𝐉𝐄 𝐍'𝐀𝐈𝐌𝐄𝐑𝐀𝐈 𝐏𝐋𝐔𝐒 𝐉𝐀𝐌𝐀𝐈𝐒

28 : Diagnostic

Il était presque 3 heures quand Adam et moi sommes arrivés à l'hôpital. Après s'être présentés à l'accueil, on nous a fait patienter dans une salle d'attente bondée. Naomie m'avait fait promettre de la prévenir dès qu'Elias serait réveillé pour qu'elle et Gabriel viennent aussitôt lui rendre visite. J'ai prié pour que ce moment arrive le plus rapidement possible.

- Je vais me chercher un café, a dit Adam au bout de quelques minutes. T'en veux un ?

Comme je commençais à avoir sérieusement sommeil, j'ai opiné.

- Je veux bien merci.

Quand il est revenu, il faisait une drôle de grimace.

- Je te préviens, il est infect, m'a-t-il dit en me tendant un gobelet fumant.

- Tant que ça me tient éveillée, je prends, ai-je répondu en tendant la main.

Mais visiblement, la dose de caféine était trop faible puisqu'au bout de quelques minutes – ou heures ? – d'attente, j'ai senti mes paupières devenir de plus en plus lourdes, jusqu'à ce que je finisse par m'assoupir malgré moi.

Quand j'ai rouvert les yeux, j'ai réalisé que ma tête était posée sur une surface molle et confortable. Une main me caressait doucement les cheveux. Je me suis redressée et j'ai croisé le regard attendri d'Adam. Combien de temps avais-je dormi ainsi sur ses genoux ? Je me suis sentie tout à coup gênée et j'ai baissé la tête pour qu'il ne remarque pas mes joues rosies.

- T'as bien dormi ? m'a demandé Adam.

- Il ne me semble pas que je me sois assoupie sur toi, si ? ai-je rétorqué en haussant un sourcil.

- Non, c'est vrai, a-t-il répondu avec un petit rire, mais vu la position dans laquelle tu étais, j'avais peur que tu attrapes un torticolis.

- Merci, ai-je soufflé. J'ai dormi combien de temps ?

- A peine quatre heures. Il est 8 heures et demi.

- On a des nouvelles ? me suis-je empressée de demander.

- Une infirmière est passée tout à l'heure. Il n'est pas encore réveillé mais il va bien. Le docteur devrait nous donner son diagnostic d'une minute à l'autre.

- Où sont ses parents ? ai-je soudain demandé avant de me rendre compte qu'Elias ne m'avait jamais parlé d'eux.

- Ils sont en voyage d'affaires à l'autre bout du monde. Ne t'inquiète pas, ils ont été prévenus. Mais ce n'est pas la première fois qu'Elias finit à l'hôpital... (Il marqua un temps d'arrêt.) Ni la première fois que ses parents ne sont pas là à son réveil. Mais il est majeur, donc il peut vivre seul.

J'ai hoché lentement la tête, intégrant toutes les nouvelles informations qu'Adam venait de me confier. J'espérais qu'Elias s'en sorte sans trop de séquelles.

- Monsieur Costa ? a dit un homme en blouse blanche en entrant dans la pièce.

- Oui, a répondu Adam en se levant.

- Veuillez me suivre, je vous prie.

Il m'a attrapée par la main et m'a entraînée dans le couloir, à la suite du docteur. Celui-ci nous a ouvert la porte d'une petite pièce et s'est installé au bureau qui se trouvait à l'intérieur.

- Docteur Donnier, a-t-il dit en nous tendant la main. Monsieur Hilali va bien, a-t-il poursuivi en regardant Adam droit dans les yeux.

Adam et moi nous sommes regardés et n'avons pas pu retenir un soupir de soulagement.

- Il s'en sort avec un léger traumatisme crânien et quelques hématomes. Mais il a également une entorse au poignet, sûrement due à une mauvaise réception lors d'une chute. Il devra donc porter une attelle pendant deux mois, au minimum.

Nous hochons la tête, intégrant les informations que nous donnait le docteur.

- Quand pourra-t-on le voir ? a demandé Adam.

- Dans trois jours. Et il sera prêt à sortir d'ici une semaine si son état ne s'aggrave pas.

Nous sortons de la pièce puis, après s'être arrêtés une dernière fois à l'accueil, quittons l'hôpital. J'avais passé une nuit affreuse et j'avais terriblement mal à la tête. Mais, malgré tout, j'avais l'impression qu'Adam et moi nous étions rapprochés. Il a quand même fallu qu'il se batte pour que je réalise qu'il tenait à moi. Et dire que j'aurais pu éviter ça... En montant dans la voiture d'Adam, je m'en voulais toujours d'avoir été le sujet de la dispute et, même si Adam prétendait le contraire, j'étais persuadée que j'étais la seule et unique responsable de ce qui était arrivé à Elias. Certes, il avait été plus qu'agaçant durant cette soirée, mais j'essaie de me dire que c'était simplement parce qu'il était bourré. Et j'essayais également de me convaincre que c'était aussi pour cette raison qu'il a évoqué le fait que j'intéresse Adam. Oui, cela devait être les effets de l'alcool. Car même si Elias connait très bien son ami, là il devait avoir tort. Moi ? Intéresser un gars comme Adam ? Ah ah ah, la blague. Si seulement...