Chapitre 22

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  Tout n’est que chaos autour de moi. Les gens hurlent et courent dans tous les sens. La terre se remet à trembler. Je suis allongée au sol et je me sens glisser. Mon dieu, je suis en train de tomber dans une faille !
    Aïe ! Bordel, je me réveille couchée par terre mes membres inférieurs coincés dans ma couette. C’est quoi ce cauchemar ? ! Je peine à remonter dans mon lit et voilà qu’il se met à trembler. Mon cœur qui commençait juste à se calmer s’emballe à nouveau. Putain, y a vraiment un séisme ! J’observe ma chambre complètement paniquée mais je me rends compte que rien ne bouge. C’est quoi ce délire ?! Et voilà les vibrations qui reprennent. Je me tape le front du plat de la main, ce n’est pas possible d’être aussi idiote ! Je fouille dans les draps et récupère le coupable. Satané mobile ! Et saleté de Noémie ! Car oui, mademoiselle qui m’envoie sur les roses pour son vieux, m’appelle à… 9h00 ! Un dimanche matin ! Je vais la tuer !

- Quoi ! L’agressé-je directement après avoir décroché.
- Ouh la, je te réveille ? Me répond-elle toute joyeuse.
- À ton avis, grincé-je. T’as intérêt à ce que ce soit hyper important, la menacé-je.
- Je suis désolée mais je ne pouvais pas attendre. Le temps presse !

Je me frotte le visage de ma main libre histoire de me réveiller franchement, et une fois mes esprits retrouvés, je me rappelle que la veille, quand j’avais besoin d’elle, elle ne s’est pas gênée pour m’envoyer bouler.

- Écoute Noémie, tu viens de me faire faire limite un AVC. Donc, rappelle moi plus tard quand j’aurai pris ma douche et mon café. À plus !

Et je raccroche pas franchement fière de moi, mais je suis une personne un peu rancunière . Faut bien avoir quelques défauts hein.
À peine arrivée dans la cuisine que quelqu’un sonne à ma porte. Bordel,  mais c’est quoi encore ce délire, ils se sont passés le mot ”emmerder Christine un dimanche matin” ou quoi ? Je fulmine en me dirigeant vers ma porte d’entrée. En même temps que je déverrouille, la serrure je préviens :

- Qui que vous soyez, y a intérêt à ce que ce soit…
- Ma sauveuse ! S’écrie ma future ex meilleure amie en me sautant dessus, apparemment pas vexée pour un sou que je lui ai raccroché au nez il n’y a pas cinq minutes.
- Bon sang Nono ! Mais qu’est-ce qu’il t’arrive ?
- C’est Bertrand ! Me répond-elle d’un air grave.

En voyant son visage transformé j’arrête de faire ma pimbêche et commence à m’inquiéter. Qu’est-ce qu’il a bien pu faire à ma Nono d’amour ce crétin !  Je la prends par la main et l’emmène à la cuisine pour nous faire couler un café. Une fois installées sur des tabourets, nos tasses prêtes, je me décide à la relancer.

- Alors qu’est-ce qu’il t’a fait ? Faut que j’aille lui péter les deux genoux ?

Noémie éclate de rire et semble un peu moins stressée.

- Oh non ! Surtout pas ! Tu me le laisses entier !
- Ben alors c’est quoi le problème ?
- Il veut me présenter sa fille au déjeuner, dit-elle l’air à nouveau angoissé.

Je lève les yeux au ciel. Non mais, tout ce cinéma pour ça ?! Je m’emporte un peu :

- C’est pour ça que tu me réveilles un dimanche matin !? Je ne vois pas où est le problème Noémie !  Sa fille est adorable et elle t’adore déjà, la rassuré-je.
- Oh mon dieu, c’est encore pire que ce que je croyais alors ! Panique-t-elle.

Je l’observe complètement perdue, je ne la comprends vraiment pas des fois. Elle devrait être soulagée et au contraire, elle est livide. Je lui prends les mains pour la réconforter, même si je ne sais pas de quoi.

- Dis-moi ce qui ne va pas, reprends-je d’une voix plus douce.
- C’est que… ça va super trop vite là ! Débite-t-elle.
- Mais je croyais que tu te voyais déjà avec la baraque, le clebs et les gosses. Tu devrais en être soulagée ! Noémie, s’il te présente sa fille et qu’en plus il lui a déjà parlé de toi, c’est qu’il est plus que sérieux !
- Je sais… en fait… non, j’en sais rien, c’est si nouveau !
- Arrête de stresser. Il te plaît toujours autant ? ( elle acquiesce) Vous vous entendez bien ?(elle hoche à nouveau la tête) Alors fonce ma vieille ! L’encouragé-je.
- Elle est comment ? Me demande-t-elle prudemment. Bertrand m’a dit que vous vous êtes croisés hier soir.
- Elle a l’air génial, très exubérante et apparemment, déjà folle de sa future belle-mère, finis-je par un clin d’œil.
- Oh mon dieu ! Belle-mère !
- Nono arrêt ton cirque ! C’est pas une gamine, c’est une jeune femme. Je disais ça pour te charrier. Allez, rentre chez toi te préparer et profite de ton Bertrand qui à l’air plus qu’accroc !

Elle me prend dans ses bras et me serre fort.

- Merci Chrissy, tu as raison, c’est peut-être l’homme de ma vie. Je vais arrêter de paniquer et foncer !

Elle trottine jusqu’à l’entrée, à nouveau pleine d’énergie positive, et avant de sortir me remercie encore une fois.
Enfin tranquille ! Je retourne à la cuisine nourrir mes deux morphales qui sont en train de démonter la cage parce que je ne me suis pas encore occupée de leurs victuailles. Attention, elles s’énervent vite ces petites bestioles.

Je retourne dans  ma chambre prendre de quoi me changer après ma douche, mais c’est sans compter sur la sonnette qui retentit, encore ! Je crois que mon dimanche de repos est en train d’être fichu. Je laisse tomber ma pile de vêtements sur mon lit et traîne les pieds  en pestant contre celui ou celle qui a décidé d’exploser le carillon.
Bien décidée à insulter mon visiteur, j’ouvre violemment la porte sans même vérifier par le judas.

- Quoi encore !? Pesté-je.
- Désolée  de te déranger voisine mais je ne pouvais pas attendre plus longtemps, s’excuse l fille de Bertrand.
- C’est pas vrai ! Me lamenté-je en levant les yeux au ciel. Ne me dis rien ! Tu stresses pour ton déjeuner avec ton père et Noémie, tu as peur que ça se passe mal, qu’elle ne t’apprécie pas et tu voudrais des conseils.
- Euh… comment tu sais pour le déjeuner ? Enfin, passons, non pas du tout, enfin si mais…
- Bon accouche, je suis désolée mais je suis un peu sur les nerfs. Enfin c’est ce qui arrive quand on me harcèle un dimanche matin.
- J’en prends note, en fait, c’est pour un service, débite-t-elle sans pour autant s’excuser. J’ai oublié que j’avais rendez-vous avec l’archi à 11h30 alors je te laisse les clefs de l’appartement pour lui ouvrir, continue-t-elle tout en mes les déposant dans ma paume. Tu me sauves la vie ! Tu pourras toujours compter sur moi ! Bon c’est pas tout, mais faut que je me prépare à rencontrer la femme de la vie de mon papounet . Bisous bisous !

Elle fait volte-face et pouf, disparue dans les escaliers. Je regarde le couloir désert, le trousseau de clefs, rembobine ses paroles, ”l’archi”…

- Putain ! Euh truc attends ! Hurlé-je en me précipitant à sa suite.

    Merdeeeee ! Gémis-je  quand arrivée dans l’entrée je la vois démarrer en trombe dans sa Mini rose. C’est un cauchemar !
Résumons : la fille de Bertrand, dont je ne me rappelle plus le nom, débarque à 9h30 un dimanche matin pour me demander, non, exiger de m’occuper de son rendez-vous de 11h30 avec son architecte, archi qui n’est autre qu’Adam, qui m’a clairement fait comprendre hier soir qu’il n’allait pas lâcher le morceau . Et moi, comme l’idiote que je suis, je n’ai pas réagi, enfin si mais trop tard. Mais qu’est-ce que je vais faire ? !

Shaky LoveWhere stories live. Discover now