[PLAYER] - chanlix

Chapitre 28

Felix appuya sur l'interphone du grand bâtiment devant lui, il commençait à connaitre l'endroit. L'énorme porte en verre et le couloir moderne lui était maintenant familier. Une grosse vibration lui indiqua que la porte était ouverte. Il la poussa avec difficulté et entra dans le bâtiment. Il marcha jusqu'à l'ascenseur et monta jusqu'au sixième étage. Il souffla. Avec tout ce qu'il s'était passé entre-temps, le garçon avait l'impression que ça faisait très longtemps qu'il n'était pas venu. Une voix féminine lui indiqua qu'il était arrivé. Felix fronça les sourcils. Il avait horreur de ces ascenseurs luxueux qui parlaient à ceux qui les utilisaient. Il ne comprenait pas vraiment l'intérêt de se faire saluer par une voix plus que flippante. 

Il sortit de la cage de métal et avança jusqu'au palier. La porte d'entrée en face de lui n'était pas fermée, il la poussa et entra dans l'appartement. 

-Salut, dit-il d'un ton neutre. 

Chan leva les yeux à hauteur de Felix puis les replongea sur l'écran de son ordinateur. Son Launchpad et d'autres accessoires étaient ordonnés sur la petite table basse devant lui. Felix alla s'installer dans le canapé à ses côtés. Il gardait quand même une distance de sécurité entre eux. Il n'était pas vraiment à l'aise depuis la soirée de Jisung. Ça faisait quatre jours qu'ils ne s'étaient pas vu du tout et ça aurait pu continuer plus longtemps si Chan ne l'avait pas invité à travailler sur le texte de leur devoir. Felix travaillait sur les paroles depuis qu'il avait eu le message du blond. Il avait pris un temps fou à essayer d'écrire quelque chose qui pourrait convenir et ne savait pas si ce qu'il avait commencé allait plaire au plus vieux. 

-T'as reçu les fichiers du son ? J'ai modifié l'intro. demanda Chan en ouvrant un dossier sur son ordinateur. Une énorme liste de fichiers qui, à première vue, semblait être des chansons à lui apparut. Il trouva rapidement "devoir de Felix" et ouvrit le document. Le nom de celui-ci fit sourire Felix.

- J'ai vu, j'aime bien. 

Felix mentait à moitié. Il aimait l'intro mais pas plus que la précédente. Les changements étaient tellement minimes qu'il avait eu des difficultés à les trouver. Chan était vraiment trop perfectionniste. Il réfléchit un instant puis attrapa son sac à dos. Il en sortit le petit carnet qu'il gardait toujours avec lui. Il l'ouvrit puis trouva la page qu'il cherchait. Il y avait des ratures partout, encore plus que d'habitude. Il avait eu beaucoup de mal à trouver quelque chose qu'il était prêt à montrer à Chan. 

-J'ai écrit ça, si tu veux...dit-il en tendant son carnet au plus vieux.

Felix avait envie de se cacher dans un petit trou et ne jamais en sortir. L'ambiance était déjà étrange avec Chan avant mais ça n'avait fait que s'empirer. Il avait peur d'être ridicule et n'avait pas du tout confiance en ce qu'il avait donné au blond. Soudain, ce dernier se mit à tourner les pages pour lire autre chose. 

-Qu'est-ce que tu fous ? Arrête ! s'exclama-t-il en essayant de reprendre le petit livre.

Chan claqua sa langue contre son palais et éloigna sa main d'un air sérieux. Felix avait l'impression de s'être fait gronder. Il s'enfonça dans le canapé, les bras croisés. Il se sentait tellement petit mais savait que le blond ne lui rendrait son carnet que lorsqu'il aurait terminé.  Après quelques minutes à feuilleter les pages du petit livre en silence, Chan reprit la parole.

-Ce que tu m'as montré...c'était fade. Ça dégageait rien, dit-il d'un ton froid. 

Felix fronça les sourcils. Lui dire qu'il était nul reviendrait à la même chose et son égo en avait pris un coup.

-Par contre, j'aime bien celui là, dit Chan en pointant une autre page du doigt. 

Felix se pencha vers lui pour regarder de quoi il parlait. Il vit des paroles qu'il avait écrit il y a longtemps. Il rougit un peu en se rappelant du texte : il parlait de solitude. Il avait écrit ça sur un coup de tête lorsqu'il s'était retrouvé seul avec sa mère. Il l'avait oublié depuis le temps. Il n'était pas vraiment à l'aise avec le fait que Chan ait lu ça mais se dit que les paroles étaient assez vastes et que le blond n'apprendrait rien de plus sur lui avec.