𝗧𝗥𝗢𝗨𝗕𝗟𝗘𝗠𝗔𝗞𝗘𝗥

➼ Chap. 01

𝑷𝑫𝑽
𝑱𝑶𝑯𝑨𝑵𝑵𝑨

Ma vie est parfaite.

J'ai d'excellentes notes, des amis formidables, une mère incroyable et un petit ami adorable avec qui j'aime passer le plus clair de mon temps.

Mes plans pour l'avenir sont déjà tous tracés : pour mes études, je quitterai la Californie pour aller à Columbia University avec mon petit ami, où nous achèterons un appartement. Je veux devenir architecte, comme le souhaitait mon grand-père décédé, et épouser mon petit ami.

Nous rêvons d'avoir deux enfants, deux chiens, un chat et un poisson rouge... et peut-être un mignon cochon d'Inde. Nous envisageons de vivre à la campagne une fois que nous serons vieux et tout ridés.

Tout était parfait jusqu'à ce que tous mes plans dont j'ai passé toute ma vie à concevoir s'effondrent ce jour fatidique...

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— Johanna Rodriguez est attendue dans le bureau du proviseur. Veuillez-vous y rendre immédiatement.

La voix stridente du proviseure résonne dans les couloirs de l'école, me forçant à m'arrêter mes pas alors que je me dirigeais vers mon cours de littérature. Matthew me lance un regard interrogateur, mais je réponds par un simple haussement d'épaules.

— Bon, je suppose que je te verrai plus tard. Pendant la pause déjeuner.

Il m'embrasse le front et je lui lance un sourire coquin.

— Tu m'accompagnes ?

Il sourit puis fait mine de réfléchir.

— Nah, désolé. Si j'arrive en retard pour mon cours de maths, Mme Thomason me tuerait.

Il ajuste mes cheveux bruns foncés, tandis que mon nez se renfrogne à la pensée de cette méchante femme connue ici-bas sous le nom de « front de bœuf » — surnom qui lui a été attribué à cause de son front énorme.

— Elle est mon pire cauchemar, marmonné-je, faisant rire Matt.

— À moi aussi.

On se regarde d'un air complice avant de pouffer de rire. Matt et moi ne sommes pas dans la même classe, malheureusement.

Cependant, nous avons trois cours en commun, ce qui compense un peu... mais alors là, un tout petit peu. Alors qu'il me serre dans ses bras, j'enfuis mon visage dans sa poitrine et respire son agréable odeur fraîche et fruitée.

— À plus tard, alors. Je t'aime, avoué-je en me détachant à contrecœur de lui.

— Je t'aime plus, p'tit cœur.

Il me sourit puis détourne définitivement son corps de moi. Après notre petit moment sentimental, je sens un gros nœud s'attacher dans mon estomac.

Une fois arrivée à destination, je respire profondément et frappe. J'entends la permission d'entrer puis ouvre la porte avec une lenteur insupportable. Je glisse ma tête dans l'entrebâillement de la porte.

Ce que mes yeux voient incite mes sourcils à s'abaisser en signe d'incompréhension. Je suis affreusement surprise par la vue de Tyler Kavinsky, le capitaine de l'équipe de football.

Il est assis devant le bureau du proviseure, qui me sourit. Je suis assaillie par un million de questions et je suis confuse.

Je décide finalement d'entrer en entier dans la pièce, constatant que mon anxiété vient de miraculeusement disparaître. Les yeux sombres de Tyler tombent inévitablement sur moi, me donnant un regard presque menaçant.