Chapitre 29

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— Jennifer, il n'y a pas moyen que tu déclenches une tornade qui nous protège ! s'inquiète Lily.

— Je risquerais de nous faire valser n'importe tout !

Cyril qui mène notre fuite, nous adjoint d'accélérer et nous annonce que les personnes dans les hélicoptères ont ordre de tirer à vue et qu'ils ont des caméras thermiques.

Tu vas me demander de créer une espèce de barrage de froid, je te vois venir. Mais ils vont le comprendre ! Je t'ai déjà dit que je ne pouvais pas faire ça.

On s'en fiche qu'ils le voient. Il suffit juste qu'ils ne soient pas capables de discerner notre chaleur pour viser.

Je rage intérieurement, c'est un effort considérable de projeter mon don dans les airs assez haut pour qu'aucun de nous ne soit repérable. Ce n'est pas comme faire gagner une dizaine de degrés à l'atmosphère autour de moi. Là je dois être certaine de couvrir tout le monde.

J'étire ma capacité vers les branches, malgré tout du froid descend et mes amis ont des nuages de buées devant la bouche. Je me fatigue vite et j'ai des difficultés à tenir le rythme. Heureusement que je ne porte pas de sac.

Un coup de feu résonne malgré tout le mal que je me donne. Mon cœur suspend ses battements une fraction de seconde, le temps que je réalise que j'ai vu la gerbe de terre sauter à l'impact. Il nous a ratés, mais il sait où nous sommes. S'il a un engin qui tire en rafale, nous sommes fichues. Je veux prévenir Cyril, mais il me dit que Laurent lui a déjà fait la réflexion.

Le pire c'est que les aboiements se rapprochent et qu'en tournant la tête, je vois des buissons bougés a seulement une vingtaine de mètres derrière nous.

Merde.

Je tends ma main droite vers l'arrière et garde ma gauche diriger en l'air devant moi et me laisse dépasser. J'espère que le froid va être assez puissant pour couvrir mes amis. C'est seulement l'instant de quelques secondes. Je fais chauffer les feuilles détrempées derrière nous. Elles sèchent rapidement et finissent par s'embraser. De justesse, je crée un mur de flamme devant les canidés. Ils étaient au moins huit. D'énormes chiens marron qui semblaient prêts à nous attaquer.

Le soulagement passé, je sens un vertige me prendre, mais je m'accroche et tente de rattraper mon retard. Mais je n'y arrive pas, maintenir la couverture froide m'épuise. Et ça ne semble pas suffisant un second tir déchire l'air et un hurlement le suis.

Thomas s'effondre. Stoppant net notre course.

Jennifer et Martin tentent de combiner leurs dons pour repousser l'engin volant qui nous harcèle, pendant que nous nous retrouvons autour de Thomas qui a tourné de l'œil. Et il y a de quoi, le sang coule à flots de son épaule transformée en bouillie, des bouts d'os dépassent au milieu des chairs. J'en vomis et je ne suis pas la seule.

Lily s'est agenouillée près de lui et tente de contenir le flot vermillon. Puis, comme par magie la guérison s'accélère.

— C'est Lily qui fait ça ? s'étonne Julien.

— Non, déclare Cyril, je crois que c'est le don de Thomas qui se réveille. Il semblerait qu'il ait le même qu'elle.

Tu parles d'un hasard. Lily aide et bande la plaie. Quant à moi j'ai pu relâcher mon don, car plus aucun hélicoptère n'approche. Je tombe assise, la tête entre les jambes j'essaie de reprendre mon souffle, c'est trop d'un coup.

— Vite Lily, lui adjoint Laura.

— Ça sert à rien, annonce Cyril, on est cernés. Boris et Benoit vous gérez de transporter Thomas et on avisera pour le reste.

Et en effet juste après des militaires déboulent de toutes parts, armes au point et nous mettent en joue.

Dana, fais semblant de tomber dans les paumes et prépare-toi à geler tous les liquides possibles ou les gaz qui présenteront.

Je leur ai fait le coup la dernière fois ! Ils vont pas se faire avoir une seconde.

On est recouverts de suie, ils ne savent pas qui est qui. En plus, beaucoup n'ont vu aucune photo de nous. Avec ton bandage à la tête, ils vont sûrement se faire avoir. C'est notre seule chance.

Ils vont sentir le froid et savoir qui je suis. Il vaut mieux que j'attende.

Justement, il faut que tu t'évanouisses et que tu déclenches du froid comme jamais. Ils savent que quand tu es inconsciente c'est ce qui t'arrive, ils se méfieront moins si tu le fais maintenant, avant qu'ils ne sachent qui tu es ! Fais-moi confiance. Je suis sûr qu'on aura des ouvertures, mais pour ça, il faut les forcer à subir un peu, pour leur mettre la pression. Ils sont stressés. Laurent a accentué juste ce qu'il fallait pour ne pas qu'ils se rendent compte de son influence.

Les soldats sont en train de nous obliger à nous mettre à genoux et amènent des menottes.

Vite ! me supplie Cyril.

Et j'obéis. J'espère qu'ils n'ont pas pour ordre de m'abattre si je pose problème.

Je fais mine d'essayer de me rattraper alors qu'une de mes jambes s'affaisse et je tombe vers l'avant, malgré l'ordre que me lance un soldat pour que je ne bouge plus.

Certains hurlent des injonctions et moi je libère tout ce qu'il me reste en réserve. Malgré mon épuisement, sans avoir à bouger, ça m'est plus facile. Le sol sous moi gèle et mes amis claquent des dents.

Une seringue hypodermique m'atteint en plein dans le dos. Il fait tellement froid que je n'ai pas l'impression que le liquide se soit répandu. À croire qu'ils ne retiennent jamais la leçon.

Merde, s'affole Cyril dans ma tête. Le mec qui a tiré ne savait pas ce qu'il y avait dans la cartouche. Il vient d'apprendre que c'était un truc qui aurait dû te réveiller. Ils vont t'administrer un vrai sédatif d...

Le choc du nouveau tir me fait perdre le fil de mon échange avec Cyril et je me sens attiré par les ténèbres. J'ai peur, mais il est trop tard.


Au pied du murWhere stories live. Discover now