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Les dimanches étaient horribles pour le petit Minho. Non seulement il ne faisait rien , ce qui créait des pensées horribles, mais en plus il devait réviser la danse. 

La solitude était la meilleure amie de Minho depuis toujours, il l'aimait comme un fou. Sûrement parce que c'était la seule fidèle. La seule qui ne l'avait jamais abandonné. Mais la relation entre le brun et la solitude était d'une toxicité infâme. Car la solitude était amie avec la jalousie. Elle détestait que Minho soit en contact avec les autres, alors elle le faisait culpabiliser et le pauvre Minho capitulait. De plus, la solitude était amie avec l'ennuie et la peine.
Minho était seul, tellement seul que toutes ses mauvaises pensées refaisaient souvent surface. Mais Minho aimait tellement la solitude qu'il ne lui disait rien tant qu'elle ne lui enlevait pas la danse. 

Minho adorait danser, c'était sa passion. Mais il détestait ne pas être libre de la chorégraphie. Il le faisait toujours à contre cœur. Il préférait inventer, être libre, improviser. La danse lui permettais d'oublier ne serait-ce que pendant un instant la solitude, la peine et la peur.  La danse le transportait dans un monde spécifique, un monde rien qu'a lui.
Il passait sa vie à danser, notre brun. C'était plus fort qu'une drogue, moins fort que l'amour. 

Le jeune homme mit en route une musique dicté par son pantin de professeur et il s'invita à recopier la chorégraphie apprise en cour.
Il brûlait son âme dans cette douce danse.
Aucun mot ne pourrait décrire ce que faisait et pensait le brun pendant une danse. C'était impossible.
Ses mouvements suivaient le rythme, son cœur battait selon le besoin, il n'en avait que faire. Sa respiration se faisait rapide, cela lui plaisait.
C'était son moment de gloire, il tournait rapidement au point de manquer de tomber. Il avance, balançant son corps la ou il le pouvait, se stoppe et profite pour prendre une inspiration en retournant dans ce tourbillon délicieux.
Il était à l'apogée de sa danse, le moment que tout le monde attendait, le moment ou les yeux seraient rivés sur lui.
Et puis d'un coup, le noir dans son esprit, un noir meurtrier. Le brun hurla en se laissant tomber au sol. Il avait hurlé au point de s'en arracher les cordes vocales. 

Recroquevillé au sol, la musique continuait de tourner pendant que le jeune homme se tenait la tête. Il avait eu l'impression d'exploser. Impossible de savoir pourquoi il avait hurlé à s'en déchirer les poumons, pourquoi maintenant ?

La solitude voulait-elle finalement lui prendre la danse ? 

Minho, comme un abandonné lâcha quelques larmes au sol. Larmes non de peine, mais de colère. A quoi son esprit jouait-il ? N'était-il pas déjà assez heureux de ruiner sa vie, devait il l'attaquer sur son seul moment d'espérance ?

Pire encore : la danse ne lui suffisait plus à vivre ?

Le brun s'allongea en fixant le plafond d'un blanc sale. Il réfléchissait, parce que ça l'aidait à ne pas rejoindre son amie. Il ne voulait pas danser de nouveau, il avait trop peur pour le moment. Allait-il sombrer pour cette journée encore une fois ? Il voulait resister, mais comment ? Il tuerais pour parler à quelqu'un. Non, pas quelqu'un.
Il tuerais pour lui parler.
Pour parler à Han Jisung.

Et il savait comment faire. 

10 janvier 2018
Dix heures cinquante huit.

Cher Han Jisung. 

J'ai une terrible envie de te parler, de t'approcher ou bien même juste de te voir. Mais je vais me contenter de ce vieux bout de papier. Je voulais te rédiger un souvenir. Un souvenir qui m'a traversé l'esprit pendant une danse. 

C'était il y a deux ans, quelques jours après notre rencontre officielle. Nous devions être en septembre, vers le 20 quelque chose comme ça. Je révisais seul dans une salle de danse. Tu sais à quel point je hais ne pas connaître une danse par cœur. J'ai toujours eu cette envie de maîtriser ce qui m'entourait, la danse c'est encore pire.

Je ne savais pas que nous devions nous rejoindre, la bande et toi, dans notre repère. La danse m'avait fait perdre la notion du temps. C'est une excuse, je ne voulais juste croiser personne et encore moins toi. J'avais peur de te voir. Parce que tu me faisais sentir tant de chose étranges alors que nous étions si peu proches à l'époque. Si j'avais su, je serais sûrement allé au repère sans discuter au vu de la suite. La porte s'était ouverte et je t'ai vu, hésitant, me fixer pendant mes derniers mouvement de danse. Je m'était légèrement mis à paniquer en te voyant, tu te souviens ? Le bonheur que la danse m'avait fait ressentir n'était rien par rapport aux papillons dans mon ventre. Je ne comprenais même pas pourquoi mon corps avait réagit ainsi à l'époque. C'était anormal.

Tu m'avais timidement demandé si j'avais finis de danser, si j'étais prêt à rejoindre les autres. Je t'ai à peine répondu, ça ne change pas d'aujourd'hui, et tu avais décidé contre mon gré de m'attendre. Malgré le fait que je t'avais fortement recommandé de ne pas m'attendre.

Tu t'étais approché de moi et m'avait demandé si ça allait mieux, depuis l'épisode de notre réelle première rencontre. Je t'avais menti bien évidemment. Je ne voulais pas que tu me vois comme quelqu'un de faible. Je voulais paraître fort devant toi. Pour t'impressionner ? Sans doute. Tu m'as par la suite posé des questions sur la danse. C'était un sujet ou j'étais particulièrement à l'aise, tu m'as d'ailleurs avoué plus tard que tu m'avais parlé de ça dans le but de me détendre car tu savais que j'étais stressé.

Je n'ai jamais été le type de gars qui invite les autres à regarder ce que je fais. Chan est le seul qui ai eu le droit de voir mes danses et entraînement avant un show. Parce que je déteste sincèrement m'afficher. Et pourtant, ce jour la, je t'ai proposé. Je t'ai demandé si tu voulais voir ma chorégraphie. Je t'avoue que même moi, sur le moment, j'étais surpris de ma demande. Mais je voulais avoir un instant avec toi, un instant d'admiration, je ne sais pas. Pourtant, je déteste vraiment ça. Je hais me montrer aux gens.

Tu as accepté. J'ai mit toute mon âme dans cette prestation. Jamais tu ne pourras comprendre ça. J'y avais mit toutes mes émotions et ma technique qui n'était pas super impressionnante, mais déjà assez travaillée. J'osais à peine te regarder à la fin. Et si tu était déçu ? Et si j'avais mal fait ? Tu es venu, un énorme sourire au lèvre et tu m'avais félicité. La chose qui m'avais sans doute fait le plus plaisir est que tu m'avais laissé mon espace personnel.

Tu m'as félicité de loin. Tu avais déjà conscience des choses. De comment je fonctionnais. Je pense n'avoir jamais fait une meilleure prestation que celle-ci, d'ailleurs, je ne le veux pas. C'était uniquement pour toi. Et pourtant, je ne t'aimais pas encore.  

La danse ne me suffis plus aujourd'hui, tu me manques. Notre relation n'aurait pas du se finir ainsi. 

Je t'ai aimé Han Jisung. 

Lee Minho

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