Chapitre 15

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~ Blake ~

Je n'en reviens pas du désir que j'éprouve pour cette putain de gosse de riche. Elle représente tout ce que je déteste, elle est méprisante, insolente et langue de vipère. Et pourtant, je n'avais qu'une idée en tête ; la faire jouir. J'avais envie de lui donner du plaisir à lui en faire perdre la tête. Et putain, qu'est-ce que j'avais envie d'elle.

Au lieu de rentrer chez moi, je fonce chez Jessica. C'est bête de ma part de faire ça, mais j'ai besoin de me sortir blondie de la tête. Je toque à sa porte et elle ouvre en quelques secondes à peine. Elle a vu le texto que je lui ai envoyé avant de remonter sur ma moto. Elle vit avec sa mère, dans l'appartement de cité au nord de la ville. Mais nous sommes souvent seuls car sa génitrice travaille toute la journée.

Je retire mon tee-shirt et le lance dans le salon.

- Tu es bien pressé aujourd'hui, roucoule-t-elle.

- J'ai surtout envie de baiser.

- Tu es parti si vite hier, dit-elle en faisant la moue.

Si elle savait pourquoi, elle péterait un câble. Elle n'a pas besoin de savoir.

- Va sur le canapé que je m'occupe de toi, finit-elle par m'ordonner.

Je m'assois et croise les bras derrière ma tête. Mon short et mon caleçon rejoignent rapidement le sol, et je me laisse faire.

***

- Tu es passé où hier ? Demande Eliott en posant son verre de smoothie sur la table.

Il a une moustache rose, mais personne ne lui dit. Je vois Troy le prendre discrètement en photo, puis reposer son téléphone sur la table.

J'ai quitté l'appartement de Jessica, il y a environ une heure et j'ai directement rejoint les potes au café.

- Je m'ennuyais, mentis-je.

- Elle était géniale la fête pourtant.

- Il est surtout rentré pour baiser Lise, lance Enzo, apparemment toujours en colère par rapport à hier.

Je secoue la tête.

- Je ne l'ai pas ramené pour la baiser, j'en ai rien à foutre de son cul.

Enzo me regarde avec suspicion.

- C'est toi qui étais près à la baiser au milieu du salon.

- Je respecte les filles, moi, dit-il en insistant bien sur le "moi".

Je lâche un ricanement.

- Tu sais très bien qu'elle me plaît, reprend mon pote. Et puis tu ne peux pas te la saquer, alors laisse moi tranquille. Tu as agi comme un gros con hier.

En y repensant, il n'a pas tort. Il ne faisait rien de mal quand je l'ai poussé, les deux étaient autant bourrés l'un que l'autre et ne faisait que s'amuser.

- Donc... Fait Troy. Tu l'as ramené chez elle ?

Je me tais.

- Chez toi ? S'écrit-il avec les yeux écarquillés.

Enzo fulmine, j'essaie d'expliquer tant bien que mal toute cette histoire avec le vomi sur le gilet et ses parents qu'ils pensent qu'elle est chez Alice, mais mon pote est toujours remonté contre moi.

- Tu vas me faire croire que tu l'as ramené et que vous avez dormi, chacun de votre côté ?

- Oui.

Il y a une part de vrai, je ne l'ai rejoint qu'au milieu de la nuit.

- Vous vous disputez pour une fille où je rêve ? Intervient Eliott.

Oui, et ça me trou le cul de l'admettre. Surtout quand la fille en question n'est qu'une connasse des beaux quartiers.

- Tu sais quoi, j'en ai rien à foutre d'elle, si tu veux la niquer fais toi plaisir, dis-je à Enzo. Mais je te préviens, elle est vierge.

Il y a un grand silence après mon dernier aveu. Heureusement que Nono n'est pas là, sinon il m'aurait fait un scandale.

Agacé, je me lève et sors du café. Je m'installe sur le banc devant le bâtiment et allume une cigarette. Je penche la tête en arrière et ferme les yeux. Il ne fait pas très beau aujourd'hui et il commence à faire froid alors je mets ma capuche sur ma tête. Mon attention est attirée par des bruits provenant d'une ruelle juste à côté du café. Ce sont des voix, des voix d'hommes. Au début, je ne bronche pas, mais quand j'entends des cris, ma curiosité prend le dessus. Je tire une dernière fois sur ma clope, l'écrase par terre, et marche dans la direction des voix. Quatre contre un, voilà ce qui se passe devant mes yeux. Leurs chemises et leurs pantalons, qui dessinent leur raie, ne trompent pas, ce sont des friqués. Quatre friqués qui s'en prennent à un autre, agenouillé sur le sol.

Ils se rendent rapidement compte de ma présence et me jettent des regards mauvais.

- T'es qui toi ? Cri un roux.

- C'est Blake Morton, un de ces cassos de North School, fait un autre.

Je hoche la tête en m'adossant au mur en briques, l'homme à terre lève la tête en écarquillant les yeux. Je reconnais immédiatement ses cheveux blonds bouclés et ses yeux bleus, Austin.

- Dégagez maintenant , je leur ordonne calmement.

Ils ont beau être quatre, je ne suis pas intimidé.

Le rouquin me rit à la gueule. Parfait. Je m'approche de lui tranquillement et lui met mon poing en pleine gueule avant qu'il n'ait le temps de réaliser quoi que ce soit. Je sens les mains de ses potes attraper mon tee-shirt pour me faire basculer en arrière.

Dix minutes plus tard, les gars se sont tirés. Je me suis bien défoulé, mais à quatre contre un, j'ai pris cher. Je dois avouer qu'une bonne baston m'avait manqué. Austin est toujours recroquevillé sur le sol, il me regarde avec des yeux que je connais. Ni lui ni moi ne parlons, je n'attends pas de remerciements de sa part, il le sait.

Il se lève, tout tremblotant, et quitte la ruelle d'un pas rapide. J'aurais pu le laisser se faire tabasser par ces friqués, mais mon cerveau m'a rappelé que j'avais une conscience parfois. J'essuie le sang qui coule de mon nez et grimace de douleur, il n'est pas cassé heureusement, mais ils ne m'ont pas loupé.

- Qu'est-ce qui s'est passé putain ? Demande Eliott quand je sors de la ruelle.

Les gars sont postés devant, chacun une cigarette à la main. Je hausse les épaules leur indiquant que je n'ai pas envie de m'attarder dessus, et attrape la clope que mon meilleur pote me tend.

Eliott a la sagesse d'attendre que tous les autres soient partis avant de se lancer dans un interrogatoire.

- Qu'est-ce qui ne va pas ? Me demande-t-il avec ce ton qu'il n'utilise que dans les conversations sérieuses.

- Tout va bien, je soupire.

- Je te connais mec. Tu es plus agressif et cinglant que d'habitude.

- Ça doit être la fatigue.

Eliott crache la fumée de sa bouche et me donne un coup de coude.

- Ça ne serait pas en rapport avec une jolie blonde bourrée de frique ?

Je fronce les sourcils, mais ne cille pas pour qu'il ne perçoive rien.

- Arrête avec ça.

Eliott soupire, mais abandonne. Il me connaît trop bien pour que des choses lui échappent. 

Perdu D'avanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant