Pourquoi?

Chapitre 6

Cela faisait trois jours qu'Harry avait disparu sans rien dire. Trois jours qu'Anna se demandait ce qu'il lui était passé par la tête. Trois jours que sa mère lui posait pleins de questions sur ce qui s'était passé à la soirée et qu'Anna lui répondait du bout des lèvres, préférant rester seule dans sa chambre à penser, et penser encore à cette soirée.

Peu banale comme soirée.

Elle n'avait jamais été aussi proche d'un homme, et Dieu comme elle avait aimé cela, ce qui faisait qu'elle en voulait encore plus.

Mais elle connaissait la réputation d'Harry, elle ne voulait pas être comme toutes ces filles amoureuses. Elle ne voulait pas le laisser avoir ce pouvoir sur elle et être rejetée à la première occasion. Non elle n'était pas une de ces filles, elle ne se laissera pas faire.

Anna avait ruminé ces pensées durant ces trois jours. Pesant le pour et le contre. Elle voulait avoir tellement plus avec Harry, tout en ayant peur de n'être qu'un objet qu'il jetterait le plus vite possible.

Elle était tellement absorbée dans ses pensées qu'elle ne voyait pas le temps passer, c'est le soir du troisième jour que sa mère lui annonça la nouvelle.

-Il y a une autre soirée demain chez le Duc Aymond.

-Je n'irais pas, répondit Anna du tac au tac, prête à se faire sermonner à nouveau.

Sa mère la foudroya du regard mais, étonnamment, n'opposa aucune résistance. Cela était étrange.

-Bien, moi j'irai, lui dit Madame de Fontsca.

Anna fronça les sourcils, elle n'allait vraiment pas tenter de la faire changer d'avis?

Mais au bout de quelques secondes de silence, la jeune fille se rendit à l'évidence, sa mère avait décidé de la laisser tranquille, au moins pour cette fois-ci. Et elle lui en était reconnaissante.

Quand le repas fut terminé, Anna remonta dans sa chambre, comme à son habitude depuis quelques jours. Mais cette fois-ci elle ne pensa pas à Harry. Mais à sa mère

Pourquoi n'avait-elle pas insisté? Cela n'était tellement pas le caractère de Madame de Fontsca.

Puis elle décida de laisser cela de côté, elle en était heureuse alors pourquoi se poser des questions, elle avait accepté, et c'était tant mieux, point.

Puis Maria entra dans la pièce, avec des draps dans ses bras.

-Mademoiselle, je viens changer votre lit.

Anna descendit vivement du lit, alors que Maria posait les longs morceaux de tissu sur une chaise à côté de la porte.

-Voulez-vous de l'aide Maria?

-Merci Mademoiselle, mais c'est mon travail, lui répondit-elle avec un sourire.

Anna le lui rendit, sa femme de chambre était tellement gentille.

-Mademoiselle, cela fait plusieurs jours que vous restez enfermée dans votre chambre. Avez-vous quelque chose sur le cœur?

Anna se figea, était-ce si évident qu'elle n'était pas comme d'habitude? Elle ne s'en doutait pas, elle avait essayé de paraître naturelle, enfin quand elle n'était pas dans sa chambre, seule.

-Si vous ne voulez pas en parler je peux comprendre Mademoiselle, mais je n'aime pas vous voir comme cela, alors si je peux vous aider, il n'y a aucun problème.

-Non, c'est... J'aimerais en parler, bredouilla Anna.

Maria leva un sourcil, sûrement surprise par l'hésitation de la jeune fille. Celle-ci, gênée, ne savait pas trop par où commencer, alors elle ne sortait plus un mot.