CHAPITRE 38

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[ Point de vue de Nathan ]

Ça fait deux jours maintenant que je suis sorti de l'hôpital, et je me sens prêt à aller à l'école, à voir du monde, des gens qui me demanderont tous la même question, qui me diront toutes les mêmes phrases clichés sans y penser le moindre mot.

Mais même si je ne veux même pas me l'avouer à moi même, si je ne veux pas y aller aujourd'hui c'est parce que j'ai peur. Et pas des regards des autres, mais du sien.

Si j'y vais je la verrais. Mon cœur se fends rien que quand je pense à elle, je ne pensais pas que je pourrais être si fragile, je ne savais même pas que j'avais un cœur, et voila qu'elle me le brise.

Elle m'a changé, je ne peux pas le nier.

C'était il y a deux semaines que j'ai vu Céline la dernière fois. Qu'elle a appris de la bouche de mon père que je n'étais pas un bon gars. Je n'en veux pas à mon con père ça aurait fini par se savoir de toute façon, mais je ne peux pas perdre Céline pour une chose aussi... Aussi bête.

C'est vrai quoi.

Le pire je pense, c'est sortir de la voiture. Tant que tu es à l'intérieur, tout va bien, c'est comme si tu étais encore loin du monde, mais au moment où tu ouvres la portière, au moment où tu poses un pied hors de la voiture, c'est fini.

J'appuie sur le bouton de mes clefs pour fermer ma voiture derrière moi. C'est parti.

10 secondes. C'est le temps qu'il a fallu aux gens pour venir au près de moi et m'envahir de questions. Je ne veux pas leur parler, mais il va bien falloir que j'entre dans ce foutu lycée un jour. Donc oui, j'ai faillis mourir. Et oui, je suis là, maintenant.

même si ça n'a aucune importance loin d'elle. J'aurais préféré mourir que de devoir revenir ici, et devoir l'affronter.

Je cherche Céline des yeux dans les couloirs tout en étant interrompu par ces foutus gens qui me demandent soit des explications, soit des nouvelles de Léo.

Je redoute ce moment, mais je ne vais pas me dégonfler si près du but. Il faut que je lui parle, qu'elle me laisse une chance de me faire pardonner, mais qu'est ce qu'elle est têtue...

Je tourne dans le couloir qui donne sur son casier, et rien. Mais où est-elle? 

Ma tête me supplie de faire demi-tour, d'arrêter de la chercher comme un con, parce qu'elle à clairement dit que je la dégoûtais, et... Vous auriez vu la rage qu'il y avait dans ses yeux bleu autrefois si innocents. Des frissons j'en ai eut. Je ne veux jamais avoir à entendre ça à nouveau. Jamais.

Ses mots assassins envers moi me hante depuis qu'elle les a prononcés, mais le pire c'est que je ne peux pas lui en vouloir parce que c'est de ma faute, et que je suppose que je l'ai mérité. 

Pourtant au  fond de moi je me dit qu'elle fait toute une histoire pour pas grand chose, ce n'est qu'un jeu ça n'a fait de mal à personne.

Les premières heures de cours étaient incroyablement pénibles, rester assis me donnait terriblement mal au ventre, j'avais mal comme personne n'a jamais connu cette douleur. Le bandage frottait sur la plaie cicatrisée en me brûlant la peau. La douleur était si intense que j'en oubliai totalement d'écouter le cours.

Et pour couronner le tout, je ne pensais qu'a elle. Avoir mal au ventre n'est pas suffisant pour moi, il faut aussi que je me torture le cœur. Bordel pourquoi je n'ai pas vu Céline ce matin?

La journée jusque midi étais juste... Longue. Je n'en peux plus de ce truc à mon ventre, je ne sais pas si c'était une bonne idée de revenir à l'école, j'aurais dû rester un jour de plus chez moi. 

TAKEOVERWhere stories live. Discover now