➼ Chap. 09

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𝑷𝑫𝑽
𝑻𝒀𝑳𝑬𝑹

— Tu es sûr que tu te souviens du chemin ?

— Oui.

— On ne serait pas déjà passer par ici ?

— Non.

— Tu es sûr qu'on est dans la bonne voie ?

— Oui.

— Dis, tu ne penses pas que...

— Pose moi encore une question et je t'abandonne ici.

Elle se tait aussitôt et j'expire longuement. Je conçois son désarroi, mais ses questions répétitives me saoulent et je galère à optimiser ma mémoire. Quelque chose se raffermit autour de mes doigts, étriquant presque mes vaisseaux sanguins et je me rappelle de nos mains entrelacées.

Je sens toujours ses légers tremblements, et je caresse doucement ses doigts avec mon pouce pour essayer de la calmer. Elle parvient à dompter ses émotions fortes même si ce n'est que provisoire. Je me focalise de nouveau sur la flore enneigée qui nous ceindre.

Les aurores boréales se sont évanouies, plongeant la forêt dans l'obscurité. Naviguer parmi les arbres enneigés devient une tâche redoutable, et ma préoccupation commence à gagner du terrain.

Tous mes espoirs de survie rapetissent alors que nous avançons, jusqu'à ce qu'un arbre familier attire mon attention. J'en ai vu un similaire pendant notre marche. Cela signifie qu'une chose.

Je presse le pas et Johanna se plaint de ma précipitation qu'elle a du mal à suivre. En un rien de temps, nous atteignons le sommet et... personne n'est là. C'est quoi ce bordel ?

— Il n'y a personne..., murmure-t-elle d'une voix tremblante.

— Fait chier !

— Qu'est-ce qu'on va faire maintenant ?

Je relâche abruptement la main de Johanna qui couine. Mes doigts s'engouffrent dans ma chevelure ébène tandis que mes jambes deviennent autonomes. Je me mets à faire les cents pas dans la neige épaisse, réfléchissant à une solution.

Putain, qu'est-ce qu'on peut faire dans une telle situation ? Cette chute de neige de malheur enchevêtre nos repères. Je discerne à peine les faibles lumières que la ville réverbère. Je ne peux pas oser m'aventurer à rejoindre le centre-ville. C'est un risque démesuré et dangereux.

— On devrait se mettre à l'abri et attendre que le temps se calme. On ne peut aller nulle part à travers cette chute de neige, suggère Johanna en s'approchant de moi.

De ce fait, mes yeux parcourent nos alentours à la recherche d'un lieu sûr pour passer la nuit. Alors que je n'y croyais plus, je distingue proche d'un lac gelé une sorte de cabanon. Je remarque aucune traînée de lumière et ça suscite mon intérêt.

Je sors mon téléphone et photographie le paysage pour m'en servir comme moyen de repérage. La photo n'est pas parfaitement nette, néanmoins le cabanon est identifiable en zoomant. Sans mot dire, je me rue vers le lieu. Il a l'air loin mais c'est faisable.

— Hé ! Où est-ce que tu vas ?

— Je crois que j'ai vu un cabanon.

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