te laisse pas le choix, tu viens, gronda-t-il.

— Chéri, si elle ne veut pas y aller, c'est son choix. Le principal c'est que nos filles sont de retour à la maison... Ne nous fâchons pas.

— Je refuse d'héberger un dégénéré. Regarde comment Haru a changé par sa faute.

— Ça suffit ! cria Haru en serrant ses poings.

Les bougies se trouvant dans la pièce s'éteignirent subitement à ce moment-là. Les parents de la jeune femme se regardèrent, apeurés tandis que Garett gardait son calme.

— Que se passe-t-il... ? bégaya le père, superstitieux.

— Ce... Ce n'est rien, cela devait être un simple coup de vent chéri, calme-toi, dit son épouse pour le rassurer bien que toutes les fenêtres étaient fermées.

Les mysteres du Bois WillowWhere stories live. Discover now