39 : Complications

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J'ai relevé le menton d'Adam pour qu'il me regarde dans les yeux. J'ai lu dans les siens une rage encore présente et qui me semblait indomptable, mais j'ai cru y déceler une lueur de tristesse. En tout cas, il n'était pas dans son état normal et je doutais qu'il s'agisse simplement du baiser que j'avais échangé avec Elias.

- Adam, qu'est-ce qu'il se passe ?

- C'est mon pote, ça ? Non mais quel fils de pute, sérieusement.

- Oui, tu l'as déjà dit ça. Je veux dire... il y a autre chose ?

Il a semblé hésiter un instant, puis m'a prise par la main et m'a entraînée vers la porte d'entrée.

- Viens.

Quand j'ai pénétré dans la maison, j'ai été frappée par sa beauté. Elle dégageait une atmosphère chaleureuse et rassurante. De plus, la décoration avait été faite avec goût ce qui, je l'avoue, m'a un peu surprise. En effet, je ne m'attendais pas vraiment à ça étant donné que ce sont deux hommes qui vivaient là.

On s'est installés sur le canapé du salon et Adam a pris mes mains dans les siennes, plongeant son regard dans le mien.

- Je ne comptais pas te le dire... Enfin, pas comme ça, mais... La semaine dernière, on a fait une grosse vente et, et bien, on a fini de rembourser ton père.

Je ne savais pas comment réagir. J'étais à la fois répugnée par le comportement de mon père, mais également heureuse pour Youssef et Adam, bien que lui n'en ait pas vraiment l'air.

- Je, je suis désolée que mon père vous ait mis dans une telle merde mais...

- Justine, c'est pas de ta faute. T'as rien à voir avec lui.

Je hoche la tête.

- Mais alors, enfin, c'est une bonne nouvelle, non ?

- Oui... On croyait être enfin débarrassés des problèmes d'argent. Son traitement touchait à sa fin et il allait mieux, mais tout à coup, il a rechuté. Quand je suis rentré de chez Antoine, il était dans son lit, presque inconscient. Et quand vous êtes arrivés, Elias et toi, je venais de rentrer de l'hôpital ou je l'ai emmené en urgence.

- Oh, je suis tellement désolée.

- Notre seul espoir à présent, c'est de prolonger son traitement pendant un mois. S'il ne va pas mieux avant les vacances de Noël...

Il n'a pas fini sa phrase mais j'avais très bien compris.

- Il ira mieux, ai-je dit sur un ton ferme. Ton père est fort, il s'en sortira.

- Je peux pas le perdre, Justine. Pas après que ma mère nous abandonnés pour partir à l'autre bout du monde.

Adam ne me parlait que très rarement de sa mère et le voir s'ouvrir à moi ainsi me confortait dans l'idée qu'il me faisait confiance. Et qu'il avait besoin de moi, tout comme j'avais besoin de lui. Il m'aidait à oublier le passé, faisait de moi une meilleure personne et me redonnait envie de croire à l'amour, le vrai. Moi, je lui permettais de ne pas sombrer dans la tristesse et de garder espoir. On se soutenait mutuellement et c'est pour cette raison que notre relation fonctionnait si bien. On avait besoin l'un de l'autre.


𝐉𝐄 𝐍'𝐀𝐈𝐌𝐄𝐑𝐀𝐈 𝐏𝐋𝐔𝐒 𝐉𝐀𝐌𝐀𝐈𝐒Waar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu