L'homme au carré blanc

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Hey !
Avant de lire le premier chapitre, je voudrais juste vous préciser que la temporalité dans cette histoire n'est pas exactement la même que dans Squid Game. Ici ils ont un jeu un jour sur deux, et pas tous les jours.
Et merci pour vos retours sur le premier chapitre, ils m'ont réchauffer le cœur de ouf. J'espère que ce chapitre vous plaira aussi !
Bonne lecture :)

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   Chifuyu battit ses paupières. Une musique résonnait tout autour de lui, un bruit électronique de violon, une musique classique, qui était trop forte, agressive, elle l'assourdissait presque. Le matelas sur lequel il dormait était dur, presque autant qu'une table en bois, comment avait-il pu dormir dessus ?
   Le jeune homme finit par ouvrir les yeux, et son regard tomba immédiatement sur les lattes en acier qui se tendaient au-dessus de lui. Un lit superposé. Le jeune homme regarda autour de lui sans comprendre.
   Il se releva lentement de son lit. Mais où était-il ? On dirait une sorte de grand préau blanc, rempli de lit soigneusement rangés et empilés les un au-dessus des autres. Un dortoir ? Comment était-il arrivé ici ?
   Chifuyu passa ses mains sur son visage, en essayant de se rappeler comment est-ce qu'il était arrivé ici. Mais il ne se souvenait de rien. Son esprit était vide de tous souvenirs, c'était le néant, un trou noir. Il se souvenait d'avoir appeler un numéro, qui était marqué sur une carte dorée. On lui avait donné rendez-vous à minuit, il était allé et... Et après ?
Le jeune homme se força à se rappeler de quelque chose, le moindre souvenir, n'importe quoi. Il se souvenait vaguement avoir attendu quelques minutes dans le froid, des phares de voiture l'avaient illuminés, un homme en combinaison rose lui avait parlé, il avait un triangle sur le masque qui cachait son visage. Chifuyu se souvenait lui avoir donné un mot de passe, et il était monté dans la voiture après.
   Il se souvenait que... que... oui... Dans la voiture. Tout le monde était endormi. Il y avait ce garçon avec des cheveux blonds platines, et cette tache sur le visage. Il dormait profondément, sa tête ballotait contre la vitre de la voiture. Et... il y avait cette fille aussi, avec ses cheveux rose, elle était à moitié affalée sur les jambes d'un garçon aux cheveux violets. Et dans le coffre... il y avait un garçon avec des lunettes, allongé sur une sorte de banquette, et aussi ce garçon avec des cheveux bruns et une cicatrice sur le sourcil...
   Tout le monde était endormi. Chifuyu avait dû s'endormir à son tour. Voilà pourquoi il ne se rappelait pas être arrivé ici. C'était la seule explication.
   On l'avait changé d'ailleurs. Il portait a présent un survêtement bleu, avec des bandes blanches sur les côtés, et un t-shirt blanc également. Ça devait être le survêtement du jeu. Il portait aussi un badge avec le numéro 219.
219 ? Ils étaient 219 participants ?! Le jeune homme regarda vivement autour de lui. Il y avait d'autres personnes, toutes en survêtement identique au sien. Tous étaient en train de se réveiller, de descendre de leur lit, ou alors de se rassembler dans l'espace central laissé au milieu du... du dortoir ?
Ils étaient autant à participer ? Chifuyu regarda autour de lui et son regard tomba sur un écran accroché en hauteur, en face de tous les lits. Il affichait le nombre 489.
489 participants. 489 participants ?! Mais Chifuyu n'allait jamais pouvoir gagner contre autant de personnes ! Il n'allait jamais y arriver !
Le jeune homme s'extirpa de son lit, mais le joueur qui était au-dessus de son lit décida de sortir au même moment, ce qui fit qu'il manqua de sauter sur Chifuyu.
— Oh pardon, dit-il d'une voix cassée par la fatigue, avant de s'en aller rapidement.
— C'est rien, dit Chifuyu pour lui-même.
Il ne prit pas la peine de s'arrêter sur le garçon, et jeta simplement un coup d'œil à ses cheveux noirs, avant de se détourner. Il se demandait vraiment comment est-ce qu'il était arrivé ici. Le jeune homme s'avança prudemment dans sa rangée de lit et s'arrêta au bout, près d'un garçon avec une tresse noire qui était adossé contre la structure métallique d'un lit.
— Excuse-moi, tu sais où on est, demanda Chifuyu au jeune homme.
— Hmm ? Non pas du tout.
— D'accord, dit Chifuyu avec perplexité.
— Tu comptes bouger ?
— Quoi ?
Chifuyu s'était arrêté en plein milieu du bout de sa rangée. Il devait bloquer le passage. Le jeune homme se tourna et vit un garçon aux cheveux blancs derrière lui. Il avait de grands yeux violets, ses mains enfoncées dans ses poches et son regard absent lui donnait un air maussade et ennuyé. Un badge avec le numéro 7 était accroché à sa poitrine. Il faisait au moins une tête de plus que lui, mieux valait ne pas s'embrouiller avec lui. Chifuyu se décala sans rien dire pour le laisser passer, puis il le suivit au milieu du dortoir.
Le garçon passa devant lui en silence, suivit d'un autre garçon, avec une cicatrice sur le visage.
— Merci, dit-il à l'adresse de Chifuyu.
   Presque tout le monde était rassemblé au centre du dortoir, et personne n'avait l'air de savoir comment ils étaient arrivés ici. De ce que pouvait voir Chifuyu, les participants avaient, pour la plupart, l'air d'avoir son âge. Il n'y avait que des adultes, pas d'enfants, ni de personnes âgées. Et il y avait l'air d'avoir plus de garçons que de filles aussi.
   Quels jeux allaient-ils devoir faire ? Des jeux de forces, de stratégie, de raisonnement ?
   D'ailleurs, qu'est-ce qu'ils attendaient au juste ? Le jeune homme regarda autour de lui. Personne ne devait savoir ce qu'il se passait vu la tête des autres participants, tout le monde était un peu perdu visiblement. Bon, il fallait peut-être attendre que les choses se passent.
   Le jeune homme se fraya un chemin dans la foule, sans savoir quoi chercher. Est-ce qu'il s'agissait du premier jeu ? Il fallait peut-être trouver un moyen de s'évader de ce dortoir, comme dans un Escape Game ?
   — Hé mais... T'es le gars de la gare, lança une voix sur sa droite.
   Chifuyu tourna la tête en fronçant les sourcils, et vit qu'un garçon se tenait près de lui. Il le reconnu immédiatement, pour ne pas avoir arrêter de penser à lui depuis leur rencontre.
   — Le mec au parapluie, s'étonna Chifuyu.
   Il avait donc raison. Ce garçon aussi avait été approché par l'homme aux ddakjis, et il devait aussi avoir beaucoup de dettes.
   Chifuyu le détailla du regard de haut en bas avec surprise. Il n'était pas comme la dernière fois.
   — Où sont tes cheveux, dit Chifuyu sans comprendre.
   — Tu m'as dit d'aller chez le coiffeur. C'est ce que j'ai fait, répondit simplement le garçon.
   Il enroula un doigt autour d'une de ses mèches noires en penchant la tête. Ses cheveux lui arrivaient à présent un peu au-dessus des épaules, ils étaient ondulés, soyeux, et vraiment beaux. Ça faisait bizarre, la dernière fois il les avait en dessous de la poitrine, et ils étaient sales et emmêlés...
   — Ils étaient tellement abimés que j'ai dû beaucoup couper. J'ai même pas pu les vendre, dit le garçon d'un air pensif.
   Chifuyu ne sût pas quoi répondre. Même s'il avait supposé revoir ce garçon ici, il ne s'y attendait pas réellement. Il était surpris de leur revoir aussitôt, surtout qu'ils ne s'étaient pas quitté en très bon termes...
   — Désolé de m'être moqué de toi, s'excusa alors Chifuyu.
   — Ouais désolé aussi, c'était pas ma journée.
   — Pareil...
   Chifuyu enfonça ses mains dans ses poches en regardant le badge du garçon, qui indiquait le numéro 113. Qu'est-ce qu'il devait dire ? Est-ce qu'il demandait à ce garçon s'il avait besoin d'aide ou... ?
— T'es venu à cause de moi, demanda l'inconnu au bout d'un moment de silence.
— Hein ?
— Quand j'ai fait tomber la carte à la gare. T'as vu le numéro et tu as appelé pour me revoir ?
— T'es pas le centre du monde, répondit Chifuyu d'un ton plus froid qu'il ne le voulait.
Le garçon ne répondit pas, mais il resta planter devant lui, son doigt tournant toujours autour de sa mèche de cheveux, comme s'il attendait des précisions.
— Je suis fauché c'est tout, dit alors Chifuyu.
— Ah oui. Je me demandais si t'avais pas des problèmes d'argents ou quelque chose comme ça.
— Si, je suis très endetté. Je crois qu'on l'est tous ici, dit Chifuyu en regardant les participants autour de lui.
— Oui c'est possible, dit le garçon sans détourner le regard de lui. J'ai aussi supposé ça avant de venir, et je me suis dit que je te retrouverais peut-être ici.
— Tu voulais me retrouver, s'étonna Chifuyu.
— Oui, c'est en partie pour ça que je suis là, c'est pour ça que je t'ai demandé si tu venais ici pour me chercher, expliqua le garçon.
— Pourquoi tu voulais me revoir ?
— Parce que tu m'as trop soulé hier, dit le garçon d'un ton intrigué. T'as l'air super ennuyeux comme mec.
Chifuyu afficha une expression blasée. C'était très gentil de lui dire ça d'une façon aussi crue.
— Tu voulais me trouver pour me balancer ça, dit-il avec une pointe d'agacement dans la voix.
— En fait j'ai pas arrêté de penser à toi, donc ça m'a encore plus agacé de savoir que j'allais probablement jamais te revoir et que t'étais sûrement un mec sans intérêt. Pourquoi est-ce que je pense autant à un inconnu ennuyeux ?
Chifuyu ne sût pas quoi répondre face à cette déclaration. Donc... il était ennuyant mais ce garçon n'avait pas arrêté de penser à lui ? Ce n'était pas un peu contradictoire ?
   — Baji viens, cria quelqu'un dans la foule.
   — Ouais deux secondes, répondit le garçon.
   — Tu t'appelles Baji, releva Chifuyu.
   — Keisuke Baji. Et toi ?
   — Matsuno.
   — J'aime pas trop.
   — Ok, dit Chifuyu en se retenant de lever les yeux au ciel.
   — Moi je veux ton prénom.
   — Chifuyu.
— C'est ennuyant comme prénom.
— Je suis pas là pour te plaire, répondit sèchement le jeune homme.
Baji ria joyeusement en l'entendant répliquer.
— J'aime bien ton caracter, tu te laisses pas faire, dit-il en souriant.
Chifuyu haussa les sourcils avec irritation.
— En plus je rigolais, ton prénom est pas ennuyant, mais j'ai pensé que si je te disais que ton prénom était sexy ce serait gênant pour toi.
Chifuyu le regarda avec incrédulité.
— Mais... bon il n'y a pas quelqu'un qui t'a appelé, demanda-t-il, mal à l'aise.
— Si mais c'est pas grave, je préfère rester avec toi. En plus t'es tout seul.
Baji se planta à côté du jeune homme et laissa un silence s'installer, alors que Chifuyu ne savait pas quoi répondre.
Baji... Baji. Il ne s'était pas demandé une seule fois quel pouvait être le nom du garçon au parapluie. Mais maintenant qu'il l'avait, il trouvait ça stupide de ne pas s'être poser la question plutôt.
Baji... ça lui allait bien. Ça collait avec ses traits durs, son regard perçant, ses cheveux de jais et... son caractère insupportable. Il avait l'air d'être une contradiction à lui tout seul. C'était comme si aucuns de ses actes n'avaient de sens avec les précédents. D'abord il était désagréable avec Chifuyu, mais il lui donnait quand même une barre chocolatée, ensuite il lui disait qu'il avait l'air ennuyeux, mais qu'il aimait son caractère et qu'il avait beaucoup pensé à lui, il lui disait que son nom était nul, et son prénom ennuyeux, mais en fait c'était une blague et il était sexy. Ça n'avait pas de sens n'est-ce pas ?
Chifuyu ne savait pas s'il fallait rire de l'incohérence qu'avait Baji avec lui même ou s'il fallait juste l'ignorer. Il avait l'air d'être un spécimen en tout cas, pas étonnant que le jeune homme n'ait pas réussi à se le sortir de la tête.
— T'as quel âge d'ailleurs, demanda curieusement Baji.
   — Ça ne te regarde pas.
   — Allez dis, tu m'intéresse je veux en savoir plus.
   — Je m'en fiche.
   — Tu peux juste me dire ton âge, ça te coûte quoi ?
   Un dixième de seconde de trop. Mais bon, même si Chifuyu était agacé par l'abruti qui se trouvait près de lui, une partie de lui ne pouvait pas s'empêcher de vouloir lui parler. Il devrait peut-être mettre son mauvais caractère de côté et parler gentiment à Baji pour voir s'ils pouvaient s'entendre. Après tout, Baji venait de dire qu'il l'intéressait, donc ça voulait dire qu'il devait un peu l'apprécier.
— J'ai vingt-six ans, dit alors Chifuyu en prenant un ton plus agréable. Et toi ?
— Vingt-sept, je suis ton aîné, en déduit fièrement Baji.
— Et alors ?
— Tu me dois le respect.
Chifuyu haussa les sourcils et Baji le regarda en penchant la tête.
— Tu sais que tu regardes super mal, dit-il avec amusement.
— Venant de toi, je trouve ça très mal placé, dit Chifuyu.
— Moi c'est mon regard naturel.
Chifuyu jeta un regard entendu à Baji mais n'ajoutera rien.
— Tu sais que t'as de beaux yeux, demanda soudainement Baji.
— Euh... Merci, dit Chifuyu avec gêne. Mais ils sont juste bleus, il n'y a rien d'exceptionnel tu sais...
Baji se pencha devant le jeune homme et le fixa intensément, ce qui eut pour effet de le faire légèrement rougir.
— Bleu turquoise avec des reflets vert jade, analysa Baji avec concentration.
Son visage était beaucoup trop proche de celui de Chifuyu, mais étonnement le jeune homme n'était pas tant gêné que ça, et il n'avait même pas envie de s'écarter.
Un gros bip retentit soudainement, faisant sursauter tout le monde, et vrilla les tympans de Chifuyu. Baji se redressa et retourna près du jeune homme en enfonçant ses mains dans ses poches, comme si de rien était.
Des portes en métal, devant lesquelles tout le monde s'était instinctivement rassemblé, coulissèrent dans un bruit de sifflement et tout le monde recula par réflexe. Les portes révélèrent alors les mêmes hommes en combinaison rouge, ou plutôt rose, avec des masques sur le visage, comme cet homme qui était venu chercher Chifuyu.
Il y en avait huit avec des cercles blancs sur leur masque, et un seul, placé au centre, avec un carré blanc au lieu d'un cercle. Les hommes s'avancèrent silencieusement et se placèrent devant les candidats, avant de s'immobiliser un instant.
Chifuyu trouvait ça vraiment étrange. Pourquoi étaient-ils dans un dortoir ? Et pourquoi ces hommes cachaient leur visage ? Est-ce que c'était pour donner une certaine allure au jeu ? Ou peut-être pour se démarquer ? Avec leur combinaison rose, on comprenait bien que c'était eux les maîtres du jeu.
Il ne savait pas trop pourquoi, mais Chifuyu se sentait vraiment mal à l'aise en les voyant. Il avait un étrange sentiment, comme s'il était en danger avec eux. Il y avait quelque chose de dérangeant avec eux, plus il y réfléchissait, plus Chifuyu sentait qu'il y avait un problème. Personne ne semblait savoir comment est-ce qu'ils étaient arrivés ici, et les hommes masqués avaient une attitude étrange, pourquoi est-ce qu'ils entraient en silence et se plantaient devant les joueurs comme ça ?
L'homme au carré blanc s'avança de quelques pas, et Chifuyu eut l'envie de reculer très loin de lui. Il resta cependant près de Baji, et se décala instinctivement près de lui pour se rassurer.
— Je voudrais vous souhaiter une chaleureuse bienvenue à tous, commença-t-il d'une voix étrange. Tout le monde ici va participer à six jeux différents durant les jours à venir. Celui ou celle qui sortira vainqueur des six jeux remportera une énorme somme d'argent.
Personne ne dit rien. Évidemment, tout le monde le savait ça. Ils étaient tous là pour gagner de l'argent non ? Comment est-ce que les jeux allaient être organisés ? Ils étaient vraiment nombreux, alors peut-être qu'ils seraient tous repartis en six groupes, pour les six jeux, et qu'il y aura donc six vainqueur ?
— Pourquoi vous nous avez prit nos téléphones et notre portefeuille, s'exclama soudain quelqu'un dans la foule des participants.
Tiens, c'était vrai ça. Chifuyu n'y avait pas fait attention mais il n'avait plus aucune affaire personnelle. Même plus sa boucle d'oreille.
Le jeune homme tourna la tête vers celui qui venait de parler et le chercha du regard. Il s'agissait d'un jeune homme d'environ son âge, il avait des cheveux violet clair, des mèches tombaient en bataille sur son front. Chifuyu avait la vague impression de l'avoir déjà vu... Mais oui, il était dans la voiture qu'il l'avait emmené ici, sur la banquette arrière.
— Nous avons pris ses mesures à contre cœur, répondit platement l'homme masqué. Mais elles étaient nécessaires afin d'assurer une totale confidentialité. Nous vous rendrons tout une fois que les jeux seront terminés.
— C'est illégal ce que vous faites, déclara une jeune femme au cheveux rose.
Mais oui ! Elle aussi était dans la voiture de Chifuyu, il l'a reconnaissait parfaitement !
— Vous nous enlevez dans un endroit qu'on ne connaît pas et vous nous dépouillez, continua-t-elle d'une voix légèrement tremblante. Qu'est-ce qui nous assure que vous allez vraiment nous payer ?
— Joueuse numéro 215. Nom : Hinata Tachibana. Âge : vingt-six ans. Ancienne étudiante en puériculture. S'est faite renvoyée de son école après avoir passé plus d'un an sans payer les frais. Pertes actuelles : quarante millions de dettes.
La jeune femme se figea en entendant ça, alors que l'écran, qui affichait le nombre de joueur, affichait à présent des vidéos d'elle en train de jouer aux ddakjis.
— Joueur 216, Takashi Mitsuya, dettes : trente-trois millions. Joueur 430, Hayashi Ryōhei, dettes : cent-seize millions. Joueur 87, Rindo Haitani, quarante-six millions de dettes. Joueur 113, Keisuke Baji : soixante millions de dettes. Joueur 7, Izana Kurokawa, dettes : cinquante millions trois cent. Nahoya Kawata, joueur 255, vint-et-un mille millions de dettes. Vous tous ici présent vivez sur le fil du rasoir avec des dettes que vous ne pourrez jamais remboursées.
Personne ne bougea, tout le monde était pétrifié. Chifuyu n'osait même pas cligner des yeux. Son regard était rivé sur l'écran qui faisait défiler des vidéos des participants, tous en train de perdre aux ddakjis.
— À notre première rencontre, aucun de vous n'avez confiance en nous, poursuivit l'homme au carré. Mais comme vous le savez, nous avons joués à un jeu, et nous vous avons payés comme promis lorsque vous avez gagné. Vous nous avez tous fait confiance, et vous vous êtes portés volontaires pour participer à ce jeu de votre plein gré. Je vais vous donner une dernière chance de choisir.
Chifuyu parvint à décrocher son regard de l'écran et regarda l'homme en combinaison.
— Vous pouvez partir, et retourner à votre misérable vie aux montagnes de dettes, avec des créanciers à vos trousses. Ou alors vous pouvez saisir l'opportunité que nous vous offrons ici.
L'homme masqué se tut.
Chifuyu ne savait vraiment pas quoi faire. Cet endroit lui faisait peur, cet homme lui faisait peur et ce discours lui faisait peur. Mais d'un autre côté... il y avait l'argent. Quelle somme pouvait bien être mise en jeu ? Il ne devait pas être le seul à s'être posé cette question, car quelqu'un s'exclama soudain :
— Il y a combien à gagner ?
L'homme masqué tendit son bras et appuya sur un bouton de la télécommande qu'il tenait. Une trappe s'ouvrît alors au dessus de la tête de Chifuyu, une lumière dorée tomba sur les participants, et une grande — non une énorme — tirelire en forme de cochon descendit du plafond.
— Les récompenses s'accumuleront ici à la fin de chaque partie. Nous divulguerons le montant à tout le monde lorsque le premier jeu sera terminé, annonça le masqué. Si vous ne souhaitez pas participer, merci de nous en informer maintenant.
Personne ne dit rien. Tout le monde avait les yeux rivés sur la tirelire de verre qui se balançait au-dessus des participants. Est-ce que... est-ce que cette tirelire allait se remplir de billets ? Se remplir entièrement ?
Pour la première fois, le jeune homme eut l'impression de voir des billets de yen défiler dans d'autres yeux que les siens. Ils clignotaient, brillaient, se dessinaient dans les iris de tous les participants autour de lui. Comme lui, tout le monde devait imaginer la tirelire remplie.
Une pluie de billet, un bain de yen, des pièces, des pièces, elles étaient là, presque palpables, les billets volaient, les cartes dorées s'empilaient, les chèques virevoltaient. L'argent, l'argent, l'argent, l'or, les pièces, les billets, les yens, l'argent.
C'était comme s'il n'y avait plus que ça. L'argent.

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