he found me

chapitre 38

Je me redresse, me lève de table en m'éclaircissant la gorge. Ça fait cinq longues minutes qu'il est là à mes côtés, sans lever son regard, qui est figé sur moi depuis qu'on est seuls, me mettant horriblement mal à l'aise. Son regard me gêne. Je ne sais pas ce qu'il attend de moi, ou ce qu'il veut, mais ce qui est sûr, c'est que ma patience a une fin, et que je viens de l'atteindre. Alors sans le regarder, je remet mon gilet correctement, pose mon sac sur mes épaules, et attrape mon plateau en me dirigeant vers la sortie.

- Tu crois aller ou comme ça ? me dit Stevan, en m'attrapant le bras pour me rassoir sur la chaise.

Je pousse un petit cri, avant de lâcher mon plateau qui, heureusement, tombe sur la table. Je me redresse sur la chaise et me tourne vers lui.

- Non mais ça va pas ? J'ai faillis...

- Mais tais-toi, me dit Stevan en me coupant.

J'ouvre grand mes yeux en le regardant de travers. Je le comprends pas, il est tellement... bizarre. Je croise les bras sur ma poitrine et me tourne vers lui.

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Je sais que t'as quelque chose, me dit-il en encrant son regard dans le mien.

Un malaise s'installe en moi. Moi qui avais oublié ce qui se passe chez moi, je suis servie. Mon cœur se pince à cette pensée et je me bas avec moi-même pour garder un visage neutre.

- Comment ça ? je demande, la voix tremblante.

- Faire ton cinéma, ouais je m'essuie les yeux et je force un sourire pour paraître heureuse... ça marche peut être avec eux, mais pas avec moi Aisha. Donc je le répète, qu'est-ce qu'il se passe ?

Mon cœur fait un bon lorsque je l'entends parler. Il ferait donc attention à moi ? Pff, non, on parle de Stevan là. Je le regarde dans les yeux, cherchant une réponse au fond de moi, mais je ne la trouve pas. Qu'est-ce que je pourrais lui dire ? Allez Aisha, merde, trouve une idée !

- Oh, euh, désolée mais faut que j'y aille, je dois rejoindre... euh... Jason ! Ouais Jason ! je dis en me relevant.

Bingo ! J'ai trouvé une excuse valable ! Je me tourne une dernière fois vers Stevan, son regard a complètement changé. Passant d'un regard rempli de douceur et d'inquiétude, à un regard froid et noir. Un frisson me parcours le dos, son regard est terrifiant. Je simule un minuscule sourire avant de partir rapidement de cet endroit devenue beaucoup trop étroit pour moi. Une fois arrivée dehors, je lâche un gros soupir et reprend mon souffle. J'y ai échappé belle, cette fois.

*****

J'arrive devant la maison qui, normalement, appartient à Gabriel, à mes côtés ma petite bande, Jules, Mélanie et Nick. Oui, je me retrouve à aller à leurs fête. Toute cette fin de semaine il n'a pas arrêté de me demander de venir, donc, au départ, j'ai accepté juste pour me débarrasser de lui, car sans mentir, l'envie de faire une fête est bien enfouie dans mon esprit. Mais ce grand vicieux est parti prévenir mes amis de sa fête, et a menti en disant que j'avais accepté. Alors en plus de ses demandes, j'avais celles de mes amis. Comme dernière chance, j'ai compté sur ma mère, j'ai espéré tellement fort qu'elle ne dise juste ce petit mot « non », que lorsqu'elle a dit son contraire, j'ai eu envie de pleurer. Je me retrouve donc, en ce samedi soir, vingt-et-une heure, dehors en robe devant la porte d'entrée de notre cher Gab.

- Toque Aisha j'ai froid ! me dit Mel, en grelotant.

- Bah fais le toi, je dis en me retournant vers elle.

- Oh mais qu'elle est soûlante ! dit-elle en me poussant pour venir toquer à cette porte.

Je rigole, mais lorsque je vois cette porte s'ouvrir sur Gab, un sourire au visage lorsqu'il me voit, je m'arrête. Je n'ai pas envie d'être ici, et je compte bien le montrer. Tandis que les autres rentrent dans la maison, je me retrouve vite seule avec Gabriel.