La bouteille de verre

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Le jeune homme tritura ses mains moites, légèrement anxieux, et regarda alternativement Izana, Kakucho et Sanzu. Son cœur frappait anormalement fort contre sa poitrine, et il sentait sa gorge serrée.
   — Désolé, dit Izana en penchant la tête. Chifuyu tu es le seul à pouvoir venir dans notre équipe.
   Il s'y attendait. Oui le jeune homme se doutait que Izana ne voudrait pas de Baji, Takemichi et Draken dans son équipe, mais il était hors de question qu'il se sépare d'eux. Il ne voulait pas laisser Baji et Takemichi, et il avait promis à Mikey de veiller sur Draken.
   — Pourquoi ils ne peuvent pas, ils sont bien plus forts que moi, s'exclama Chifuyu.
   — C'est vrai, mais ils ont tous perdu quelqu'un non ? Mikey et l'autre fille, celle avec les cheveux roses. Je ne veux pas devoir les consoler, je n'ai pas que ça à faire.
   — On a pas besoin que vous nous consoliez, dit Takemichi, qui se trouvait près de lui.
   — Je ne te demande pas de t'occuper d'eux, dit Chifuyu. Je peux le faire seul ça. Je ne te demande même pas de les protéger. On est plus beaucoup de candidats... pourquoi est-ce qu'on ne passerait pas le temps qu'il nous reste à vivre ensemble ? Je veux dire... ce serait comme faire une pause... on en a besoin non ?
   Izana échangea un regard avec Kakucho et Sanzu, puis il jeta un regard vers Senju et Rindo, qui étaient adossés contre le mur derrière eux.
   — Senju je suppose que tu es d'accord, dit Izana.
   — Oui, j'apprécie Chifuyu et ça ne me dérangerait pas que ses amis soient avec nous.
   — Et toi Rindo, demanda Sanzu.
   Rindo n'eut aucune réaction.
   — Kaku, Sanzu ? Vous seriez d'accord, demanda alors Izana.
   — Je veux bien, s'ils nous disent qu'ils sont capable de tenir, c'est tout ce qu'il me faut.
   — Moi je ne veux pas d'eux, dit froidement Sanzu.
   — De toute façon tu ne veux jamais de personne. C'était à peine si tu voulais de Takeomi et Senju dans l'équipe, fit remarquer Kakucho.
   — Bon. Pourquoi pas. De toute façon ce ne sera pas une vraie équipe. Mais je veux être sûr de quelque chose. Takemichi... Ça ne te dérange pas de rester avec... celle qui a tué la fille que tu aimais, demanda Izana avec un regard perçant.
Takemichi détourna la tête avec douleur.
— Je fais ça pour rester avec Chifuyu, dit-il d'une voix serrée.
— Fais comme tu le sens alors, dit Izana. Tant qu'il n'y a pas de problème.
Chifuyu échangea un regard avec son meilleur ami. Ils avaient leur nouvelle équipe.
— Va prévenir Draken, moi je vais prévenir Baji, dit Chifuyu.
Takemichi acquiesça et partit en direction de Draken, qui était assis par terre, à l'autre bout du dortoir, alors que Chifuyu se dirigeait vers son propre lit, dans lequel Baji était allongé.
Baji semblait dormir profondément. Ses cheveux couvraient une partie de son visage, il était recroquevillé sur lui-même, comme un petit enfant apeuré, et serrait dans ses bras la veste de Chifuyu.
Le jeune homme s'accroupît devant lui, il caressa son visage pour écarter ses cheveux, et déposa un baiser sur sa tempe.
— Baji..., appela-t-il.
Son allié ouvrit les yeux, signe qu'il ne dormait pas.
— C'est bon... on est allié avec Izana.
Baji hocha légèrement la tête.
— Tu te sens comment ?
Baji haussa les épaules.
— Tu veux que je te laisse ?
Baji secoua la tête. Chifuyu enleva alors ses chaussures et vint s'assoir dans le lit, son allié se décala aussitôt sur le côté et vint immédiatement poser sa tête sur son ventre, en entourant sa taille de ses bras.
   — J'ai besoin de toi, murmura Baji avec détresse. J'ai besoin que tu reste à mes côtés... et que tu restes en vie... Chifuyu t'es tout ce que j'ai...
   Le jeune homme se pencha légèrement et déposa un baiser sur le front de Baji, en caressant doucement son visage.
   — Chifuyu j'ai vraiment mal, dit Baji d'une voix serrée.
   Le jeune homme ne sût pas quoi répondre. Qu'est-ce qu'il pouvait dire de toute façon ? Ça va aller ? Non, Mikey était mort, Baji ne pouvait pas aller bien. Aucun mot ne pouvait l'aider, le silence était le meilleur choix.
   — Je ne veux plus revivre ça... promet le moi...
   — De quoi ?
   — Que tu ne m'abandonneras pas. Je ne veux pas avoir à vivre une seule minute sans toi. Même si ça ne dure qu'une minute, je ne veux pas sentir mon cœur se briser, me retrouver seul. Même pendant une minute.
   — Ne t'inquiète pas. Tu ne ressentiras plus jamais ça.
   Baji se releva pour plonger son regard dans le sien.
   — Je t'aime vraiment Chifuyu, murmura-t-il.
   Le jeune homme écarquilla les yeux de surprise, mais Baji ne lui laissa pas le temps de répondre. Il vint poser ses lèvres sur les siennes en approchant son torse du sien. Chifuyu le laissa faire, sans se soucier des joueurs autour d'eux, ni des caméras. Il glissa ses mains autour du visage de Baji et pressa ses lèvres contre les siennes pour répondre à son baiser, en fermant les yeux pour ne plus penser qu'à Baji.
Baji approfondit leur baiser en se mettant à genoux pour avoir une meilleure position, et poussa légèrement Chifuyu contre le mur contre lequel son lit se trouvait. Il laissa Baji écarter ses jambes pour pouvoir se glisser entre et le serra contre lui.
Chifuyu sentait quelque que chose d'humide glissait sur lui, quelque chose de froid tombait sur ses joues et entrait même dans sa bouche. Il ouvrit les yeux et vit alors que Baji était en train de pleurer. Pourtant il continuait de l'embrasser et de le serrer contre lui, son baiser s'enflammait même. Mais c'était étrange, la chaleur qui émanait de lui semblait froide. Comme si son baiser était désespéré, comme s'il cherchait à se raccrocher à lui plus qu'à lui faire éprouver du plaisir.
Chifuyu se détacha alors de lui, pour retrouver son souffle et plutôt le serrer contre lui.
— Je suis là, murmura-t-il en posant son front contre celui de Baji. Je suis là...
Baji renifla en hochant la tête, il serra les lèvres pour se retenir de fondre en sanglots et laissa Chifuyu essuyer doucement ses joues.
— Merci, répondit-il à voix basse.
— Ça va ?
— Ça va, assura Baji.
Chifuyu déposa un léger baiser sur ses lèvres et son allié sourit.
— Embrasse-moi encore, demanda-t-il avec envie.
Chifuyu s'exécuta chastement et sourit à son tour.
— Encore.
— Toujours plus avec toi.
— Ça me suffit pas en même temps. Je vais mal t'es obligé de tout faire pour me consoler.
— Dans ce cas, je n'ai pas vraiment le choix...
Chifuyu joignit de nouveau ses lèvres à celles de Baji, et s'appliqua à lui donner un baiser digne de ce nom. Sa bouche remua lentement contre celle de son allié, son souffle effleurait sa peau en la réchauffant, et sa langue ne tarda pas à venir passer sur les lèvres de Baji. Il la fit entrer dans sa bouche pour venir jouer avec la sienne un instant, puis se détacha de lui pour s'écarter en souriant.
Chifuyu remarqua avec satisfaction que Baji était devenu tout rouge, et aussi tout gêné. Il enfouit son visage dans ses mains et le jeune homme éclata de rire.
— Arrête je vais pas pouvoir me retenir, dit Baji en cachant son visage.
— C'est toi qui m'a demandé de t'embrasser, dit le jeune homme alors que son allié se laissait tomber sur le matelas pour s'allonger.
— M'embrasser, pas me chauffer !
— Je n'ai fait que t'embrasser.
— Oui mais venant de toi, ça suffit à me chauffer. Je suis très sensible à toi.
— Je l'avais remarqué, dit Chifuyu avec satisfaction.
— Tu me rends vraiment faible, soupira Baji.
— Tu n'avais qu'à pas m'aimer, c'est de ta faute tout ça, dit le jeune homme avec un petit sourire. Mais si tu veux je ne t'embrasserais plus.
— Non c'est bon ! Je me retiendrais, embrasse-moi autant que tu veux comme ça, dit Baji en se redressant précipitamment.
— T'étais en train de pleurer y'a deux minutes et maintenant tu veux que je t'embrasse, fit remarquer Chifuyu.
— Tu préfères que je me remette à pleurer ? Je vais pas chialer des heures pour Mikey non plus. Je le rejoindrais bientôt en plus alors-
— Dis pas ça, dit Chifuyu en fronçant les sourcils.
— C'est la vérité, je vais bientôt mourir. On arrive à la fin du jeu et il n'y aura qu'un seul gagnant alors-
— Arrête, je te protègerais ! Tu ne vas pas mourir !
Baji sourit doucement et caressa la joue de Chifuyu.
— T'es mignon.
— Qu'est-ce qu'il y a ?! Pourquoi tu dis ça ?!
Baji ouvrit la bouche pour répondre, mais Senju arriva soudain devant les deux jeunes hommes, les interrompant dans leur discussion.
— Il est l'heure de manger, dit-elle. Vous venez ?
— Oui on arrive, dit Baji en sautant sur l'occasion pour mettre fin à la conversation.
— Ok, on vous attends, dit Senju avant de repartir.
— Allez viens bébé, dit Baji en sortant du lit.
— Je suis pas ton bébé, dit Chifuyu l'imitant.
— Si clairement.
— Non pas du tout.
— ... C'est pas ce que tu disais dans les toilettes, répliqua Baji avec un regard entendu.
Chifuyu rougit légèrement.
— Alors ça c'est un coup bas, dit-il d'un ton vexé. En plus je... j-je disais rien dans les toilettes.
— En même temps c'était compliqué de parler. Mais quand je t'appelais bébé ça ne te dérangeait pas alors tu ne vas pas te révolter maintenant.
— A-alors là c'est... pfff c'est pas du tout... Je pouvais... Vas-y tu m'énerves, dit Chifuyu avant de partir sèchement.
— Je t'énerverais moins quand tu gémiras de nouveau mon nom, répliqua son allié en le suivant.
— M-mais tais-toi ! Tout le dortoir n'a pas besoin de le savoir !
— Mais chéri, ils l'ont sut rien qu'en te regardant marcher.
— Je suis pas ton chéri et c'est même pas vrai !
— Si tu l'es et si c'est vrai. Même Izana s'est inquiété pour toi en te voyant boiter.
— J'ai boité deux secondes c'est bon, marmonna le jeune homme, les joues rouges. C'est bon je boîte plus là...
— Pour l'instant.
— Mais arrête !
— T'es adorable quand t'es gêné, s'exclama Baji d'un air attendrit.
— Pfff...
— Chi ?
— Fuyu.
— M'en fiche, Chi regarde moi.
— Mais quoi enc-
Chifuyu ne put pas terminer sa phrase que Baji posa de nouveau ses lèvres sur les siennes. Cet homme était épuisant. Il se demandait même si Baji n'était pas un peu bipolaire sur les bords. Il était passé des larmes à l'envie, pour ensuite devenir exaspérant. Certes, Baji était Baji, mais tout de même...
Mieux valait ne pas tenir compte de son côté agaçant, Chifuyu lui pardonnait. Surtout qu'il n'allait pas bien, alors il essayait sûrement de se changer les idées. Il ne lui en tenait pas rigueur.
Le jeune homme prit alors la main de son chéri et le conduisit jusqu'à leur nouvelle équipe, qui s'était rassemblée dans un espace où il n'y avait pas de lit pour pouvoir manger.
— Je savais pas que vous étiez ensemble, dit Kakucho en les regardant s'assoir près de lui.
— Il y a un début à tout, dit Chifuyu en haussant les épaules.
— Pourquoi t'as l'air dégoûté, dit Baji d'un ton vexé.
— Parce que t'es le pire, intervint Draken.
— Désolé mais t'aime Mikey toi. Tu crois que c'est mieux ?!
— Oui.
— Je crois qu'on a trouvé pire, déclara Izana. Je vous signale qu'on a Sanzu dans le groupe.
— Je dois le prendre comment ?
— Comme tu le sens, dit Izana avec indifférence. Au fait, je me posais une question. Le gars qui est mort avec le masqué. Il était de votre équipe non ? Vous étiez au courant de ce qui lui arrivait ?
— Non, dit Takemichi.
— Non, je ne savais même pas qu'il était possible d'entretenir une relation avec un masqué, dit Draken.
Chifuyu attrapa une des carotte données par les masqués, que Kakucho était allé chercher pour tout le monde, et échangea un regard entendu avec Senju.
— Oui c'est vrai, les masqués ne nous parlent jamais en plus, dit Baji.
— Moi ça ne m'étonne pas, Rindo nous avait prévenu, dit Sanzu. Il a vu les deux mecs dans les toilettes. Ça ne serait pas surprenant que des masqués se tapent des joueurs. Ça doit être drôle pour eux de nous regarder de loin mourir et de nous baiser dès qu'ils le peuvent.
   — Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle, répliqua Senju.
   — C'est peut-être un jeu pour eux, genre celui qui se tape le plus de joueurs, supposa Kakucho.
   — Ça ne serait pas surprenant, dit Draken.
   — Celui qui en tue le plus, ajouta Sanzu.
   — Je ne pense pas. Les masqués n'agissent pas n'importe comment, ils ne font pas la course entre eux, dit Izana. Vous n'avez pas remarqué qu'ils ne tuent pas toujours de la même façon ?
   — Comment ça, demanda Takemichi sans comprendre.
   — Déjà, un masqué ne baisse jamais son arme avant d'avoir tiré. La plupart du temps, dès qu'on perd un jeu on se fait tirer dessus. Par exemple à Un, deux, trois, soleil, dès qu'on bougeait un peu c'était finit. En plus clair, ils nous tuent direct, sans attendre. Mais parfois c'est pas comme ça.
   — Quand, demanda Draken.
   — Quand il y a du suspense. Du spectacle. Au chat perché, deux jumeaux sont tombés au sol vous vous souvenez ? Ils ont eut le temps de parler avant de mourir. On a eu le temps de croire qu'ils pouvaient remonter et continuer le jeu. Les masqués ont attendus avant de les tuer. Mais ils l'ont quand même fait, expliqua Izana.
   C'était vrai... Chifuyu n'y avait pas fait attention, mais en général, les masqués n'attendaient jamais pour abattre quelqu'un. Pourquoi est-ce que ce n'était pas toujours le cas ?
   — Et hier, quand Senju s'est battue avec la fille, Hinata, c'était pareil. À part Chifuyu et moi, aucun de vous n'a vu le combat, donc vous ne savez pas vraiment ce qu'il s'est passé. Senju n'a pas vraiment tué Hinata, c'est un masqué qui l'a fait pour elle, expliqua Izana en regardant longuement.
   — Un masqué a tué Hinata, répéta Draken sans comprendre.
   — Oui. J'ai essayé de la jeter dans le vide, raconta Senju sans détourner le regard. Elle m'a entraîné avec elle, j'ai réussi à me raccrocher au bord de l'arène, mais on a faillit tomber toutes les deux. Un... masqué est intervenu, il a tiré sur Hinata et ça m'a permis de gagner.
   — Pourquoi il ne t'a pas tiré dessus aussi ?
   — Parce qu'il fallait une gagnante, inventa aussitôt Chifuyu. Il n'est pas intervenu tout de suite, il t'a d'abord laissé galérer avec Hinata, c'était pour qu'il y ait du spectacle.
   — Tu as raison, dit Izana.
   Chifuyu le regarda avec étonnement. C'était ça ? Il avait dit ça au hasard, pour donner une justification à ce qu'avait fait Kazutora autre que le fait qu'il voulait juste la protéger. Mais visiblement il n'avait pas dit n'importe quoi.
   — Tout ça, l'attitude des masqués, les jeux, les décors, c'est pour le spectacle. Vous ne vous êtes jamais demandés pourquoi on faisait tout ça, demanda Izana.
   — Pour l'argent, répondit Baji.
   — Parce qu'on a pas le choix, ajouta Kakucho.
   — Pour nous punir de tirer la société vers le bas, lança Sanzu.
   — Ce n'est pas que pour l'argent, et au fond on a le choix. Si on voulait tous arrêter maintenant, d'après notre contrat on a le droit, rappela Izana. Je ne sais pas si on peut considérer ça comme une punition. Peut-être... Mais tout ça c'est pas pour rien. On participe à un jeu, il y a sûrement des personnes qui nous regardent.
   — Tu penses, demanda Senju avec perplexité.
   — Ça me semble évident non ? Sinon quel serait l'intérêt des masqués à nous faire mourir ?
   — Ça veut dire que des gens nous regardent mourir à la télévision, questionna Baji d'un air dégoûté.
   — Non, si Izana dit vrai, le jeu ne passe sûrement pas à la télévision, répondit Chifuyu. Ce genre de jeu est interdit par la loi, alors il doit passer sur des programmes spéciaux. Ça doit être des personnes très riches qui nous regardent, peut-être même qui financent le jeu.
   — Mais pourquoi elles feraient ça, demanda Draken.
   — Pour s'amuser, répondit Sanzu en riant. Regarder des gens crever lamentablement ça doit être drôle. Imaginez qu'ils parient sur nous, peut-être même qu'ils peuvent nous protéger ! Ce serait trop bien, hé les bourges, appela Sanzu en se tournant vers une caméra. Vous voulez pas me protéger ?!
   Sanzu n'était sûrement pas tout seul dans sa tête, mais Chifuyu trouvait qu'il n'avait pas tord. Si des personnes les regardaient, elles pariaient sûrement sur eux. Un peu comme... dans une course de chevaux. Et si quelqu'un avait parié sur lui ?! Combien d'argent avait été misé sur son sort ?!
   Mais d'ailleurs... C'était vrai ça, et si les personnes qui les regardaient pouvaient les aider ? Comment le feraient-elles ? Sûrement par le biais des masqués non ? Il fallait qu'il demanda à Kazutora, il devait forcément être au courant.
   — Arrête, tu dois juste passer pour un fou, dit Izana pour que Sanzu se calme.
   — S'en est un, murmura Rindo.
   Tout le monde tourna la tête vers lui, surpris qu'il parle pour la première fois depuis le début de la conversation.
   Rindo ne leur prêta pas attention et se releva lentement, le visage assombrit par ses cheveux qui tombaient devant, l'air fatigué, épuisé. Il s'éloigna faiblement, il ne marchait pas droit, ses jambes tremblaient comme si elles ne pouvaient plus supporter son poids, et il n'avait pas l'air de savoir où il allait.
   — Rindo, appela Sanzu en se levant à son tour. Qu'est-ce que tu fais.
   — J'ai besoin de prendre l'air...
   — Tu ne peux pas sortir, viens te rassoir. Il faut que tu te reposes, t'as rien mangé et tu n'as pas dormis.
   — Je veux rentrer chez moi...
   Sanzu lança un appel à l'aide silencieux à Izana, et son ami haussa les épaules.
   — Il ne peut pas aller bien loin de toute façon, dit-il à voix basse.
   — Mais il délire là, dit Kakucho dans un murmure. Faut faire quelque chose non ?
   Izana se tourna alors vers Rindo, qui titubait dans le dortoir comme une âme errante, en se dirigeant vers les portes par lesquelles les masqués entraient.
   — Rin tu reviens ? Tu ne pourras pas sortir, dit-il calmement.
   — Je veux ma maison...
   — Il faut d'abord que tu termines le jeu, dit Kakucho.
   — Les portes sont fermés, tu ne pourras pas partir, dit Senju.
   — Allez reviens, dit Sanzu avec une pointe d'inquiétude dans la voix.
   — Laissez-moi...
   — Rin arrête, dit Kakucho d'un ton plus autoritaire.
   — Si tu reviens avec nous et que tu te reposes, Ran va revenir, tenta Izana.
   — Au pire c'est pas grave, vous pouvez le laisser faire un tour dans le dortoir non, demanda Takemichi avec perplexité.
   — Sinon emmenez-le au toilette, dit Baji. Il a peut-être besoin de boire de l'eau fraîche.
   — Non mais il faut le laisser seul, dit Draken. Il a perdu son frère non ? Il a besoin de temps.
   — Oui faut le laisser tranquille je pense, dit Takemichi.
   Mais Izana, Kakucho, Sanzu et Senju continuèrent de regarder Rindo s'éloigner avec inquiétude. Chifuyu comprenait qu'ils soient inquiets pour l'état de leur ami, Rindo tenait à peine debout. Mais de toute façon il ne risquait pas de partir, donc autant le laisser dans son coin.
   Rindo atteignit les portes centrales et s'appuya contre avec difficulté. Il donna de faible coups dedans, sans conviction, et posa sa tête contre le métal de la porte, essoufflé.
   — Je veux rentrer, murmura-t-il alors que tous les joueurs commençaient à le dévisager.
   — Non il me fait peur là, je vais le chercher, dit Sanzu avant de partir vers son allié.
   Senju se leva aussi et suivit son frère vers leur ami.
   — Laissez-moi partir... je veux rentrer chez moi, dit Rindo.
   — Rin, tu peux pas sortir tout de suite, dit doucement Senju en posant sa main sur son épaule.
   — Viens tu vas te reposer, dit Sanzu en essayant de l'écarter.
   — Non... non je veux partir..., dit Rindo en tapant avec plus de force contre les portes.
   — Mais tu ne peux pas...
   Chifuyu plissa les yeux et pencha la tête. Rindo commençait à s'énerver, mais aussi à retrouver son énergie. Il tapait de plus en plus fort les portes de métal, et visiblement il n'avait aucune envie de suivre Sanzu et Senju.
   — Qu'est-ce qu'il lui prend, demanda Baji.
   — Je ne sais pas, dit Kakucho avec inquiétude.
   — Rin arrête ça sert à rien ce que tu fais, s'exclama Sanzu.
   — Mais dégage toi, dit Rindo en le repoussant.
   Sanzu ne tint pas compte de l'agressivité de Rindo envers lui et resta de marbre.
   — Tu sortiras dans quelques jours, il faut juste que tu tiennes encore un peu.
   — Ferme-la...
   — Rin, tu n'es pas dans ton état normal, retourne te reposer, dit Senju d'un air inquiet.
   — Je veux sortir...
   — Les portes sont fermées regarde, s'exclama Sanzu en poussant les portes devant lui. Tu vois ? Tu peux pas sortir, ça sert à rien ce que tu fais ! Viens on s'en va.
   — Dégage toi...
   Rindo se laissa glisser avec impuissance contre les portes et les frappa aussi fort que possible.
   — Je veux rentrer, je veux rentrer, je veux rentrer !
   — Ça servirait à rien de rentrer maintenant, dit Senju.
   — Mais oui, alors arrête et calme toi, dit Sanzu en s'accroupissant près de Rindo.
   — Mais lâche-moi, tu veux quoi encore, dit Rindo en se mettant à pleurer. C'est quoi ton problème avec moi, pourquoi tu me colles ? Tu peux pas me lâcher ?
   — J'essaye juste de t'aider Rin...
   — Mais je veux pas de ton aide, dégage ! Mon frère est mort, laisse moi !
   — Rin calme-toi, je suis là ça va aller...
   — Ta gueule ! Je veux pas que tu me parles et je veux pas que tu me touches alors dégage, cria Rindo en repoussant Sanzu. Je veux rentrer chez moi, je veux partir, pourquoi je peux pas sortir ? Je veux partir, ouvrez-moi la porte ! Ouvrez putain, pourquoi ils nous enferment ici ?!
   — Sortir dehors ne fera pas revenir Ran, dit doucement Sanzu.
   Rindo laissa tomber ses mains au sol avec impuissance, et Sanzu pu de nouveau l'approcher. Il l'attira contre lui pour l'étreindre contre son torse, alors que Rindo fondait en larme dans ses bras.
   — Je veux voir mon frère, murmura-t-il d'un ton plein de détresse. Je veux qu'il revienne...
   — Je sais.
   Sanzu lança un regard désespéré à Chifuyu et son équipe, signe qu'il ne savait plus quoi faire pour aider son allié. Chifuyu lui répondit par un regard désolé, lui non plus ne savait pas comment lui venir en aide. Qu'est-ce qu'on pouvait bien faire dans ce genre de situation...
   Mais Izana se leva d'un coup faisant sursauter tout le monde.
   — Sanzu il a quelque chose dans la main, cria-t-il avec horreur.
   — Hein ?
   — Il a quelque chose dans la main, répéta Izana en courant vers eux.
   — Quoi, dit Kakucho en se relevant à toute vitesse.
   Chifuyu se leva à son tour, et vit qu'effectivement, Rindo tenait quelque chose. Un bout de bouteille en verre, que les masqués avaient dû distribuer lors d'un repas.
   Izana et Kaku n'eurent pas le temps d'arriver près de lui. Et Sanzu n'eut pas le temps de comprendre. Rindo leva son bout de verre, il fendit l'air dans un vif éclat émeraude, et traça une longue ligne rouge sur sa gorge.

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... Vous vous en doutiez n'est-ce pas ?😔
Rindo ne peut pas surmonter cette épreuve, même avec l'aide de Sanzu...
Rindo je l'aime trop, ce qu'il a fait va faire beaucoup de mal à Sanzu...

J'ai pas grand chose à vous dire, à part que je suis triste en ce moment, ce qui n'a pas de rapport... J'ai fait le calcul, et je vous annonce que c'est la dernière semaine de Squid Game. Et oui, dimanche soir, vous saurez enfin qui gagne le jeu (d'ailleurs si vous avez déjà des idées n'hésitez pas à le dire !) et ça sera terminé...

J'ai commencé à écrire une histoire insta Tokyo Revengers, et une nouvelle fic Bajifuyu sinon.

Bon désolée je balance des infos comme ça mais je sais pas quoi dire en fait, à part que je suis triste en ce moment mais ça n'a pas de rapport donc bon.

À demain pour un chapitre bien triste !

Squid Game - Le fil rouge Where stories live. Discover now