XXIII - Les fiançailles - partie II

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- J'ai chaud.

Le hobbit ouvrit ses yeux pour tomber nez à nez avec son nouveau fiancé, qui semblait tout à fait réveillé.

- Qu'est-ce que tu pense de... sortir?, susurra le nain.

Bilbo acquiescia en souriant.

À peine quelques minutes plus tard, ils se retrouvaient couchés dans l'herbe fraiche et humide du jardin des fontaines, enjolivé par une multitude de petites fleurs argentées qui brillaient de milles feux sous la lumière de la pleine lune.

- Je n'aurais jamais cru un jour pouvoir dire que je suis fiancé., dit Thorin d'une voix empreinte de tendresse, qui fit faire un looping à l'estomac du petit.
- Pareil pour moi.
- Toi? Mais... la poissonnière?

Le semi-homme lui lança un regard faussement offusqué avant de rire de bon cœur.

- J'ai toujours su que j'aimais les hommes. Seulement je n'aurais jamais cru qu'un jour, mes sentiments envers toi seraient réciproques.
- Moi, je viens de le découvrir.
- Quoi?, demanda Bilbo.
- J'ai fréquenté quelques femmes avant toi, pas beaucoup, seulement pour le plaisir de mes parents. Mais j'ai découvert aussitôt que j'ai posé les yeux sur toi que je suis un inverti. Oui, c'est cela, et j'en suis fier, comme je suis fier de mon fiancé.
- Arrghh, mais que je t'aime!, s'écria le hobbit, le nez enfoui dans le cou de son aîné.

Cela arracha un sourire au nain, qui contempla la petite créature blottie contre son corps de guerrier. Puis, sans crier gare, Thorin posa ses lèvres sur la gorge de son fiancé et se mit à suçoter la tendre peau. Bilbo laissa échapper un petit glapissement.

- Tu sais, je n'aurais jamais cru que les gens nous auraient laissé faire étant donné nos rangs et le fait que nous sommes...

Le semi-homme ne put finir sa phrase car les lèvres baladeuses emprisonnaient les siennes.

- Deux hommes?

La voix profonde fesait vibrer la peau de son cou délicieusement.

- Il y a peu de naines, l'homosexualité est commune chez les nains. Pour ce qui est de nos rangs, cela importe peu car je ne suis plus roi.
- Mmh...

De longues minutes silencieuses s'égrainèrent.

- Nous, les Hobbits, sommes des êtres ouverts. Enfin, la plupart. Ceux comme moi sont rares mais appréciés.

* * *

- Mais qu'est-ce que c'est que ça?

Thorin se réveilla au son de la voix de son fiancé. Il le chercha un instant des yeux avant de croiser les siens. Bilbo était assis au bord d'une fontaine.

- Qu'est-ce qui est quoi?
- Ça!

Le petit hobbit pointait son cou, où, durant la nuit, des marques avaient apparu. Celui-ci se serait attendu à de grosses marques violacées disgracieuses et non pas à cela. Il se serait attendu à tout sauf cela.

- Ça? Oh, ce sont tes marques.

Les marques en questions ne ressemblaient en aucun point à des marques. De délicates spirales tantôt d'un doré éclatant, tantôt d'un blanc pur et parfois même d'un rose poudre ornaient le cou de notre Bilbo.

- C'est bien ce que je pensait., fit simplement Thorin.

Son fiancé – comme il aimait l'appeller comme ça mentalement! lui jeta un regard teinté d'amour et de confusion.

- Les marques apparaissent seules au bout de quelques heures. Les spirales signifient les fiançailles. Le rose pâle, l'amour. Le blanc, la pureté et l'or, la ténacité.
- Donc si je comprends bien, notre amour est pur et tenace?

Le sourire de l'ancien roi s'élargit encore plus quand il poussa le hobbit dans la fontaine.

- Hé!

Thorin les débarassa rapidement de leurs vêtements. Leur baignade fut breve, car l'eau était froide en ce matin d'avril.

* * *

- Bien dormi?

Bilbo leva les yeux de son repas et sourit à sa belle-sœur.

- Très bien.
- Vous avez dormi?, fit-elle sur un ton rempli de sous-entendus.

Thorin roula les yeux et lui donna un coup de pied sous la table.

- Quand comptez-vous vous marier?, demanda Balin afin d'éviter le malaise.
- En août., répondit le hobbit, la bouche pleine, ce qui fit sourire les nains.

Thorin avait commandé un deuxième déjeuner à son fiancé affamé et les autres grignotaient quelques aliment piqués dans son assiette.

- Dans la Comté., précisa l'ancien roi.
- Donc vous allez vous installer là-bas?
- Probablement, mais ne t'inquiète pas, Dís, nous reviendront de temps en temps en vacances.

Frérin, resté en retrait, s'avança.

- Thorin, Bilbo, je vous présente mes excuses.

Le semi-homme faillit s'étouffer en voyant le jumeau sortir de l'ombre ainsi.

- Je n'ai pas cru en l'amour. Maintenant oui.
- Et qu'a valu, cher frère, ce changement?
- Votre bonheur. Qu'il soit longtemps.

The Lords of the Silver Fountains - bagginshieldWhere stories live. Discover now