𝗧𝗥𝗢𝗨𝗕𝗟𝗘𝗠𝗔𝗞𝗘𝗥

➼ Chap. 15

𝑷𝑫𝑽
𝑻𝒀𝑳𝑬𝑹

Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit après ce qui s'était passé avec Johanna. Après l'avoir abandonné à la station-essence, j'ai fait demi-tour lorsque mes nerfs se sont un peu calmés.

Mais le hic, c'est qu'elle n'était plus là. L'idée qu'il lui soit arrivé quelque chose de mal ou qu'elle s'est faite kidnapper m'a tellement tourmenté l'esprit que j'en ai perdu le sommeil et l'appétit.

Bon sang, où est-ce qu'elle est passée ?

Je suis retourné chez elle pour vérifier si, par chance, elle était rentrée, mais rien. Aucune lumière n'éclairait la maison et la porte d'entrée était verrouillée. J'ai même grimpé jusqu'à sa fenêtre pour vérifier, mais elle était fermée. Je n'ai pas son numéro, ni ceux de ses proches pour m'assurer qu'elle est en sécurité.

Je sais que j'ai agi comme un con impulsif et je regrette bien assez en ce moment. Les muscles tendus et la gorge sèche, je frappe à la porte de la maison de Johanna avec un mélange d'appréhension et d'angoisse. J'ai la tête dans le cul en ce moment.

Je me suis levé très tôt aujourd'hui — pour vérifier une nouvelle fois si elle est rentrée ou pas — ce qui relève de l'exploit car je ne suis pas du tout matinale. Un Tyler privée de sommeil, c'est comme un junkie en manque : agité, irritable et loin d'être opérationnel. Mais bon, pas le choix.

Alors que je patiente en tapotant des pieds, un petit bruit résonne à l'intérieur. Mon cœur rate un battement. La porte s'ouvre et mon espoir s'envole, laissant place à l'anxiété. Je déglutis difficilement mais j'affiche un sourire forcé, tentant de paraître détendu.

— Bonjour madame Grant.

— Oh ! Bonjour. Tyler, c'est ça ?

— Exact. Comment allez-vous ?

— Je vais bien, merci, et toi ? Me demande-t-elle avec un sourire chaleureux.

— Ah, euh... ça va, ça va, bafouillé-je un peu, essayant de cacher mon malaise croissant. Je... je m'attendais juste à voir Johanna. Est-ce qu'elle est là ?

Pendant la milliseconde qu'il la faut pour répondre, mon cœur bat encore plus fort, cognant contre ma poitrine comme s'il voulait s'échapper.

— Oui. Elle est en train de se préparer pour filer en cours.

Ses mots me font l'effet d'un bon étirement après un effort physique intense. La tension desserre ses griffes sur mes muscles raides, et je lâche un souffle de soulagement discret. Putain, je n'ai jamais été aussi content à l'idée de la revoir !

— Puis-je entrer ? J'aimerais la parler de quelque chose d'important.

— Bien sûr ! Vas-y, entre, dit-elle en s'écartant pour me céder de l'espace. Fais comme chez toi.

Elle m'invite à l'intérieur et je rentre rapidement, scrutant les alentours à la recherche de sa petite silhouette.

— Johanna est sous la douche en ce moment, informe-t-elle comme si elle a lu mes pensées. Souhaiterais-tu quelque chose à boire ou manger en attendant ?

Bien que je n'ai rien avalé ce matin en raison de cette boule d'inquiétude qui me noue l'estomac depuis hier soir, je décline son offre généreuse.

— J'ai déjà avalé un truc avant de venir. Mais merci pour l'offre madame, dis-je avec un sourire poli, me hissant sur l'une des chaises hautes dans la cuisine.

— De rien. Alors, comment se passe les cours avec Johanna ? Elle n'est pas trop dure, j'espère ? S'enquiert-elle en se servant une tasse de café.

— Oh, pas vraiment. Ses explications sont fluides et claires, je comprends rapidement avec elle.