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Silencieuse.
À la seconde près où j'avais appris qu'un groupe de sales merdes avait envoyé mon petit frère à l'hosto, je n'avais pas ouvert la bouche une seule fois, sauf pour le dire à Mathieu entre mes pleurs. Je l'avais laissé commander nos billets pour le premier vol destination Turin et depuis, pas un mot n'avait traversé la frontière de mes lèvres.
Parce-que je le sentais, suffisait juste que j'articule une syllabe pour que je parte en vrille.
Savoir qu'on avait touché à Marcus juste parce-qu'il avait tenu la main de son petit-ami dans la rue, c'était juste impensable et ça me donnait surtout envie de vomir. On était en 2023 et les gens arrivaient encore à se mêler de ce qui ne les regardait pas.
Je n'avais pas eu beaucoup d'infos sur l'événement, ma mère m'avait appelé en pleurs à l'hôpital pour me dire que le petit dernier de la famille s'était fait cassé le bras ainsi que le nez et qu'il avait d'autres blessures sur le corps puisqu'il s'était débattu.
Je n'avais aucune nouvelle de Nino et ça pouvait paraître égoïste ou cruel mais c'était vraiment le cadet de mes soucis. Je ne voyais que par Marcus et par sa sécurité dorénavant.
Alors quand on avait atterri à Turin avec Mathieu, je lui avais fait comprendre en lui montrant l'itinéraire UBER sur mon portable que je voulais me rendre maintenant à l'hôpital pour rendre visite à mon petit frère.
Mathieu - Faut déjà qu'on pose les valises Jade. je secouais la tête. Si. Et arrêtes de faire la muette là, depuis hier tu m'parles plus.
"Désolée de ne pas être apte à entretenir une conversation puisque je suis encore choquée par ce qui est arrivé."
Mathieu - Hé, il nous tirait dans un coin isolé de l'aéroport pour me parler dans les yeux. J'sais que c'est compliqué chérie mais ton frère il kifferait pas te voir comme ça. On va aller chez tes parents pour déposer les bagages et après, j'te promets qu'on ira à l'hôpital voir Marcus. Moi aussi j'ai envie d'être à ses côtés donc portes pas tout sur ton dos s't'eu plaît et parles moi, j'suis là pour toi.
Mes yeux faisaient des allers-retours entre nos mains liées et ses yeux et je finissais par lâcher prise en entourant mes bras autour de son cou, le serrant contre moi jusqu'à me cambrer pour que mon corps soit au maximum contre le sien.
- Je suis désolée. articulais-je en soufflant pour ne pas pleurer, encore.
Mathieu - C'est rien. ses mains venaient frotter mon dos tandis que mon blond embrassait à plusieurs reprises ma joue. J'suis sûr qu'il va bien.
- J'espère. murmurais-je en passant ma manche sous mes yeux pour essuyer les petites larmes qui menaçaient de tomber à tout moment.
