14/ On ne vit qu'une fois

3.7K 397 21
                                    

— Ma ! Qu'est-ce que j'ai fait au bon dieu ! Je ne vais pas m'en sortir ! Louisa !

Elles sont au distributeur de café. Irène se torture pour que sa vie professionnelle ne devienne pas rapidement un enfer.

— Ma puce, il va falloir donner de ta personne, je le crains.

— Tu crois que coucher avec Vintanier suffirait ? Remarque peut-être que ça pourrait être intéressant... elle n'avait pas l'air si froide hier soir...

Louisa éclate de rire. Imaginer Irène dans les bras de Flore lui paraît la chose la plus incongrue auquel elle pourrait assister. Et pas seulement parce que la blonde fait une bonne tête de plus que la petite brune. Quoique ...

— Idiote. Je ne parlais pas d'elle ! Mais le fait que tu l'envisages en premier est peut-être un indice sur le fiasco sentimental que tu vis... Peut-être que tu ne cibles pas les bonnes personnes !

— Louisa. Tu sais que je t'aime. Mais si tu continues d'insinuer que je ne sais pas ce que je préfère sexuellement, je pense pouvoir me fâcher, da vero ! Et puis sincèrement ! Si je devais tomber amoureuse d'une femme, ce ne pourrait être que de toi !

Louisa lui envoie un baiser imaginaire.

— Bichette, il faut rester ouverte à toutes les possibilités ! Ne pas se fermer aux opportunités...

— Tu peux me dire ce dont on parlait avant de cette discussion dérape sévère...

— Cette discussion n'a pas dérapé du tout. Il faut que tu saisisses les opportunités qui te sont offertes.

— Et de quelles magnifiques opportunités parles-tu ?

— Conti.

— Pardon ?

— Conti a un faible pour toi. C'est évident. Il te cherche.

— Je ne vais pas coucher avec lui ! murmure-t-elle en se penchant vers Louisa.

— Et pourquoi ? Tu as dit toi-même qu'il était très... attirant !

— Tu veux ma mort ! Flore va me dézinguer à vue. Moreau n'a aucune idée de ce dont je suis réellement capable. Je donne tout aux chargés de projets !

— À qui la faute ! Je t'ai toujours dit de te mettre un peu plus en avant...

— Mais je n'en avais pas besoin ! Ça m'allait d'être invisible ! Et je ne suis pas capable de briller en réunion ! D'ailleurs, brava ! C'était spectaculaire ce matin !

— Je me suis bien amusée. Conti a été pas mal non plus. Je suis étonnée de son investissement.

— Il travaille chez lui.

— Dis-moi Irène, tu l'épies souvent...

— Laisse tomber, Louisa...

— Non. Je ne laisse pas tomber. Vu ton comportement, tu en pinces pour lui. Alors pourquoi résister ? Je ne t'ai pas vu ainsi depuis Paolo Bianchi.

— Paolo Bianchi ? Sérieusement !!! Première année de lycée !

— Un amour incroyable !

— Oui ! Formidable ! Jusqu'à ce que je le coince dans les toilettes avec son machin dans la bouche d'Ornella ! C'est sûr, un amour incroyable !

— Ce que tu peux être rabat-joie, parfois ! Pense un peu que si tu couches avec Conti, tu auras le beurre et l'argent du beurre. Vintanier n'osera plus te toucher...

— Ça c'est ce que tu dis... on en parle plus tard ! Là, il y a trop d'oreilles qui traînent. Sans parler de Conti qui semble avoir un sixième sens pour être toujours là quand on parle de lui !

D'ailleurs, il apparaît dans le couloir avec Dominique Salman qui semble très content, comme si se faire mettre en difficulté lors d'une réunion était la meilleure chose qui lui soit arrivé. Comment fait Conti pour être apprécié de tous ? Ce type est un ovni.

Fenêtre avec vueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant