➼ Chap. 10

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𝑷𝑫𝑽
𝑻𝒀𝑳𝑬𝑹

— En plus d'être un playboy narcissique et un briseur de cœur manipulateur, tu es également un fumeur, cite-t-elle avec une moue pensive et je lève les yeux au ciel.

— C'est donc comme ça que tu me vois ?

— Tout le monde te voit comme ça, réplique-t-elle avec un léger rire étouffé et son humeur espiègle me déplaît effroyablement. Allez, n'agis pas comme si tu ne le savais pas.

— Je suis comme je suis. Je m'en contrefous royalement de l'opinion des gens. Quand les gens te détestent, c'est parce que tu as quelque chose qu'ils veulent.

— Et qu'est-ce que tu as que les gens veulent, d'après toi ?

Sa question me décontenance et ma gorge rapetisse en raison de mon inaptitude à fournir une réponse.

— Ma beauté saisissante, dis-je dans l'intention d'esquiver l'embarras et Johanna glousse avant de rire à gorge déployée.

— Oh, mon Dieu. Cette bonne blague ! Tu devrais sincèrement arrêter de cultiver tes illusions. Tu inspires presque la pitié, mon pauvre, rigole-t-elle et mes narines se pincent.

— Et toi, tu devrais grandement t'estimer chanceuse de passer ne serait-ce qu'une seule seconde avec moi. Je connais des tas de filles qui s'arracheraient les cheveux pour être à ta place.

— Mouais. Quel privilège incroyable ! Ironise-t-elle en levant ses mains en l'air. Je ne voudrais pas te démoraliser mais, ton joli minois dont tu te vantes à longueur de journée n'a rien d'exceptionnelle. C'est du vu et revu.

— Tu sais, pour une fille qui a très mauvais goût en termes de mec, j'osais espérer une once d'humilité. D'ailleurs, où est-ce que tu t'es dégotée ce blond de seconde zone ? Lancé-je et son visage se chiffonne de haine. C'est quoi son nom déjà ? Mathias... ? Non. Matteo, c'est ça ?

— C'est Matthew, bouffon.

Son ton belliqueux déride mon front car j'ai touché une corde sensible. C'est une bonne chose.

— Ouais, c'est ça. Bref. Ton Matthew ne m'arrive certainement pas à la cheville, et le jour où il y sera, je tâcherai de gentiment lui demander de faire mes lacets.

J'entends son rythme cardiaque accélérer par sa lourde respiration et un sourire cocasse prend de l'ampleur sur mes lèvres à ce constat délassant. Toutefois, ma bonne humeur ne fait pas long feu lorsque je reçois un bois d'allumage en pleine figure.

— T'es dingue ou quoi ?! Et si tu avais abîmé mon visage, putain ?

— Ça m'aurait tellement égayé. Mais, t'en fais pas. La prochaine fois je ne te raterai pas.

Elle me lance un doigt d'honneur avant de se replonger dans les flammes. Je réprime ma frustration pour ne pas la donner satisfaction et m'installe plus confortablement, restant sur mes gardes au cas où elle tente un autre truc fou. Après quelques minutes de silence, mes mains frigorifiées me poussent à me lever pour revendiquer mon tour près du feu.

— Bouge ton cul. C'est mon tour de me réchauffer, fulminé-je en lui assignant des coups de pieds légers sur la cuisse.

— Patiente encore. Je n'ai pas fini.

𝗧𝗥𝗢𝗨𝗕𝗟𝗘𝗠𝗔𝗞𝗘𝗥Where stories live. Discover now