Chapitre 14

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Coucou, pour me faire pardonner mon retard, je vous offre un deuxième petit chapitre ;)
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     Après avoir grignoté quelques biscuits, je cours prendre une douche bien fraîche histoire de me remettre de mes émotions. Je me coiffe, me maquille, retourne dans ma chambre et là ! ! Bon sang il y a un détail, et pas des moindre, que je n’ai pas pris en compte pour cette soirée. Je…n’ai…pas…de put…de voiture !! Qu’est-ce que je vais mettre ?! Alors la robe c’est fichu… Et avec ce déluge, même en pantalon c’est impossible d’arriver sèche. Fais chier ! Sinon je pourrai mettre ma combi pour la pluie par-dessus… Ouais, à la rigueur. Argh ! Mais pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt ? C’est tout moi ça, malheureusement.
Après , il y a bien le taxi, mais vu la distance, un aller-retour me coûterait un bras et une jambe. S’il y a quelqu’un là-haut, vite, aidez-moi ! Je ne vais pas annuler quand même ! Pitié…

”Driiiing, driiiing”

     Je sursaute au son de la sonnette de l’entrée. Mince, quand je demandais de l’aide, je ne pensais pas avoir de réponse. Je me précipite pour ouvrir à mon potentiel sauveur et :
- Salut !
- Bertrand ?! Hurlé-je de joie, le faisant reculer en me toisant, se demandant certainement si j’ai encore la lumière à tous les étages.
- Euh oui, rigole-t-il. Tu es heureuse de me voir on dirait.
- Tu ne peux pas savoir à quel point ! Mais dis-moi d’abord que me vaut ta visite.
- En fait, c’est…gênant, mais…
- Accouche, je ne vais pas te manger. À moins que cela concerne Noémie et que ça risque de…
- Non non, me coupe-t-il. En fait, j’aurai besoin que tu me dépannes…

     Il a du mal à finir sa phrase et à l’air gêné comme pas possible . Il commence à rougir et je ne peux me retenir de sourire devant son attitude enfantine alors qu’il a la cinquantaine.

- Oui… l’incité-je à poursuivre.
- Tu sais, à l’appartement,  les sanitaires ne sont encore pas opérationnels, et , enfin, pourrais-je utiliser tes… toilettes, termine-t-il les yeux baissés sur ses chaussures .
     Et là j’éclate de rire. Mais quel cinéma pour ça !
- Excuse-moi…mais…pardon…désolée, tenté-je de me calmer en le voyant virer coquelicot. Si je m’attendais à une telle demande…
- Euh ouais, disons que ça… presse un peu .
    
     En essayant de contrôler mon hilarité je lui fais signe d’entrer et lui indique la porte des WC. Il me remercie et y court  comme si ça vie en dépendait ( ou celle de son pantalon). Vilaine Christine, ce n’est pas bien de se moquer des vieux. Non mais il faut que j’arrête avec mes sarcasmes là !
      Maintenant qu’il me doit un service, qui plus est vital, je ne vais pas me gêner ! Mais soyons diplomates tout de même. J’entends la chasse et en profite pour sortir deux verres à vin et une bouteille de pinot noir.
- Je te sers aussi ? Lui proposé-je en le voyant arriver l’air plus que soulagé.
- Euh, c’est-à-dire… bégaie-t-il à nouveau l’air gêné.
- Tu n’aimes pas le vin ? Continué-je en m’en versant, sans m’attarder sur son changement d’attitude.
- Je ne voudrai pas qu’il y ait de malentendu, tu sais, je… je suis avec Noémie  et…
- Je le sais bien Bertrand, et je suis contente si tout se passe bien entre vous. Où est le problème ?
- Eh bien, ce que c’est gênant, marmonne-t-il avant de se racler la gorge. Je ne suis pas polygame, je suis désolé si tu as cru…
Mes yeux sortent de ma tête. Qu’est-ce qu’il raconte, il est pas net ! Il rougit et me fait un signe de haut en bas avec sa main. Je m’observe…
- Oh mon dieu ! Hurlé-je en resserrant mon peignoir qui était en train de bailler largement, laissant apparaître la naissance de ma poitrine. Non non, mince, tu es arrivé alors que j’allais m’habiller, dis-je rouge pivoine.
- Oh… désolé, j’ai cru que t’étais… enfin tu vois quoi.
- Non mais ça ne va pas la tête ! M’insurgé-je. Jamais je ne ferai un truc pareil à ma Nono, bon sang Bertrand !
- OK, ok, alors est-ce que tu pourrais mettre quelque chose de plus… couvrant ? Et, oui je prendrai bien un verre finalement, dit-il soulagé.
- C’est pas l’envie qui me manque, mais j’ai un problème. J’ai rendez-vous au Cube ce soir et je n’ai pas de voiture, alors je ne sais pas quoi mettre, précisé-je tout en le servant. Je ne pense pas qu’y arriver en tenue de motard soit bien vu là-bas.
- En tenue de… Attends, t’as le permis moto ? s’étonne-t-il avec des yeux ronds.
- Non, je roule sans ! Me moqué-je. Bien sûr que je l’ai ! Pourquoi ? Les femmes ne sont pas capable d’en piloter une ?
- Loin de moi cette idée ! C’est juste que je comprends mieux ton amitié avec Noémie, pouffe-t-il. Une pilote de rallye et une motarde !
      Sa réflexion me fait sourire. C’est vrai que l’on fait la paire pour arriver échevelé à destination. Nous nous sommes bien trouvées toutes les deux.
- Va mettre ce que tu veux, c’est ton jour de chance car je dois m’y rendre dans une heure. Je vais t’attendre.
- Parfait, merci ! Je me dépêche promis !
      Je fonce dans ma chambre enfiler la première robe que j’attrape dans ma penderie (je ne vais pas abuser de la gentillesse de mon voisin) une robe prune mi longue avec les épaules dénudées. Je chausse mes escarpins à semelles rouges ( et non, ce ne sont pas celles que vous croyez, je suis peut-être patronne mais ce n’est qu’une boutique pas une multinationale hein ! ).
Une fois coiffée, maquillée et parfumée , je rejoins mon sauveur dans le salon. Il m’observe de la tête aux pieds puis me sourit.

- Si ce n’est pas trop indiscret, qui est le chanceux que tu vas retrouver ce soir ?
- C’est Julien, lui réponds-je gênée.
- Julien le patron du Cube ?
    Alors que j’acquiesce,  Bertrand fait la grimace. Il confirme indirectement mes doutes.
- Je sais, je ne suis pas assez…
- Tu es parfaite , m’interrompt-il. Enfin, moins que ma Noémie hein ! Mais je confirme, il est chanceux. Quel homme n’aimerait pas intéresser une jolie femme comme toi ! C’est juste que je connais un peu Julien et… comment dire… il n’est pas du genre à flirter avec les clientes .
     Les joues brûlantes  après tous ces compliments, je lui montre la carte VIP qu’il m’a donné la semaine dernière. Ses yeux s’arrondissent et c’est à son tour de rougir.
- Oh désolé, bredouille-t-il. Peut-être qu’il y a des exceptions alors. Allons-y princesse, votre prince charmant doit être impatient de vous voir pour vous avoir confié les clefs de son royaume.

     Il est vraiment chouette ce Bertrand.  Il se soucie des autres, est poli, gentleman,  et pas trop moche pour un vieux. Je suis heureuse pour ma meilleure amie. J’espère que ça va durer entre eux.

Shaky LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant