chapitre 29

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L'inévitable finit toujours par arriver, alors quand en deuxième heure j'ai cours à côté de Stevan, je me demande si ça ne serait pas mieux que je sèche. Non, j'ai déjà séché hier. Je ne peux pas agir comme ça juste pour un connard qui n'en vaut pas la peine. Un connard extrêmement sexy et beau... je me gifle mentalement. Je m'assois à ma place et remarque qu'il n'est pas encore là. Le prof commence son cours et c'est seulement dix minutes après qu'il daigne enfin se montrer. Il s'assoit à côté de moi et se met à me fixer. Je fronce les sourcils et me concentre le plus possible sur le cours, mais c'est compliqué. Je m'apprête à l'insulter quand mon téléphone vibre. « Salut c'est Jason ». Consciente que Stevan est en train de regarder mes messages, j'ai envi de le provoquer, et j'avoue j'espère qu'il va avoir une réaction. Je réponds donc salut à Jason. Ce dernier ne tarde pas à envoyer « on peut boire un café après les cours ? ». Je lui réponds que oui, je veux bien. J'entends mon voisin taper du pied par terre. Les gens font ça quand ils stressent ou qu'ils sont énervés en général. À moi d'être méchante.

- Ça va pas Stevan ? T'as l'air soûlé.

- Ta gueule, dit-il.

- Tu me prends pour ta chienne ou quoi ?? je lance, un peu trop fort. Tu me parles sur un autre ton !

- J'suis sûre que tu kifferais d'être ma chienne et tu sais pourquoi ? Parce que y'a quelque jours j'aurais pu t'embrasser si j'le voulais ! T'étais carrément prête à t'offrir à moi !

Je ne peux supporter ses mots plus longtemps alors pour la deuxième fois de la semaine, je le gifle.

- Oh ! Qu'est-ce que vous faites dans le fond ? s'égosille le prof.

Mais Stevan ne l'écoute pas et se lève de sa chaise.

- Et toi là tu me prends pour qui à me gifler comme si j'étais ton punching ball ? Hein ? dit-il.

En voyant que je ne réponds pas, il insiste.

- Répond-moi !

Je jette un coup d'œil au prof, qui a l'air dépassé par les événements. Soudain, Stevan m'attrape par les poignets et me lève de ma chaise. Je grimace de douleur. Puis, il me jette par terre comme si j'étais une vulgaire chose. J'étouffe un cri quand mon corps atterrit. Le poignet sur lequel je suis retombée me fait souffrir. Soudain, Gab se lève.

- Putain Stevan tu vas pas bien !

Il s'élance vers ce dernier et le sort de la salle. Je suis toujours par terre. Les gens me regardent avec pitié tandis que Mel et Jules viennent m'aider à me relever. Je me sens ridicule et honteuse qu'il m'ait fait du mal devant tout le monde. Soudain la salle de classe résonne, comme si quelqu'un avait donné un coup de poing dans le mur de l'autre côté. Mon bras me fait tellement souffrir que je me mets à pleurer.

- Emmenez-la à l'infirmerie, se contente de dire le prof.

Mes amis acquiescent et on sort. Heureusement, Stevan et Gab ne sont plus là. Je crois que je suis en crise de panique. Je n'arrive plus à respirer correctement. Mélanie nous arrête en plein milieu des couloirs déserts et se met en face de moi.

- Écoute-moi Aisha. Inspire, expire, inspire, expire. Oui, c'est ca. Doucement.

Petit à petit, je commence à me calmer et on peut reprendre notre route plus tranquillement.

- Pourquoi est-ce qu'il t'a brusqué comme ça ? demande Jules.

- Je... je sais pas. On s'est souvent embrouillés mais jamais, jamais il ne m'a brusqué physiquement... jusqu'à maintenant.

On marche en silence jusqu'à l'infirmerie. Une fois arrivée, l'infirmière nous fait vite comprendre que mon poignet est cassé et qu'il faut que j'aille aux urgences pour le faire soigner. Elle appelle donc ma mère et lui explique la situation. Bien évidemment, j'ai volontairement omis de dire à l'infirmière comment je me suis réellement fait ça. Elle pense que j'ai glissé sur une feuille mouillée dehors et que je suis tombée. Quand ma mère arrive, je remercie et salue Mélanie et Jules et on part en direction de l'hôpital.

- Ma pauvre chérie, pour me l'être déjà cassé deux fois, je comprends à quel point ça fait mal, dit ma mère.

- Je suis désolée que tu aies dû quitter ton travail à cause de moi.

Ou plutôt à cause de Stevan...

- Mais ne dis pas ça voyons... tu n'es absolument pas responsable.

Je lui souris. Ma mère est tellement gentille. On arrive à l'hôpital quelques minutes plus-tard et on me prend assez rapidement en charge. Résultat, je me retrouve avec un joli plâtre autour du poignet.

Une fois chez moi, j'appelle Lua pour qu'elle vienne me tenir compagnie jusqu'à ce que je me remémore qu'elle n'est plus là. On dirait que je parle d'une morte en employant ces mots. Remarque, je ne sais pas si elle est toujours vivante ou non... une larme solitaire coule sur ma joue. Je m'empresse de l'essuyer. Ma mère est repartie travaillée et je me sens vraiment seule. Soudain, la sonnerie retentit. Je me lève, ajuste mon plaid sur mes épaules et me dirige jusqu'à la porte. Je l'ouvre, et quand je vois qui c'est, j'essaye de la refermer aussitôt. Malheureusement, il m'en empêche en bloquant son pied, ne me laissant pas le choix de le laisser entrer ou non. Il pousse la porte et se plante au milieu de mon salon avant de regarder mon plâtre. Ennuyé, je décide de prendre la parole.

- Qu'est-ce que tu veux Stevan ?

he found meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant