Chapitre 6

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~ Blake ~

Le rassemblement avait lieu il y a 10 minutes, il serait peut-être temps que je lui ouvre. Après sa crise de colère, Lise n'a plus fait aucun bruit. Je l'ai entendu marmonner des insultes à mon égard, mais elle ne m'a pas adressé la parole. J'ouvre doucement la porte et je suis stupéfait de voir qu'elle est endormie. Allongée en position fœtale sur le sol, ses yeux sont fermés. Je m'approche d'elle et l'observe, son visage est détendu, ce qui change de d'habitude. À chaque fois que je suis proche d'elle, elle affiche cette mine coincée et énervée. Je suis tenté de la laisser ici, d'autant plus que son ami n'est jamais venu, mais je pense avoir poussé la blague assez loin. Si on peut appeler ça une blague.

- Allez la marmotte, on se réveille, dis-je.

Elle grogne et cligne plusieurs fois des yeux avant de se redresser. Elle regarde autour d'elle et se lève d'un coup.

- Il est quelle heure ? Crie-t-elle.

- L'heure de retourner avec les autres.

Elle me foudroie du regard et me pousse violemment pour sortir. D'une main tremblante, elle allume l'écran de son téléphone qui indique plusieurs appels manqués. Je ne l'ai même pas entendu sonner. Elle sort une suite de jurons et accélère le pas.

En arrivant dans le hall du musée, dans lequel tout le monde est déjà regroupé, je sais d'ors et déjà que nos profs vont nous passer un savon. Il suffit de voir leur tête.

- Pourrais-je savoir où vous étiez ? Demande ma prof avec une voix aiguë.

- Dans le musée, madame, réponds-je avec un air innocent. Il y a tellement d'œuvres d'art à voir ici !

Elle me lance un regard d'avertissement, qui serait assez con pour croire que j'en ai quelque chose à foutre des œuvres de ce musée.

- Mademoiselle Davis, je vous pensais plus ponctuelle et respectueuse, dit son prof.

La blonde baisse la tête et marmonne des excuses, ce qui me fait rire.

- Cette demoiselle était perdue, je l'ai aidée à retrouver son chemin, dis-je la main posée sur le cœur.

Ma prof fronce les sourcils, elle n'en croit pas un mot. Elle pense sûrement que nous étions en train de baiser quelque part, mais ne dit rien. Lise est couverte de honte, j'aperçois ses joues toutes rouges, elle sait ce qu'ils doivent penser. Ce qui tout le monde doit penser. Mais elle ne dit rien. Je savoure cet instant. Malgré le retard au point de rendez-vous, quand nous sortons du musée, le bus n'est toujours pas là. Nous attendons sur le parking, dispersés un peu partout.

- T'as profité mec ? Demande Eliott en donnant un coup de coude à Alexis.

Nous savons parfaitement qu'il parle d'Alice.

- Je crois que j'ai ma chance avec elle, les gars, répond-il des étoiles dans les yeux.

- Les sentiments, dis-je en soupirant. Quelle chose inutile.

- Excuse nous monsieur "je resterais célibataire toute ma vie." Me lance Alexis.

- Je n'ai pas dit que je voulais rester célibataire.

C'est juste que c'est bien trop tôt, les sentiments, l'amour... Tout ça. Ça implique trop de compromis et je ne me sens pas prêt.

Alice lance plusieurs œillades à Alexis, qui bien entendu joue le même jeu. Je vois Nono secouer sa main devant le visage de son amie qui ne l'écoute pas parler, trop occupée à faire les yeux doux à mon pote. Lise n'est pas avec eux, je l'aperçois un peu plus loin, qui discute avec un mec. Il me faut peu de temps pour le reconnaître, c'est le fameux ex qui l'a remplacée. La blonde n'a pas l'air ravie de discuter avec lui, ou alors c'est ce qu'il lui dit qui la contrarie, car elle fait cette même tête quand elle est avec moi. Les sourcils froncés et la mâchoire serrée. Elle attrape une mèche de cheveux et la triture entre ses doigts, c'est amusant de la voir en position de faiblesse.

Perdu D'avanceWhere stories live. Discover now