XXII - Les fiançailles - partie I

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- Je n'aurais pas pensé te revoir si tôt! Je suis tellement désolée de te décevoir, je n'ai pas de nouvelles de lui.

Dís, malgré son allure royale et stricte, parlait avec tristesse et bonté. Le hobbit soupira.

- Mais voyons Dís, le courrier s'est sûrement fait intercepter, parce que sinon c'est impossible-
- Il est mort pour de bon cette fois, Bilbo. Il faudra que tu t'y fasse., l'interrompit sa belle-sœur.

Le semi-homme, à la grande surprise de la Reine sous la Montagne, n'afficha pas ce regard triste qu'il avait eu lorsqu'il les avait quittés. Il restait parfaitement calme, posant ses lèvres dans le thé brûlant.

- Non., finit-il par dire.
- Plaît-il?, rétorqua Balin, resté silencieux depuis le début de la rencontre.
- Thorin est toujours vivant. Sinon, je n'aurais plus jamais remis les pieds ici. Il est de retour. Frérin avait envoyé des hommes dans le pays afin que Thorin ne revienne pas, mais il les a tués.

Dís s'étouffa avec son thé, avant de pousser un juron sonore. Son visage était radieux, pourtant.

- Où est-il?, demanda Balin pour elle.

Une soirée fut organisée en l'honneur du roi retrouvé. Pourtant, Thorin ne souhaitait aucunement reprendre le trône. Il avait d'autres projets en tête. Il s'était renseigné auprès de Bungo Baggins, puis lui avait exposé pleinement l'idée. Les parents de son hobbit préféré lui offrirent toutes les bénédictions qu'ils leur furent en pouvoir de dire.

* * *

Ce soir d'avril était particulièrement chaud. Bilbo était heureux, dans son habit juste à la bonne taille, qui lui seyaient à merveille. Sa chemise immaculée et ses pantalons cramoisi s'harmonisaient parfaitement avec son teint pâle. Ses cheveux partaient dans tous les sens, excepté une courte tresse, vestige d'un rituel inventé de toutes pièces par son amant, bien des mois plus tôt.

- Prêt?, fit la voix de l'objet de ses pensées derrière lui.
- Prêt., répondit Bilbo en embrassant le nain vêtu identiquement à lui, excepté pour le pantalon, d'un bleu qui fesait ressortir ses yeux.

Ils poussèrent la porte et entrèrent dans la salle toujours aussi magnifique, les doigts entrelacés. Cette fois-ci, Thorin ne quitta pas son bien-aimé, laissant les devoirs souverains à sa chère sœur. Bilbo soupira en prenant place à la grande table, entre ses deux nains préférés, Thorin et Bofur.
Ce dernier avait toujours été assez proche de Bilbo et au grand bonheur de ce dernier, toute la Compagnie avait été invitée.

- Pourrais-tu me passer la salade, Ori?

La voix de Dwalin tira le semi-homme de ses réflexions cottoneuses pour le ramener à la réalité bruyante et gaie (sorry not sorry) de la fête.

- Tu manges de la salade, Dwalin?, demanda-t-il, semi-amusé semi-choqué.
- Oui, depuis que les livraisons de légumes se rendent jusqu'ici., répondit le nain en se servant.
- En d'autres mots, il a commencé un régime., se moqua son frère.
- Parce qu'il commence à prendre de la bedaine..., renchérit Ori.

Dori donna un petit coup de coude à son demi-frère afin que celui-ci se taise. Notre couple se rendit alors compte à quel point leurs amis les avaient manqué.
Le festin était gargantuesque et varié, évidemment pour satisfaire la ribambelle d'invités, de races différentes. Bilbo reconnut la famille de Bard, Tauriel, Legolas et même son père, Thranduil. Ce dernier était en grande conversation avec Bard, qui l'observait avec admiration.
Pourvu qu'ils ne gâchent pas la soirée, se dit Thorin.

Le repas terminé, Dís déclara la piste de danse ouverte et les invités se précipitèrent dessus, question d'évacuer toutes les calories ingurgitées. Le semi-homme venait à peine de terminer son gâteau quand Thorin lui prit la main doucement et l'emporta dans une valse.
Le frère de la reine les emmenait de plus en plus vers le centre de la salle quand tout à coup, ils furent comme seuls. Tous s'étaient écartés pour laisser passer ce couple si lumineux de bonheur. La musique s'arrêta en même temps que Thorin, qui ne paraissait aucunement être embarassé de toute l'attention dirigée vers eux, contrairement au plus petit des deux. Il posa un genou sur le sol de pierre froide.

- Bilbo..., commença le nain en prenant délicatement les mains de son amant dans les siennes.

Le dénommé Bilbo lui renvoya son sourire alors qu'il le vit sortir un petit coffret noir de sa poche de pantalon.

- Aujourd'hui, cela fait un an jour pour jour depuis que l'on s'est rencontré, à Cul-de-Sac. Un an depuis que je suis instantanément tombé amoureux de toi. Et je ne laisserai plus rien ni personne nous séparer encore. Bilbo Baggins de la Comté, veux-tu être mon mari?

Il ouvrit alors le coffret, découvrant une bague de fiançailles, tradition hobbite. Le silence de la salle sembla alors encore plus pesant, car tous retenaient leurs souffles.

- Non., lâcha Bilbo.

Le sourire de Thorin se décomposa.

- Bien sûr que oui, Thorin Oakenshield, bougre d'idiot., explosa le hobbit en riant.

Il attrapa le col de l'ancien Roi sous la Montagne et l'embrassa passionnément, tandis que les applaudissements, les exclamations de joie et les sifflements fusaient.

- Je veux être ton mari si toi, tu veux bien être le mien..., souffla Bilbo contre les lèvres de Thorin.
- Marché conclu., fit son fiancé en l'embrassant encore.

Ce dernier lui passa la bague d'un ouvrage fin autour du majeur gauche, ce qui rendit le semi-homme plus radieux encore, si cela était, bien sûr, possible.

The Lords of the Silver Fountains - bagginshieldNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ