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Si le trajet vers la maison de Seungmin s'était fait dans le silence le plus total, le trajet vers le lycée, lui, était tout le contraire. La petite bande avait toujours été très joyeuse et animé. Seungmin était un garçon d'une douceur indescriptible, dès qu'il avait fait la connaissance de Minho, ils s'étaient bien entendus. Changbin, quant à lui, était un garçon très réfléchit. Le brun avait souvent débattu sur divers sujets avec lui, avant. Minho appréciait beaucoup ses amis. Mais il n'arrivait plus à participer à leur discussions simplistes. C'était ironique quand on y pense, Minho ayant toujours était le garçon rêveur au goût simple, appréciant la chaleur du mois de juillet et la neige de l'hiver.

Il s'en voulait.

C'est aujourd'hui que l'ont à cours de philosophie, je me trompe ? Changbin n'était pas très friand de ce type de cours. Il n'était pas friand des cours en général. Changbin avait de grand rêves dans le milieu musical et la philosophie comme il le disait souvent:

Ça ne m'aidera jamais dans mon futur métier ! A quoi bon avoir cette option dans notre école d'art ?

Seungmin se mit devant Changbin, se grandissant en prenant la posture de notre professeur et s'amusa à l'imiter.

La philosophie est un art, c'est même le plus important des arts monsieur Seo, c'est l'art de vivre !

La petite bande ria chaleureusement, même Minho osa échapper un soufflement approbateur. Ces quatre garçons faisait partis d'une école d'art. Chacun dans un art différents, si Minho était en danse, Chan et Changbin était dans le rap et Seungmin dans le chant. Ils étaient tous emportés par la folie de l'art. Tous étaient persuadés de réussir dans leur différents arts, tous voulaient persévérer et en faire leur métier.

Ils se retrouvèrent rapidement devant leur école et la jolie bande se sépara pour rejoindre leur différentes classes. Laissant Minho, seul.

Minho n'aimait pas les gens. L'humain en général était une source de problème à ses yeux. Alors une classe d'une trentaines d'élèves n'était pas forcément quelque chose de rassurant. Avant, il l'aidait à combattre sa peur, mais depuis qu'il n'est plus la, ça n'a fait qu'empirer. Pas vraiment étonnant quand on connaît l'histoire du jeune brun.

Minho prit place, mettant ses écouteurs dans ses oreilles et faisant en sorte de ne croiser le regard de personne. Il regarda son téléphone et presque inconsciemment, il mit cette chanson.
C'était comme une drogue douce. Il ne pouvait pas l'éviter. C'était sûrement destructeur, mais c'était aussi sa seule source de motivation, alors même si jours après jours cette douce drogue le faisait succomber, il l'écoutait. Il valait mieux ça que fumer non ?

Une fois le cours finit, ou Minho avait passé son temps à fixer les pantins jouant au basket dans la cour, il prit l'initiative de sortir le premier de la classe afin de ne croiser personne. Le brun devait rejoindre les autres dans les toilettes dites abandonnées au fond de la cour. Elles étaient leur repaire depuis déjà deux ans. C'est là que tout se passait, là que ce petit groupe aimait tant se rejoindre.

Minho courait presque dans les couloirs pour sortir de ce fichu endroit étroit. Mais les dieux en décidèrent autrement.

Si d'habitude notre brun ne croisait personne, une foule d'élèves avait pris la mauvaise décision de faire comme lui.
La encore, le problème n'était même pas la foule, pour une fois. Il venait de croiser l'une des personnes qu'il ne voulait plus voir de sa vie.
Et ce simple regard commun mis le jeune homme dans tout ces états.

Il savait ce qu'il allait se passer.

Il mit sa main sur son cœur en courant dehors. Il n'avait aucune idée de la distance entre la ou il était et le repère, il n'avait pas le temps de le calculer. Dans la précipitation, il s'écroula au sol en essayant autant qu'il le peut de sortir ces écouteurs, emmêlés comme par hasard. Sa respiration était maintenant rapide, trop rapide.

Hyperventilation.

Il n'arrivait pas à démêler ses écouteurs et prit d'une panique de plus en plus grande, le brun ne put retenir ses larmes en essayant tant bien que mal de prendre son téléphone pour contacter n'importe qui depuis son cellulaire. Mais Minho savait que le temps n'était pas en accord avec ces choix aujourd'hui.

Tout devint flou autour de lui. Il sembla oublier les techniques prévues à ces incidents. Il était incapable de les appliquer. Il ne distinguait plus ce qui l'entourait, ne pensant qu'a elle et ne pouvait se l'enlever de la tête. Pourtant dieu sait à quel point il lui avait dis de toujours se détacher de ces idées quand il paniquait. Minho se sentait partir tant sa respiration était courte, il étouffait, s'en était insupportable.

Il entendit un énorme objet tomber au sol, ce qui ne l'aida pas à se calmer, au contraire. Mais quand il sentit une masse attraper ses mains et qu'il reconnu les bagues de Chan, il su qu'il allait enfin être aidé.
Il n'entendait rien de ce que le blond lui disait mais senti ses doigts le tapoter toutes les cinq secondes approximativement. De son autre main, Chan caressait doucement les cheveux de son meilleur ami. C'était familier.

Minho cala sa respiration sur les doux mouvements de Chan. Ce ne fut qu'après de longues minutes que notre brun ne reprit conscience de ce qui l'entourait et de ce qui se passait.
Chan fixa tristement son ami tout en continuant de lui caresser les cheveux.

Minho, il y avait trop de gens c'est ça ?

Le brun avait peur de lui dire la vraie raison. Mais il s'était juré de ne jamais mentir sur ce sujet au blond. Jamais.

Il y avait Sunmi.

Le brun ressenti la main de son meilleur ami se crisper et se décrisper rapidement. Chan ne voulait pas montrer son stresse au plus jeune. Il n'était pas en colère ou déçu, mais était simplement désolé.

Minho. Je vais paraître directe et tu vas sûrement mal le prendre mais il va vraiment falloir que tu apprennes à l'oublier. Je suis tellement désolé de te parler de ça, mais tu dois l'oublier.

Minho fixa son aîné droit dans les yeux. Il détestait que l'on le mentionne. Il détestait ça.
Chan caressa toujours les cheveux de son ami, comme pour le rassurer, lui dire que ça ira.

Écoute, il va falloir que tu trouve un moyen, un moyen de l'oublier. Un moyen de passer à autre chose ? Tu ne peux plus continuer comme ça.

Le brun n'avait pas la force de lui répondre. Si il le faisait, il allait lâcher un torrent de larmes, c'était hors de question. Se montrer à nu ou à découvert derrière cette carapace bien fondé ? Du suicide.

Je...
Il marqua une légère pause.
Je vais rentrer Chan. Préviens les autres s'il te plaît.

Et avant même que le plus vieux ne proteste, Minho partit en pouvant enfin écouter sa musique, fuyant le monde, encore une fois.

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