63/ La révélation (mais pas divine)

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Peu après que l'ex indésirable n'ait disparu, Conti apparaît avec Louisa pieds nus. La belle blonde affiche une banane incroyable. Elle ne sait pas où Irène trouve le culot de faire ce genre de chose. Elle si peu sûre d'elle pour tant de choses.

— Oh ! Irène ! Comment dis-tu déjà ! Porca miseria ! T'as été trop géniale ! Tu devrais...

— Chut ! Louisa ! Nous sommes en présence d'un supérieur hiérarchique ! sourit Irène en rendant ses talons à son amie, trop heureuse de récupérer ses baskets.

Irène ne comprend pas comment Louisa peut tenir toute une journée avec ça aux pieds. C'est sans doute ce qui fait d'elle une héroïne. Ça, et le physique de déesse. Bien sûr.

— Vous avez été... surprenante ! dit alors Conti en la regardant se rattacher les cheveux et reboutonner sa chemise correctement.

— Ne vous emballez pas, M. Conti ! Je ne suis pas votre assistante. Et je n'ai fait que résoudre un problème qui aurait pu impacter tout le bureau si cette femme avait fait un esclandre en public. Je vous devais un service. Nous sommes quittes. Bonne journée, finit-elle en lui rendant son café avant de sortir bras dessus bras dessous avec Louisa qui se retient manifestement de rire.


— Tu as été dure...

— C'est bon, Louisa. Nous avons assez joué. Maintenant, je suis chef moi aussi. Et ça se passe bien.

— N'oublie pas que c'est un peu grâce à lui que tu es chef.

— Non. C'est grâce à toi. Je n'aurais jamais accepté la proposition sans toi.

— Mais lui a fait la proposition.

— Hum...

— Comment ça « hum »... J'ai raison.

— Oui. Tu as raison, mais je ne peux pas le forcer à me parler. C'est lui qui a mis de la distance. J'ignore pourquoi. Après Fortier, j'ai cru que... Mais non ! J'ignore même si c'est de ma faute...

— Bien sûr que c'est de ta faute !

— Louisa ! Tu n'es pas censée être de mon côté !

— Mais si justement ! Je suis de ton côté ! Mais c'est de ta faute ! Il te fuit parce que tu lui fais peur.

Irène s'est arrêtée au milieu du couloir.

— Qu'est-ce que tu racontes ?

Louisa se penche à l'oreille de son amie et murmure :

— Il est amoureux de toi, et ça lui fait peur.

Puis elle s'en va en souriant retrouver son bureau près de celui de Conti. Elle est sûre maintenant qu'Irène va être obligée de cogiter seule. Elle n'osera pas remettre les pieds du côté de cette partie de l'agence à moins d'y être contrainte par une arme, au moins.


N'importe quoi ! Louisa divague totalement. Irène a remarqué que depuis le début de semaine, elle a un truc qui cloche. D'abord, elle rayonne. Encore plus que d'habitude si c'est humainement possible. Ensuite, elle élude certaines questions sur ses soirées. Enfin, elle sourit en permanence. Après les évènements avec Fortier, Irène pensait que Louisa aurait une période de transition. Un moment de flottement. Mais non. Aucun flottement. Une Louisa fidèle à elle-même. Mieux ! Une Louisa enthousiaste ! Irène sait que son amie est heureuse d'être chargée de projet, mais quand même. Pas au point d'être euphorique sans arrêt !

Puis les engrenages s'ajustent, et Irène pousse un petit cri de surprise. Les collègues qui sont aussi dans le couloir se retournent de surprise mais elle ne s'excuse même pas. Elle a fait demi-tour et elle fonce bille en tête vers le bureau de Louisa.

Peu importe que Conti soit encore dans le sien ! Peu importe ce qui se passe entre eux ! Un évènement stupéfiant est en train d'arriver ! Un évènement qu'Irène n'avait pas vu depuis un certain Roberto Santini, professeur d'espagnol au lycée.

Louisa est amoureuse ! Le ciel va leur tomber sur la tête !

Fenêtre avec vueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant