➼ Chap. 04

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𝑷𝑫𝑽
𝑱𝑶𝑯𝑨𝑵𝑵𝑨

Après le choc de la nouvelle d'avant-hier, je n'ai pas d'autre choix que d'obtempérer à la décision du proviseure. Ma tante a un tempérament de feu et pas question de risquer son courroux. De ce fait, aujourd'hui je vais essayer de calmer les choses avec Tyler, histoire de ne pas ajouter de l'huile sur le feu.

— Qu'est-ce qui lui prend autant de temps comme ça ? Il a ses règles ou quoi ?

Je grince des dents en jetant un regard ennuyé sur mon Apple Watch. Cela fait déjà quinze minutes que Tyler est entré — ou dirais-je, s'est enfermé dans les toilettes. Depuis que nous sommes officiellement « camarades », il n'a pas cessé de m'éviter.

On est dans la même classe, pourtant, il a réussi à me filer entre les doigts à plusieurs reprises. Et lorsque je l'ai aperçu par miracle dans les couloirs, je n'ai pas hésité à le poursuivre.

J'ai sacrifié ma nuit de sommeil pour établir un emploi du temps pour notre contrat de collaboration. Je veux lui donner son exemplaire pour qu'il y jette un coup d'œil et me donne son avis, au cas où les horaires que j'ai concoctés ne lui conviendraient pas. Mais monsieur fait le con en m'évitant comme son ex.

Je suis expulsée de ma bulle de réflexion lorsque la porte à côté de moi s'ouvre brusquement, révélant une touffe noire. Je me décolle du mûr et lorsque Tyler me remarque aussi, il tente de s'échapper à nouveau.

J'agis avec rapidité et attrape son poignet. Ses muscles se crispent sous mon toucher tandis que des frissons me parcourent l'échine à la sensation de sa peau.

— Qu'est-ce que tu veux, l'intello ? Grogne-t-il en me faisant entièrement face.

Sa taille imposante me surplombe de manière presque menaçante et je recule instinctivement. Je dissimule mon trouble derrière un masque d'indifférence, refusant de laisser transparaître mes émotions.

— Nous avons besoin de parler, annoncé-je et il hausse un sourcil.

— Parler de quoi ? Je n'ai rien à te dire.

— Toi non, mais moi oui. Ça ne prendra que deux minutes si tu as l'amabilité de te taire et d'écouter jusqu'à la fin.

— Ça m'est égal. Je dois aller en cours, déclare-t-il et c'est à mon tour d'arquer un sourcil.

— Aller en cours ? Je ne te vois presque jamais en classe. Tu es même devenu une légende tellement que ta présence est un miracle. Depuis quand aller en cours t'importe ?

— Cela m'importe depuis maintenant. Alors si tu permets l'intello, j'ai des choses à faire qui ne sont assurément pas scolaires.

Il se détourne pour partir mais ma poigne le retient. Il se tourne vers moi et me toise d'une manière sévère. Je déglutis et relâche abruptement son poignet.

— Écoute, je n'ai pas demandé ou signé pour cette connerie, okay ? Ce n'est pas de bonne foi que je fais tout ça. Je n'ai pas le choix.

— Madame a peur que sa tante s'énerve et lui foute une mauvaise note pour son bulletin scolaire ?

Il imite une voix ridiculement aiguë qui va à l'encontre de sa masculinité. Mes traits se déforment automatiquement et c'est à mon tour de le toiser du regard.

Mais avant qu'un mot tranchant sorte de ma bouche pour riposter, je respire profondément et pense à un truc réconfortant pour calmer mes nerfs. Affronter son immaturité chronique est un défi en soi, et aujourd'hui, je n'ai ni le temps ni l'énergie pour ça.

𝗧𝗥𝗢𝗨𝗕𝗟𝗘𝗠𝗔𝗞𝗘𝗥Nơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ