XX - Comme une odeur de déjà vù

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Un hommage à l'odeur de Thorin pour WatsonFhtagn  ;^;
Simplement parce que cette odeur me rend fou... 😩🤗
- Où est l'Arkenstone?

Ce ne pouvait être qu'un piège.
C'était un piège.
Il aurait dû refuser, pourtant sa curiosité dévorante le menait à sa perte.

- Dans la salle du trésor, je suppose. J'enverrai des équipes de recherche demain. Bonne nuit, Bilbo.
- Bonne nuit, Pas-Thorin.

Et le hobbit sortit de la pièce, en prenant bien soin d'enfermer le jumeau jaloux.

- Ce n'est pas lui. Thorin a déposé l'Arkenstone dans les mains de Fíli lors de son enterrement., fit-il en se retournant vers Dís, qui, apparemment, était resté pour écouter aux portes.
- C'est bien ce que je croyais, Frérin est bel et bien vivant. La question est Comment?
- Non Dís, désolé de te décevoir, mais la question est plutôt Où est Thorin? ou même Est-il en vie? Je crois qu'il vaudrait mieux que vous repreniez le trône en attendant son retour. S'il revient.

Et le pauvre petit semi-homme s'enfuit pour se réfugier dans la chambre de Thorin.
Celle-ci n'avait plus cette odeur particulière qui caractérisait son amant, celle évoquant des épices automnales. Celle qui le réconfortait et qu'il adorait humer, même avant la découverte de leurs sentiments partagés.
Bilbo attendit une dizaine de jours avant de se faire à l'évidence; Thorin ne reviendrait pas.
Il promit une correspondance régulière à sa belle-sœur et prit la route. Il séjourna plusieurs semaines à Rivendell, là où il appréciait la douce compagnie des elfes, notamment celle de la fille d'Elrond, Arwen, une elfine charmante. Mais leur compagnie était plus froide que celle, d'une jovialité imbattable, des nains. Alors il retourna à Cul-de-Sac, qu'il avait espéré ne pas trouver vide de toute chaleur nanique. Malgré tout, l'odeur épiçait l'air, flottant vers les narines du hobbit au moment où il s'en attendait le moins. L'odeur était partout et nulle part à la fois. Dans le garde-robe d'entrée. Dans le jardin. Les couverture en étaient complètement imprégnées, ce qui aidait Bilbo à s'endormir. Mais il se sentait seul, terriblement seul. Il ne voulait pas aller chez ses parents, Thorin y était allé lui aussi.
Ses pieds le guidèrent d'eux même sur un chemin qu'il avait maintes fois parcouru lorsqu'il était plus jeune.
Le semi-homme esseulé se laissa porter par son instinct avant de se rendre compte que ses pas l'avaient mené jusqu'au Pays de Bouc. Pourquoi ne pas rendre visite à Prim?, se dit-il.
L'aube naissante ne le gênait pas, il n'était plus fatigué car il avait un but. Quand il arriva à la demeure de sa cousine-sœur, il ne prit même pas la peine de toquer et entra. Puis il se rendit à la cuisine pour préparer le déjeuner, car il savait comme Primula adorait sa cuisine.
Mais c'est en se rendant dans le garde-manger qu'il la remarqua.
C'était impossible.
Non, évidemment, Thorin ne savait même pas où elle habitait.
Pourtant l'odeur était omniprésente.
Il continua la préparation du copieux repas, puis lorsqu'il fut servi, il s'assoupit sur le divan de sa cousine.

* * *

Thorin ouvrit les yeux quand il entendit un bruit dans la cuisine. Sûrement Primula qui s'affairait, il n'y porta pas plus attention. Cela fesait à peu près deux mois qu'il avait vu Bilbo pour la dernière fois. Était-il encore en vie? Il l'ignorait. Il l'espérait. Était-il toujours à Erebor? Il ne savait pas, il n'avait pas le courage de retourner à Cul-de-Sac, le logis étant désespérément silencieux.
Ses draps étaient froids sans son amant. Sa vie aussi. Un énorme vide lui arrachait la poitrine à coups de dents à chaque réveil.
Bilbo lui manquait. Il ne pouvait risquer de mourir sans savoir si lui même était en vie. Il était surveillé de toutes parts par des espions de son jumeau. Le courrier était probablement intercepté. Trop risqué.
Les caresses de Bilbo lui manquaient. Ses mains, ses yeux, sa bouche. Même son caractère un peu grognon quand il se réveillait. Les nuits, les jours, ils passaient, accentuant son désespoir.
Le vacarme de la cuisine cessa enfin.
C'est décidé, aujourd'hui je me rends à Cul-de-Sac.
Thorin se leva et se rendit dans la cuisine où il trouva...

Personne. Bizarre.

Et un seul déjeuner était préparé. Et il était posé à la place de la jeune hobbite.

Encore plus bizarre.

Il entendit un bruit et vit Primula en se retournant.

- Tu m'as fait le déjeuner? T'aurais pas dû, mon frère est un bougre chanceux de t'avoir, dis donc!
- Non, je viens de me lever et c'était déjà là.
- Ça, c'est étrange.

Thorin s'assit sur le divan du salon afin de profiter des rayons chauds du soleil sur son visage mélancolique, perdu dans ses pensées matinales troubles. Mais il rouvrit aussitôt les yeux et son cœur manqua un battement. Là, sur sa gauche...

- ...Bilbo?

Le hobbit remua un peu avant de se réveiller définitivement. Il n'avait pas rêvé, ou quelqu'un l'avait appelé?

Il ouvrit ses yeux sombres avant de tomber nez à nez avec son âme sœur, le bon cette fois-ci.

- Tho-Thorin? C'est bien toi?
- Oui, Bilbo, c'est moi., répondit le nain.

Sa voix se brisa et les larmes se mirent à jaillir de ses yeux de la couleur exacte du ciel qui se levait au dessus d'eux. Son semi-homme glissa une main sur sa poitrine, où sa cicatrice existait toujours, aussi discrète soit-elle.

- Dis, Bilbo, tu n'aurais pas oublié quelque chose?
- Je crains que oui. Peut-être pourrais tu me le rappeller?

Et Thorin ne se le fit pas prier. Il plaqua son amant au divan et l'embrassa comme si ça vie en dépendait.

The Lords of the Silver Fountains - bagginshieldWhere stories live. Discover now