𝐏𝐑𝐄𝐓𝐓𝐘 𝐅𝐀𝐍𝐆𝐒 | chanbaek.

cinquante huit

CHAPITRE 58

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Baekhyun mordit sa lèvre jusqu'au sang et ferma un instant les yeux pour calmer ses tremblements. Il empoigna son arme improvisée et attendit que la femme ne se trouve qu'à moins de deux mètres de lui avant de se relever du sol subitement. Il devait faire vite, il ne visa que grossièrement et envoya avec toute sa force l'arme en fer dans les airs.

Le cri de Yongsun lui glaça le sang autant qu'il le soulagea. Il avait atteint sa cible, mais il n'osa pas faire un seul geste, de nouveau caché derrière la table ancienne. Il n'avait plus rien pour se défendre face à cette guerrière autre que ses poings. Alors que le temps lui semblait gelé, il se mit à paniquer, se trouvant idiot d'avoir foncé dans l'antre d'un monstre sans arme, avec pour seule défense des belles paroles. On ne pouvait pas discuter d'égal à égal avec la copie conforme de Satan.

"Je... Je vais te tuer!... Arracher tes yeux, tes membres un à un..." Ses paroles se perdirent dans le silence. Allongée sur le sol, elle tentait vainement d'atteindre son arme qui avait glissé de l'autre côté de la pièce.

Le jeune vampire se mit à pleurer, effrayé par ces menaces en l'air. Il ne voulait pas voir l'état de la femme, il n'était pas venu pour la tuer. Ne l'entendre plus parler était terrifiant, il avait si peur d'avoir commis l'irréparable.

Il dût attendre quelques minutes avant d'enfin entendre des bruits de pas dans la direction du manoir et paniqua encore plus à l'idée que ce soit d'autres ennemis. Il se mit en boule, tirant ses jambes contre son corps et se tenant fermement avec ses bras comme un enfant terrorisé.

Des bruits de bottes marchant sur la porte d'entrée le surprirent et de nombreuses personnes déboulèrent dans la magnifique pièce. Baekhyun n'osa même plus respirer, retenant son souffle en attendant d'entendre une voix qui pourrait l'éclairer sur la situation.

"Baek, tu es là?! Oh mon dieu-" Chanyeol s'arrêta dans sa course en tombant sur le corps évanoui de Yongsun. La femme avait perdu connaissance en essayant d'arracher la tige qui traversait son corps, cela ne pouvait pas la tuer mais c'était compliqué de l'enlever par soi-même, même impossible. Elle ne pouvait se régénérer avec un corps étranger lui déchirant les flancs.

"Par-là, il nous faut une civière." Le père de Baekhyun débarqua dans le salon, suivi par une dizaine d'hommes. Il mit des menottes autour des poignets de la rousse, sachant que trop bien à quel point elle était dangereuse. "Trouvez-moi tous ceux qui se cachent dans ce manoir, on ne prend pas de risques."

Chanyeol laissa les autres faire le sale boulot, déjà blessé par son combat brutal. Il contourna la table, sentant l'odeur si douce de son bien aimé tout près. Il tomba sur un Baekhyun au bord de la crise de panique, pleurant toutes les larmes de son corps tandis que ses mains serraient fort son jean entre ses doigts. Le blond s'approcha doucement de lui puis le prit dans ses bras, essayant de le réconforter. Jamais il n'aurait cru que Baekhyun aurait été si violent de sa propre volonté, cela devait être un choc pour lui de prendre conscience de ce qu'il était capable de faire. "Tout va bien maintenant, on est là."

Jongin avait laissé un mot à son père, le prévenant de là où les deux jeunes vampires comptaient se rendre et l'homme n'avait pas hésité à prendre tous les gardes qu'il avait sous la main dès qu'il avait trouvé le bout de papier. Le loup garou n'avait pas oublié de laisser le dossier de leur enquête monté par Baekhyun sur son bureau, et il avait fait tout ça sans les prévenir. Il s'était douté de l'issue de cet affrontement, c'était impossible que ça se passe autrement mais ils en avaient fait qu'à leur tête, se prenant pour des enquêteurs et des super héros en herbe.

Sentant que Baekhyun se détendait peu à peu sous lui, Chanyeol le souleva du sol à la force de ses bras. Il l'emmena à l'extérieur, suivi de près par Jongin. Alors qu'il rouvrait les yeux avec appréhension, le noiraud vit le reste du conseil les observer de loin. De nombreux hommes et femmes étaient à genoux dans le jardin, surveillés avec attention par leurs subordonnés et son père.

Celui-ci les rejoignit au petit trot, caressant le visage de son fils avec tendresse. "Tu t'en es bien sorti Baek. Ne t'inquiètes pas, on s'occupe du reste."

Ce qu'il voulait dire par là c'était que les hautsplacés avaient déjà pris contact avec l'oncle de l'ancien humain, décidés àleur expliquer en détails la situation pour apaiser les tensions entre les deuxpeuples. Leur cité n'avait rien à voir avec le tragique meurtre commis enAmérique et ils tenaient à s'innocenter et détourner ainsi l'attention deschasseurs qui étaient revenus sur le territoire coréen. Les deux camps étaientouverts à la discussion, et Byun trouvait cela très prometteur. Il rêvait d'unfutur où son fils pourrait vivre là où il le souhaitait, où il pourraitdécouvrir tous ces paysages qu'il n'avait pu qu'apercevoir à travers un écran.