chapitre 36

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Lorsque ces mots franchissent la barrière de ses lèvres, mon cœur s'accélère. Serais-je jalouse ? Jalouse que maintenant s'en est une autre qu'il cherche à embrasser ? Que les rares moments que l'on avait partagé n'existeront plus ? Je tourne mon visage vers le sien et un rire amer sort de ma bouche. Il n'a pas à se faire des idées sur ce que je ressens, et ce soir, j'irais me cogner la tête contre un mur pour remettre mes idées en place.

- Non, je réponds tout simplement.

Je me retourne vers le professeur et essaye de m'intéresser à son cours, même si c'est une grande bataille entre essayer de l'écouter, et ne pas frapper le garçon à mes côtés.

- Ouais bien sur, et moi je suis moche alors.

Je me retourne vers lui, un petit sourire étirant mes lèvres.

- C'est bien, tu l'admets enfin. Maintenant tu me fera l'honneur de fermer la chose qui te sert à parler et me laisser tranquille.

*****

Je sors du lycée, attendant ma mère qui m'a envoyé un message un peu plus tôt me disant qu'elle viendrait me chercher car il faut qu'elle nous parle. J'ai réfléchi pendant un long moment sur le "nous", car hormis elle, Lua et moi, personne n'est à la maison, mais j'ai finis par laisser tomber ne trouvant pas de réponse.

Après notre discussion avec Stevan en cours, il ne m'a plus reparlé de la journée. Pourquoi j'en parle ? Il est maintenant en face de moi, assis sur un banc, la même fille que ce matin sur les genoux, entrain de s'embrasser.

« J'ai pas de copine Aisha. »

Oui, d'accord Stevan.

Je lève les yeux au ciel et change de direction, je m'avance vers la route et attends impatiemment l'arrivée de ma mère sur le bord du trottoir. Je regarde mon téléphone toute les trente secondes. Son message n'était pas du tout rassurant, en plus de son comportement de ce moment, alors oui, je suis stressée.

- Salut, Aisha c'est ça ?

Je me tourne en sursaut vers cette voix aiguë qui se trouve à mes côtés. Lorsque je vois qui c'est, mon regard se dirige vers Stevan, qui je vois au loin avec sa bande. Je me retourne vers la fille et lui lance un regard d'incompréhension.

- Euh... oui... pourquoi ?

- Salut, moi c'est Rebeca, me dit-elle avec un grand sourire.

Je la regarde, sans vraiment savoir quoi faire.

- J'ai remarqué que tu regardais beaucoup Stevan... et ça ne me plaît pas trop.

J'ouvre grand mes yeux, avant qu'un rire sorte de ma bouche. Vraiment, c'est mon moment fou rire. Ce qui est bien, c'est qu'elle a fait redescendre mon stresse par rapport à ma mère.

- Attends, je t'arrête tout de suite. Si c'est pour venir me dire « t'approches plus de lui ou sinon je vais te faire vivre un enfer », je commence avec une voix suraiguë, ça sert à rien tu peux faire demi tour et retourner l'embrasser, merci.

- Mmh, non, c'est pas pour ça, dit-elle, vexée. Je m'en fou de lui.

Mon cerveau s'est arrêté. Si elle s'en fou de lui, et que lui ne la considère pas comme sa copine... pourquoi s'embrassent-ils ? Je penche ma tête sur le côté, lui faisant signe de continuer.

- À vrai dire, j'ai vue que ça t'avais blessé quand on t'as croisé au parc... j'ai aussi entendue ce que tu as dit en partant...

- Oui ? je dis, ne comprenant pas où elle veut en venir.

- Tu ressens quelque chose pour lui ?

Elle m'a dit cette phrase tellement rapidement, et comme je ne m'y attendais pas du tout, je n'ai aucune réponse. Est-ce qu'il me plaît ? Comme si le ciel m'envoyait un signe, je vois la voiture de ma mère arriver au loin, m'arrachant un sourire.

- Oh que c'est dommage ! Ma mère est là ! Allé au revoir... Rebeca ! je dis sans la regarder en courant vers la voiture.

- Salut maman ça va ? T'arrives au bon moment tu me sauves la vie ! Du coup tu...

Je m'arrête directement lorsque je tourne mon visage vers ma mère pour découvrir le sien inondé de larmes. J'ouvre en grand la bouche, puis m'approche d'elle avant de la serrer dans mes bras.

- Qu'est-ce qu'il se passe maman ?? Tout va bien ? Pourquoi tu pleures ?!

- Attends... qu'on rentre... à la maison.

J'hoche rapidement la tête et attache ma ceinture. Ma mère démarre, puis nous sortons du parking. Devrais-je mentionner le fait que je viens de croiser le regard inquiet de Stevan ? Non, pas forcément.

En moins de dix minutes nous arrivons chez nous, et je m'empresse de me détacher pour aller aider ma mère, et nous entrons dans le salon. Je dépose toute mes affaires au bas des escaliers et la rejoins en m'asseyant sur le canapé. Je vois aussi mon frère, sur le fauteuil en face de moi. Tiens, c'était donc lui le « vous ». Je lui adresse un petit sourire qu'il me rend rapidement. Je me tourne enfin vers ma mère, je lui attrape la main, avant de la serrer fort.

- Qu'est-ce qu'il se passe maman ?

Je vois Aaron se redresser sur son siège et me regarder tristement.

- Quoi ? Tu le sais ?

Il secoue sa tête de gauche à droite, avant de se lever et de se mettre à côté de ma mère. Je vois Lua arriver en courant vers nous, puis elle se pose sur les cuisses de ma mère, ce qui, bizarrement, la fait redoubler de sanglots.

- Ok maman, calme-toi, explique-nous, dit Aaron, calmement.

- Oh mes chéris je suis tellement désolée...

Je lève la tête et croise les yeux de mon frère. Il est tout aussi perdu que moi. Je ne comprends pas ce qu'il se passe. Qu'est-ce qui fait autant pleurer ma mère ?

- Maman, explique-nous, j'ajoute, espérant qu'elle parle vite.

La voir comme ça me brise le cœur. Je crois que voir un membre de sa famille pleurer et ne rien pouvoir y faire est la chose la plus dure pour moi. Je dépose ma tête sur l'épaule gauche de ma mère, après lui avoir fait un bisou sur la joue.

- La dernière fois Aisha... quand j'étais au téléphone... je t'ai menti. Désolée...

Je me redresse rapidement et tourne mon regard vers elle.

- Comment ça ?

Elle regarde Aaron, puis moi, et pour finir Lua. Elle laisse trop de suspens, et je n'aime pas ça. Je sens que c'est quelque chose de grave et je le redoute.

- Il me reste moins de deux mois...

Quoi ?

- Comment ça moins de deux mois ?! Maman arrête tu me fais peur ! dit Aaron d'une voix inquiète.

Je pose ma main sur l'épaule de mon frère, voulant lui faire comprendre que s'énerver ne servira à rien. Il me regarde rapidement, puis, mutuellement nous nous tournons vers notre mère, toujours en larmes.

- Aaron, j'aimerais que tu reviennes vivre ici.

- Quoi ? Maman c'est pas possible ! Et l'université ? Comment je...

Il est coupé par un sanglot bruyant de ma mère, et qui me déchire le cœur.

- Aaron... Aisha... j'ai un cancer... depuis longtemps, il reste deux mois maximum. Dit-elle rapidement, faisant arrêter mon souffle, et même mon cœur.

he found meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant