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L'entrée de la maison de la fée, dont je ne connais pas encore le nom, est parée de roses fanées dont la couleur rouge a laissé place à un écarlate où seuls les bouts des pétales ont noircis. Je suis alors Élias à l'intérieur et découvre une décoration florale qui remplit chaque recoin de l'entrée et du salon.

Willow : Installez-vous, je reviens tout de suite !

Élias ne bouge pas d'un pouce alors que je ne me gène pas pour m'installer sur l'énorme canapé jaune fluo qui prend presque toute la place du salon. Je lance un regard discret en direction de l'énergumène qui m'accompagne rester debout comme un piquet avant de soupirer bruyamment.

Moi : Ça te démange pas trop ?

Élias : De quoi est-ce que tu parles ?

Moi : Du balais coincé bien profondément...

Willow : Les enfants !

L'étrange femme me coupe la parole en arrivant avec un homme roux à l'allure squelettique et aux vêtements encore plus tachés que ceux de celle qui se trouve à ses côtés..

Willow : Je vous présente mon mari, Archibald.

Archibald : Bonjour, et excusez-moi de me présenter dans cet état mais c'est que nous n'attendions pas de visite aujourd'hui.

L'odeur du sang me donne la nausée, ce qui confirme ce que je pensais mais je ne parviens pas à savoir de quel genre d'animal ça vient.

Willow : Archi va pouvoir nous aider.

Le couple s'assied à même le sol en tailleur avant qu'Élias ne se rapproche tout en restant debout. Non mais sérieux, qu'est-ce qui l'empêche de se poser deux minutes ?!

Willow : Il va falloir vous rapprocher un peu plus tous les deux !

Moi : Je crois pas qu'Élias puisse, il risquerait de se faire contaminer par la politesse.

Élias : Et c'est toi qui dit ça ?

Moi : Je pensais qu'en plus d'être sourd t'étais muet mais on dirait bien que non.

Willow : Ça suffit les enfants, nous devons tous nous concentrer et pour ça il va falloir vous rapprocher un peu plus, allez on se dépêche !

Je me lève du canapé à contre cœur pour rejoindre sur le sol Willow et Archi et après quelques secondes Élias en fait de même.

Willow : Vous voyez, c'était pas si compliqué, maintenant prenez...

Moi : Votre mari aussi c'est un être surnaturel, genre un zombie.

Archibald : Pourquoi est-ce que je serais un zombie ?

J'hésite à dire que son corps squelettique et son odeur semblable à celle de la mort m'y font penser. Depuis qu'il est entré au salon, en plus de l'odeur du sang, celle qui lui colle à la peau brouillerait presque mes sens olfactifs. Je n'arrive même pas à reconnaître sa réelle nature.

Moi : J'ai dit ça comme ça....

Archibald : Et bien non, je ne suis pas un zombie mais un simple humain.

Je ne le crois pas une seule seconde, son aura est... indescriptible tout le contraire d'un être humain.

Willow : Reprenons maintenant où nous en étions avant que cette jeune fille ne me coupe la parole. Prenez-vous la main et fermez les yeux.

Élias et moi nous regardons en nous demandant si c'est bien nécessaire.

Willow : Dépêchez-vous !

J'attrape avec fermeté sa main et ferme les yeux en échappant au passage à l'air de dégoût qu'il doit sans doute afficher. Sa main est d'une rigidité cadavérique mais j'y fait abstraction.

Willow : Concentrez-vous sur ma voix...

La fée se met alors à réciter une sorte de sortilège dans une langue qui m'est inconnue mais qui ressemble au latin. Les effluves d'un encens boisé me parviennent alors qu'un léger courant d'air vient effleurer mon visage. La douleur d'une brûlure entre nos deux mains m'oblige à ouvrir les yeux sans pour autant me détacher d'Élias.

Élias : Qu'est-ce qu'il vient de se passer ?

Willow : J'ai finis et ce n'était pas aussi facile que ce que je pensais. Comment vous sentez-vous ?

Moi : Normale, comment est-ce qu'on devrait se sentir ?

Willow : Plus libéré, après tout je viens de supprimer définitivement votre lien !

Moi : Quoi ?! Mais je croyais que...vous deviez juste voir ce qu'il se passait...

Willow : Je plaisante ! Enfin je dois avouer que j'ai essayer mais seulement parce que Élias me l'a demander.

Moi : Je le savais, c'est ce que tu voulais depuis le début pas vrai ?

Élias : Oui et tu le sais très bien, ne fait pas la choquée.

Willow : Calmez-vous les enfants, j'ai quand même aperçu quelque chose d'étrange, votre lien n'a aucune trace d'un quelconque rejet.

Élias : Et pourtant je l'ai bien rejetée alors pourquoi ?

Archibald : D'autres liens ont déjà eu du mal à se défaire mais ça reste possible, j'arrive tout de suite !

Il se lève et sort du salon alors que je remarque que je tiens toujours la main d'Élias depuis tout ce temps. Il ne m'en faut pas plus pour que je la lâche en m'éloignant de lui.

Willow : En récitant mon incantation j'avais l'impression que votre lien était ancré depuis déjà très longtemps, avant même votre naissance.

Élias : C'est impossible puisque c'est justement à partir de notre naissance que nous sommes liés.

Willow : Parfois une âme déjà née peut être liée à une autre qui vit déjà depuis un certain temps.

Moi : Qu'est-ce que ça veut dire ?

Willow : Je me trompe peut-être mais je crois que...

Elle fait une longue pause le regard perdu dans ses pensées avant qu'Archibald ne réapparaisse avec un énorme livre qui ressemble au grimoire des sœurs Halliwell dans Charmed.

Archibald : J'ai trouvé tout un tas d'archives sur les liens difficilement séparables, tenez !

Élias est plus rapide que moi et attrape donc le livre avant que je ne le fasse.

Moi : Vous pourriez me l'envoyer par mail, enfin si vous en avez un...

Archibald : Bien sûr, ce n'est pas parce-que l'on vit dans les bois qu'on est complètement déconnecté tu sais ?

J'aurais pas dit en voyant leur maison.

Moi : Je crois qu'on s'est tout dit, je vais rentrer !

Élias : Attends, Willow tu voulais nous dire quelque chose juste avant qu'Archibald ne t'interrompe.

Willow : Oui, enfin ce n'est qu'une hypothèse !

Élias : Dis-la quand même.

Willow : Cela se pourrait que l'un de vous deux ne soit lié à une autre créature...

Mon Alpha à moi !Where stories live. Discover now