40 : La fête chez Naomie

249 16 4
                                    

Le samedi suivant, Naomie avait organisé une fête en « petit comité », ses parents étant partis en weekend. Elle espérait qu'Adam et moi dévoilerions notre couple au grand jour, comme elle l'avait fait pour le sien à la soirée d'anniversaire de Maya. Tout se passait parfaitement bien pour elle et Gab et j'étais heureuse pour eux. Mais moi, je voulais surtout profiter de cette soirée pour qu'Adam et Elias se réconcilient. Ils ne s'étaient pas adressé un mot de toute la semaine, seulement des regards noirs dans les couloirs.

Je suis donc arrivée à la soirée accompagnée d'Adam ce qui, comme je le craignais a suscité des regards interrogateurs et quelques questions indiscrètes. En entrant dans l'appartement de Naomie, j'ai réalisé qu'on avait pas la même définition de « petit comité ». Il y avait, à vue d'œil, cinq ou six personnes au mètre carré. Instinctivement, je me colle un peu plus à Adam.

- Elle est sérieuse ? Je pensais pas qu'il y aurait autant de monde.

- T'inquiète, on n'est pas obligés de l'annoncer ce soir, m'a rassurée Adam.

J'ai relevé le visage vers lui avant de hausser les épaules.

- Adam ! a crié une voix nasillarde à travers la foule.

- Euh... qui a parlé ? ai-je dit.

On a alors vu sortir de nulle part la pire garce que je connaisse.

- Cloé...

Oui oui, celle aux cheveux cramés, c'est bien ça.

- T'as pu venir, c'est génial !

Attendez... quoi ? Depuis quand ces deux-là se parlent ? Et surtout : pourquoi Adam ne l'envoie pas bouler comme il sait si bien le faire ?

- Ouais, toi aussi, c'est cool.

- Cool ? suis-je intervenue. J'irais pas jusque-là.

La poufiasse semble enfin me remarquer.

- Euh, qu'est-ce qu'elle fout là elle, par contre ?

- Je te signale qu'elle est juste devant tes yeux et qu'il s'agit de la soirée de sa meilleure amie.

- Ah oui, c'est vrai. Noémie ou je sais pas trop quoi.

Ça y est. J'ai envie de l'égorger. Je n'ai même pas pris la peine de la reprendre sur le prénom de Naomie parce que j'étais pratiquement sûre qu'elle l'avait fait exprès. C'est alors que ses deux acolytes inséparables, Charline et Camille, se sont ramenées.

- Cloé, tu viens ? Paul vient d'arriver.

- Ce gamin ? Pff, non merci.

Wow, mais j'ai loupé quoi, moi ? Depuis le début de l'année elles lui faisaient les yeux doux et n'attendaient qu'une seule chose : qu'il tombe dans leurs bras. Et là, elles l'avaient totalement oublié. Visiblement ce n'étaient pas mes affaires, mais quelque chose ne tournait pas rond. J'ai alors tiré Adam par le bras pour s'éloigner de ces pétasses toxiques.

- C'était quoi ça ? me suis-je empressée de lui demander.

- Je, rien. Mais tu devrais appendre à la connaître. Cloé n'est pas aussi méchante que tu le crois.

- C'est une blague ? Putain, dis-moi que tu te fous de ma gueule.

Il a soupiré et m'a regardée avec des yeux abattus.

- Non, Justine, elle...

- Ferme-la. Sinon je t'en colle une.

Non mais j'hallucine ?! Ok, mieux vaut oublier ça pour le moment. J'ai donc quitté Adam, non sans un dernier regard assassin, et je me suis lancée à la recherche de Naomie.

- Justine ! Je suis trop contente que tu sois venue.

- J'allais pas manquer ça !

- Il est où, ton prince charmant ?

- Ce connard préfère la Belle au bois dormant à Blanche-Neige, ai-je grogné.

- Hein ?

- Laisse tomber, ai-je soupiré.

Nao me lance un drôle de regard mais change de sujet.

- Sinon, pour pimenter un peu la soirée, j'avais pensé faire un « action ou vérité ».

- Bonne idée.

- Let's go ! Que ceux qui veulent jouer à « action ou vérité » s'installent dans le salon ! a crié Naomie à la cantonade.

Je m'apprêtais à partir quand elle m'a retenue par le bras.

- Tu n'espères pas y échapper, quand même ?

- Oh, Nao... Tu sais très bien que j'aime pas ce genre de jeu.

- Chut ! Je veux pas de ça : ce soir tu t'éclates !

Je me suis alors résignée à la suivre mais mon regard a soudain été attiré par des gémissements ridicules provenant de la cuisine. J'ai passé un œil dans l'embrasure de la porte et le spectacle qui s'offrait à moi m'a laissée sans voix.

- Allez, Adam. S'il te plaît, pour moi, suppliait Cloé en tirant mon mec par le bras.

- Je rentre pas dans ces délires de gamins. Et arrête de faire comme si je t'appréciais, on sait aussi bien l'un que l'autre pourquoi je t'ai pas encore envoyée de faire foutre, a rétorqué Adam, s'apprêtant à partir.

- Et c'est la raison pour laquelle tu vas gentiment accepter de venir jouer... a répondu Cloé d'une voix soudain beaucoup plus sérieuse, presque flippante.

Adam a soupiré puis, après avoir réfléchi un instant, l'a suivie vers le salon.

Pourquoi je sens que ça va encore partir en couille ?


𝐉𝐄 𝐍'𝐀𝐈𝐌𝐄𝐑𝐀𝐈 𝐏𝐋𝐔𝐒 𝐉𝐀𝐌𝐀𝐈𝐒Where stories live. Discover now