XII - Le roi des elfes

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Le roi s'assit en soupirant. Le soleil se couchait au loin, annonçant la dernière réunion de la journée.

- Quelque chose ne va pas?, demanda le nain aux cheveux et à la barbe blanche.
- Non Balin, tout est en règle. Seulement, Thranduil a exigé une réunion à cette heure-ci et il ne s'est pas encore pointé.

Bilbo était assis à leur côté, nerveux. Il sursauta quand la grande porte s'ouvrit sur le roi des elfes.

- Vous êtes en retard., grogna Thorin.
- J'avais une urgence à régler.
- Bref, que me vouliez-vous?
- Pouvons-nous nous entretenir... en privé?
- Impossible, mes deux conseillers restent avec moi quoiqu'il arrive. Ils me sont bien plus utile que vous, elfes, ne pourraient le croire.
- Je vois que vous vous êtes rétabli rapidement, malgré l'empleur de votre blessure. Vous êtes fait d'une pierre bien plus solide que je l'imaginais.
- Et j'imagine que vous n'êtes pas venu pour parler de l'état de ma blessure?, grommella le roi des nains en prenant une petite gorgée de vin.
- Non, seulement pour en discuter du prix.

Thorin recracha tout le contenu de sa coupe sur le plancher alors que Bilbo s'étouffait avec sa salive et Balin hoquetait de stupeur.

- P- plaît-il?, couina Bilbo.
- Qu'insinuez vous par là?, rugit Thorin.
- Que vous imaginiez-vous? Que vous vous étiez miraculeusement tiré d'affaires? Seule la médecine elfique pouvaient vous sauver.
- Et puis-je savoir pourquoi le roi des elfes de Mirkwood se serait abaissé à faire ce geste?

Le principal intéressé prit une petite gorgée de vin en savourant l'ahurissement de son ex aequo.

- Parce que vous détenez toujours ce qui est mien. Et c'est ce que je suis venu réclamer aujourd'hui.
- Vous n'en démordrez jamais, je me trompe?, s'offusqua le roi sous la montagne.

Dans sa main crispée se glissa celle du hobbit assis à sa droite. Ils échangèrent un bref regard, celui de Bilbo tâchant de se faire autoritaire. Thorin soupira et se leva. Il revint quelques instants plus tard avec un écrin argenté.

- Les voici, vos gemmes. Merci de m'avoir épargné.
- Je vois que vous avez judicieusement choisi. Autant pour votre conseiller que pour votre semi-homme. Au plaisir de ne pas vous revoir bientôt.

Thranduil tourna les talons puis juste avant de quitter la pièce, il se retourna.

- Oh et merci pour le vin.

Balin lâcha un gros soupir lorsque les pas furent loin.

- Qu'il se le mette où je pense, son vin., maugréa Thorin en se levant.

Il prit la coupe de son semi-homme, qui n'y avait pas touché, pour la vider par terre.

- Thorin!, s'écria Bilbo, mi-offusqué mi-amusé en se levant à son tour.

Balin toussota. Les fauteurs de troubles se retournèrent vers lui.

- Je vous félicite, Thorin, d'avoir survécu à votre première journée.
- Oh, par Mahal, peux-tu laisser tomber le vouvoiement?
- Non, un roi se doit de se faire vouvoyer.
- Balin, je t'ordonne de me tutoyer. Et toi, Bilbo, tu continues.
- Euh..., fit celui-ci.

Thorin éclata de rire devant leurs airs un peu traumatisés. Balin, découragé, sortit de la pièce de son pas trottinant.

- Thorin, tu serais pas un peu pompette par hasard?, plaisanta Bilbo.
- Euh, non. Enfin, je crois pas... Mais la journée a été tellement monotone... Moi qui croyait la vie d'un roi palpitante et pleine de rencontres nouvelles...
- Et cette petite scène que tu viens de faire, là, c'était pour sortir de la monotonie, je suppose?
- Entre autres..., fit le roi en attrapant le hobbit par la taille.
- Ah oui?, rétorqua-t-il en riant.
- Je voulais éloigner Balin, je le désespérerais avant même qu'il naisse, c'était assez facile.
- Vraiment? Tu es plus vieux que Balin?
- Oui... Attends, tu croyais que j'avais quel âge?
- Je sais pas moi, je croyais que Balin était le plus vieux de la Compagnie.
- Non, c'est moi...
- Et tu as quel âge?
- Presque 196 ans!, répondit le roi avec un sourire de gamin fier.
- Tu me fais marcher, c'est évid...

Devant l'air sérieux de son compagnon, il se tut.

- J'ai 51 ans, Thorin., reprit-il avec une petite voix.
- Je sais.
- Ça ne te déranges pas?
- Pas du tout.
- Tu m'aimes pareil?

Un ange passa. Bilbo venait de mettre le mot sur le sentiment qu'ils ressentaient réciproquement et c'était à la fois étrange et magique. Le nain inspira un bon coup.

- Si je t'aime pareil? Si je t'aime pareil? Je t'aime, Bilbo Baggins de la Comté! Malgré nos 145 ans qui nous séparent! Malgré ce que tous les autres pensent, je t'aime et vais toujours t'aimer! Et toi, tu m'aimes pareil?

Il ne put prononcer un mot de plus parce que le hobbit attrappait le col de son manteau et l'embrassait furieusement.

The Lords of the Silver Fountains - bagginshieldWhere stories live. Discover now