♦Épistolaire♦

♠ RDV Tour d'astronomie ♠

Il sursauta. Une silhouette se détacha de la lumière blanche et quelqu'un apparut.
La voix appartenait à une jeune fille d'environ quinze ans. Son visage pâle constellé de délicates tâches de rousseurs était encadré par d'épais cheveux bruns coupés au carré.

Ses sourcils, droits, surplombaient deux perles azurs, dans lesquelles se reflétaient le sortilège de lumière. Une bouche charnue et un nez en trompette venaient complétaient le charmant tableau que formait son visage.

- C'est moi, A, ajouta l'inconnue.

Sirius tomba des nus. Pourquoi ? Mais qu'est-ce qu'elle faisait là ? Que devenait leur jeu ?
Le pauvre garçon ne comprenait pas ce qu'il se passait, et il peinait à croire que la jeune fille en face de lui était l'inconnue avec qui il discutait depuis le début de l'année scolaire.

Le Gryffondor resta bouche-bée, à observer cette jeune fille. Elle avait un physique tellement quelconque, il aurait pu passer devant elle plusieurs fois sans se retourner une seule fois.

La brune en face de lui, semblait angoisser. Ses épaules se soulevaient à un rythme effréné, ses yeux se posaient un peu partout, comme si elle cherchait quelques choses sur quoi s'appuyer avant de tomber.

Sirius la détailla du regard, faute de savoir comment réagir. Elle portait un pull gris en maille de laine. Un Jean bleu "pat def", comme disait Lily. Ses mains pâles disparaissaient, mangées par les manches. Elle les plongea d'ailleurs dans ses poches, visiblement à la recherche de quelques choses.

Elle en sortit un bout de parchemin rectangulaire. D'environ, sept centimètres de longueurs, sur deux de large, Sirius le reconnu avant même que l'inconnue n'ouvre la bouche.

- C'est le message que j'ai envoyé depuis le train... pensa-t-il à haute voix.

La brune le déroula et sous les yeux ébahis du Gryffondor, les mots qu'il avait couchés sur le papier quelques heures plus tôt, apparurent.

- Oh putain... fut la seule chose compréhensible qu'il déclara après avoir pris conscience que oui, la gamine devant lui était bien A.

À cette réaction, la dite "gamine" esquissa un sourire. Mais ses yeux bleus restèrent plongés dans leur océans de tristesse.

- Mais... Qu'est-ce que tu fais là ? finit-il par poser la question que tout le monde se pose.

A passa sa main droite sur sa nuque. Mais avant qu'elle ne puisse répondre, le brun la questionna de nouveau:

- Si tu es là, comment on sait qui à gagné ?

Cette fois-ci, A eut un petit rire. D'une certaine façon, Sirius et son obsession pour leur pari lui fit perdre un peu pied, dans son océan de soucis et de problèmes qui commençait sérieusement à l'engloutir toute en entière.

- Si tu n'y vois pas d'inconvénients, on verra ça plus tard, répondit-elle après un ou deux gloussements.

Sirius fronça les sourcils, peu convaincu.

- Je ne comprends pas.... lança-t-il en s'approchant d'un pas de A.

Il marqua un temps, laissant le silence s'installait un peu avant de le détruire en reprenant la parole:

- Pourquoi es-tu là ?

A perdit un peu de sa superbe. La jeune Serpentard passa nerveusement une main dans ses cheveux ébènes. Elle mordit sa lèvre inférieur, avant de regarder autour d'elle.

L'obscurité, seulement chassée par le lumos de sa baguette, ne lui permit pas de discerner grand chose, mais A ne voulait prendre aucun risque. Elle avança vivement vers Sirius. La brune lui saisit le bras, ouvrit la porte qui menait au balcon d'Astronomie à l'aide d'un sortilège et s'y engouffra rapidement.

Un courant d'air lui siffla aux oreilles. Sirius, ne comprenant plus grand chose à la tournure de la situation, observa, un peu perdu, les courts cheveux bruns de son inconnue voler un peu partout, s'ébouriffant encore plus qu'ils ne l'étaient déjà.

Le souffle court, A s'arrête dans sa marche dynamique qu'une fois arrivée en haut. Sans un regard au Gryffondor, elle se retourna vers la lourde porte en bois et elle lança un sortilèges informulé de sa concoction.

- A ? Tu peux m'expliquer pourquoi tu m'as fait venir ici ? redemanda Sirius.

Le regard tempête du fils Black était plongés dans les prunelles océans de notre protagoniste.
Sirius eut le temps de voir ses yeux s'humidifier avant que la jeune fille ne détourne le regard.

Donnant une vue sur son dos, A contempla la vue qu'offrait l'espace dédié au cours d'Astronomie. D'une hauteur d'environ 106m, la tour d'astronomie était de loin la plus haute de tout Poudlard. Elle permettait de contempler à la fois le parc et le ciel étoilé.

A sécha ses larmes, et posa son regard triste sur le parc de Poudlard qui baignait dans la noirceur de la nuit.

- J'ai besoin d'aide, finit-elle par répondre. Et, tu es la seule personne qui puisse m'aider.