Chapitre 11: La passion de Sébastien.

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Je me réveille en sursauts, le coeur battant. C'est la troisième fois que je rêve de Guillaume et de ce moment troublant dans les couloirs... Je me retiens de me gifler. "Je suis avec Sébastien et je le vois tout à l'heure, je suis avec Sébastien et je le vois tout à l'heure, je suis..." me répèté-je inlassablement tout en déjeunant.

- Cassandre, deboooout! appelle ma mère dans le couloir.

- Je suis dans la cuisine, je réponds en croquant dans ma tartine de pain.

Ma mère entre donc. Ses cheveux blonds sont en bataille, ses yeux gris, similaires aux miens, sont encore ensomeillés. Elle porte une robe de chambre en soie, ainsi qu'un pyjama Snoppy rouge et blanc. Elle plante un bisou sur mon front et s'installe en face de moi.

Elle m'adresse un sourire radieux en voyant que je lui ai préparé son thé et lui ai fait griller du pain.

- Tu as bien dormi? me demande-t-elle.

J'hoche la tête.

- Et toi?

- Assez bien, dit-elle en sirotant sa boisson chaude. Alors, à quelle heure vas-tu à ton rendez-vous ?

Je réfléchis avant de lancer:

- Vers quatorze heures. Sébastien m'attendra au parc. Il veut me montrer quelque chose.

- J'exige un message toutes les demi-heures.

Je râle un coup, pour la forme. Même si elle est un peu stricte sur les bords, elle est assez cool. Je repense à mon rêve et frissonne. "C'est pas vrai, même lorque je ne dors pas, il hante mes pensées...". Guillaume. Sébastien. Dileme. Je soupire et décide de me concentrer sur mon chocolat au lait plutôt que sur ces deux garçons.

En plus, cela m'énerve au plus au point. Je ne suis pas une de ces filles faciles qui batifollent avec plusieurs petits copains. D'autant plus que Guillaume n'est même pas mon petit ami. C'est juste... Je n'arrive pas à trouver le mot exact. Un feu de paille. C'est ça. Un petit béguin passager. Un élément perturbateur venu bousculer le faible équilibre de mon récent couple.

Rassurée, je me lève de table pour la débarrasser. Ma mère m'imite. Je ne peux m'empêcher de la gronder:

- Maman, tu es toujours en déplacement, tu es crevée alors laisse-moi m'occuper de la maison.

- Je n'ai pas soixante-dix ans non plus! Et ce n'est pas comme si je repartais dans deux heures. J'ai cinq jours rien que pour moi! J'aurai tout le temps de me reposer, réplique-t-elle. Vas te préparer maintenant, ajoute-t-elle avec un petit clin d'oeil.

Je souris et m'exclame, pour l'embêter : "Maman, gros câlin!" avec ma voix de gamine de trois ans ou d'adolescente attardée, au choix. Elle grogne mais se laisse tout de même aller à une étreinte chaleureuse. Je respire son odeur, celle qui m'a toujours rassurée, celle que je connais depuis ma plus tendre enfance.

Je me dirige dans ma chambre, embarque mon téléphone et m'enferme à double tour dans la salle de bain. Je mets les chansons de Lilly Wood and the Prick à fond sur l'appareil et rentre dans la douche. Je laisse l'eau couler le long de ma peau et la musique m'emporter dans le monde des rythmiques et des notes.

"I wait for you, wait for you to kill everything I have inside, destroy everything I have inside..." je chantonne, accompagnée de la voix de Nili Hadida. Les effluves de mon shampooing à la lavande me chatouille les narines et me procure un sentiment de bonheur et de paix. Lorsque je ressors de ma douche, je suis écarlate et reposée. Je sèche mes cheveux avec une serviette et retourne dans ma chambre, en quête de la tenue la plus formidable de l'histoire des rendez- vous amoureux.

Geek in loveWhere stories live. Discover now