8/ Dangereusement vôtre

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Parce que la vie est une chienne et ne lui laisse jamais aucun répit, Flore tombe sur Irène dès son retour de la pause déjeuner. Sa nouvelle chef de projet lui fait remarquer qu'elle, elle n'a pris aucune pause. Évidemment. Une telle silhouette demande des sacrifices. C'est évident !

Pas pour Irène.

Pas question de zapper ses moments avec Louisa. Elle ne transigera pas sur ce petit plaisir de milieu de journée. Elle en a besoin. Sinon, il n'y aurait que le travail ! Arghhh ! Non è possibile !

Irène s'assoit près de Louis Hauteville et Mathieu Delagrange, les deux membres restant de l'équipe de Flore Vintanier. Au bout d'une heure, elle en a plus appris sur les désirs secrets de ses compagnons de galère que sur le projet en lui-même.

Elle a bien observé le jeu de séduction et de pouvoir de ces trois-là. Connaître le jeu et les pions en présence est très important, non pas pour gagner, mais pour s'en sortir vivant. Maintenant, elle a compris un certain nombre de choses.

Louis est raide dingue de Mathieu qui lui a les yeux qui brillent pour Flore. Super ! Maintenant que Paul est hors course – D'ailleurs, Irène ne peut s'empêcher de se demander pourquoi. Il faudra qu'elle enquête. Ça pourrait servir -, Mathieu pense avoir ses chances. Le pauvre poussin. Flore ne le voit même pas. C'est pas son genre. Pas assez de clinquant et d'assurance.

Par contre Conti, qui est passé plusieurs fois devant la partie vitrée du bureau, lui, il l'intéresse de manière évidente. Ce qui fait penser à Irène que ce dernier doit être pété de thunes, parce que c'est un élément important pour Flore.

Avec un peu de chance, Conti possède le loft en face de chez elle... Ça ne pouvait pas être un type banal ! Genre locataire aventureux et fauché ! Un type accessible ! Non ! C'est un friqué, beau comme un dieu et qui le sait ! Évidemment !

Bon ! De toute façon, ça n'est pas comme si elle avait songé à lui autrement que comme le voisin exhibitionniste, malgré les insinuations de Louisa ! Et quand bien même ! Elle n'aurait pas la moindre chance ! Trop de concurrence ! Même Shanty paraît soudain disponible alors qu'elle est mariée. Très, très mariée, même ! Irène ne serait pas étonnée que Mme Moreau, leur « Madame Moreau », soit sur les rangs pour un rencart avec ce type au sourire ultrabright ! Et elle ? Elle n'a pas l'esprit compète ! Mais alors pas du tout ! Alors, elle leur laisse.

Elle s'assoit à son bureau et découvre une cocotte en papier posée sur son clavier. Elle remarque un trait de stylo dans l'un des plis. Elle défait la cocotte et découvre une question : « le nom de votre affreux chat ? ». Elle manque d'éclater de rire. Conti n'a pas abandonné. Il cherche encore son mot de passe pour ouvrir son ordinateur. Elle lui dit qu'il s'agit de chiffres ? Ça pourrait être drôle... Non, elle a mieux.

Irène se penche en arrière sur son fauteuil et aperçoit son collègue en grande discussion avec Flore. Il sourit en écoutant ce que dit la jeune femme. Mais est-ce une légère crispation qu'elle voit sur le coin de sa bouche ? Un bref instant, il tourne son regard vers elle. Elle lui signe la réponse à sa question en souriant.

— T'es vache ! C'est sûr qu'il ne sait pas signer ! Personne ne sait sauf toi ! murmure Louisa qui ne la lâche pas du regard.

— Tu bosses jamais ! C'est pas vrai ! T'as rien de mieux à faire que me surveiller ! Sérieux !

— Pas tant que je vois Conti roder autour de ton bureau. D'ailleurs, heureusement que je surveille, parce que sinon comment saurais-tu qu'il a déposé un truc dans le second tiroir de ce fameux bureau.

— Quoi ?

Irène ouvre immédiatement le tiroir en question.

Fenêtre avec vueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant