Chapitre 20

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La pluie frappait le sol alors que cette femme au regard effrayé tentait de fuir dans l'une des ruelles les plus sombres de Moscou. Son visage portait les blessures de plusieurs années dans les gorges de l'enfer. L'homme qui la poursuivait sans relâche désirait en finir, la tuer, lui arracher l'enfant qu'elle serrait contre elle pour le protéger du froid et du chaos qui tonnait derrière elle.

- Olga ! Hurla l'homme qui la pourchassait. Ça ne sert à rien de fuir, reviens ici !

Elle lutta, sous cette pluie battante pour sortir de cette ruelle mais ses espoirs devenaient de plus en plus faible à mesure qu'il se rapprochait.

- Tu pensais pouvoir me quitter si facilement mais tu ne pourras jamais me fuir !

Olga jeta un regard par-dessus son épaule pour déterminer la distance qui la séparait de son mari avant de frapper un mur solide de plein fouet qui la stoppa dans sa course folle.

Effrayée, Olga rejeta la tête en arrière pour rencontrer ce visage cruel mais qui lui était familier. Devait-elle se sentir soulagée ? Combien de fois l'avait-elle rencontré ? Deux fois et à chaque fois ses os se glaçaient. Si elle était là, dans cette ruelle c'est parce qu'il lui avait demandé, mais Olga en ignorait la raison.

- Pile à l'heure, déclara-t-il en jetant un regard au-dessus d'elle.

Trois hommes émergèrent derrière lui. Leurs manteaux étaient trempés, ils portaient des armes à leurs ceintures et leurs visages semblaient apaisés, détendue comme s'ils n'avaient peur de rien.

Enzo abaissa son regard sur la femme qui tenait son enfant comme si c'était toute sa vie. Sa lèvre était fendue, son œil gauche entaché par un bleu qui ne laissait plus aucune place au doute. Son fils, paraissait tout aussi effrayé qu'elle l'était, enfouissant son petit visage dans son cou. Enzo serra les dents, avisant l'arme pointé sur elle.

- Emmène-là Sergeï, vite ! Ordonna-t-il à l'un de ses hommes.

Il savait d'instinct qu'il allait tirer sur sa femme. Enzo fut plus rapide et sortit son arme pour viser son épaule. Le bruit du tonnerre couvrit le coup de feu ainsi que son cri. Enzo marcha jusqu'à lui, prenant son temps pour savourer son visage déformé par la douleur.

- Attends ! Je vais te donner ce que tu veux !

Enzo émit un rire cruel en s'abaissant à sa hauteur.

- C'est trop tard malheureusement, lui dit-il en soupirant. Je t'avais donné dix jours et ce délais vient d'expirer. De toute façon, nous savons l'un comme l'autre que tu n'avais pas la moindre intention d'honorer ta part du marché.

Enzo pencha la tête sur le côté en l'étudiant de bas en haut. La bouche tordue, le flic corrompu semblait amer et rageusement prêt à toutes les tentatives pour garder la vie sauve.

- Tu as usé de ton statut de petit adjudant chef pour passer entre les mailles du filet. Tu t'es permis des bavures policières que tes collègues ne soupçonnent même pas et par-dessus le marché tu as voulu te jouer de moi. Tu es idiot à ce point là ou tu fais seulement semblant ?

- Tu comptes me faire quoi hein ? Me tuer ? Je suis un flic ! Tu ne peux rien faire contre moi.

Ses hommes se mirent à rire derrière lui. Enzo esquissa un sourire diabolique en se relevant pour exposer son visage vers le ciel frappé par des centaines d'éclairs.

- C'est justement là que tu te trompes, murmura-t-il d'une voix cruellement sombre. Tu n'as aucune idée de ce dont je suis capable de faire et du pouvoir que j'ai sur toi et sur tout tes petits copains.

Éprise d'un mafieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant