Chapitre 17

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     Arrivés devant la sortie après avoir récupéré mon manteau, je me rends compte que je n’ai pas de moyen de transport pour rentrer chez moi. Voilà où ça mène de voyager au pays des contes de fées. Meeeerde ! Tant pis, je vais faire comme si, et dès que je serai dehors seule j’appellerai un taxi. Je n’ai pas envie d’embêter Julien alors qu’il a autre chose à faire pour le moment.

- J’ai vraiment hâte de te revoir et… enfin, pas comme ça, je veux dire, juste nous deux quoi, bafouille-t-il.

    Voilà qu’il a à nouveau perdu son assurance. Et je pense qu’elle a dû arriver chez moi car je lui réponds comme si c’était naturel chez moi :
- Moi aussi ça me plairait bien. Tu as mon numéro. Dès que tu as un moment, n’hésite pas !  J’ai toutes mes soirées de libre, finis-je en lui faisant un clin d’œil.

     Bon sang, je suis Noémie ! ! Elle m’a déteint un peu trop dessus. Mon courage repart au galop après cette proposition plus qu’ambigu, qui a l’air de ravir au plus haut point mon compagnon dont les yeux pétillent d’une drôle de manière.
     Après un chaste baiser, Julien m’abandonne à reculons en mimant qu’il m’appellera, avant de faire volte-face et de suivre son serveur qui venait de l’appeler une énième fois.
     Wouah, je me sens comme sur un petit nuage. Malheureusement, je suis plutôt dessous que dessus ! Du nuage ! Crotte de biquette qui fait des claquettes, il pleut toujours à verse . Je cours jusqu’à une devanture de magasin dans la rue adjacente pour me protéger de cette pluie diluvienne et prendre mon mobile.
    Je suis en train de fouiller dans mon sac à la recherche dudit objet quand quelqu’un me bouscule en râlant.

- Putain, quel temps de chien !

     Maudite ! Je suis maudite ! Revoilà l’autre dragueur à deux balles qui me sourit comme si de rien n’était. Mais que faut-il que je fasse pour ne plus le croiser ? C’est dingue quand même ! Je l’ignore en continuant à inspecter mon fourbi à la recherche de mon portable perdu. Bon sang, il faudrait que je vire tout ce qui ne sert à rien dans ce fichu sac.

- Tu as perdu quelque chose ? Me questionne l’autre idiot.

     Il m’exaspère ! Je fais comme s’il ne m’avait pas adressé la parole en commençant à paniquer car je ne trouve pas ce putain de mobile ! Je suis pourtant certaine de l’avoir mis dedans avant de partir, quoique… dans la précipitation, il se peut que je l’ai finalement oublié. Meeerde ! Comment vais-je faire pour rentrer ? Quelle idiote !

- Bertrand m’a dit que c’est lui qui t’as amenée au Cube. Tu as un moyen de transport pour rentrer ? Sinon je peux te raccompagner, ton immeuble est sur ma route, enfin si tu veux…

     Je le regarde abasourdie . Même après s’être fait jeter, limite insulté et ignoré, il continue à me parler. Personnellement j’aurai laissé tomber depuis belle lurette. Mais pas lui… Je pèse le pour et le contre dans ma tête.

- Bon d’accord, abdiqué-je en soufflant, ne trouvant pas meilleur solution afin de rentrer aux bercails sans retourner embêter Julien.

    Adam tend le bras en direction de la rue en appuyant sur la télécommande qui déclenche un double bip et des clignotants sur un véhicule à une dizaine de mètres de nous.
- T’es prête ?
- De qu…

    Pas le temps de finir ma phrase qu’il m’attrape la main et part en courant sous les trombes d’eau en me traînant derrière lui. Cette pluie est si glaciale que je coopère et me précipite à l’intérieur de sa Porsche.
   Nous nous ébrouons, brr, j’ai des frissons de partout. Adam allume immédiatement le moteur et pousse le thermostat du chauffage au maximum.

- Bordel, quel déluge ! Rouspète-t-il en repoussant les cheveux qui lui collaient au front d’un geste nerveux.

    Il se tourne vers moi et me fait un grand sourire. Oups, je crois que j’ai la bouche ouverte. Referme-la bon sang ! Je déglutis et reporte mon attention sur le pare-brise qui est maintenant devenu opaque avec toute l’humidité que nous dégageons , nos vêtements étant trempés.
     Du coin de l’œil je le vois mettre sa ceinture de sécurité , je me dépêche de l’imiter en espérant qu’il va vite se mettre en route. Les secondes défilent dans un silence pesant. Le moteur tourne toujours mais nous ne quittons pas la place de parking. Ça  commence à me stresser à un point inimaginable.

- Tu comptes camper ici ? Finis-je par m’impatienter.
- Eh ben dis donc, pouffe-t-il, je ne sais pas ce que je t’ai fait au collège , mais tu as l’air de vraiment m’en vouloir ! Je m’attendais plus à un ”merci Adam de me raccompagner chez moi”, dit-il sarcastique. Et au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, le pare-brise est embué, donc j’attends de pouvoir voir où je vais avant de prendre la route !
- Désolée , m’excusé-je en prenant sur moi de peur de me retrouver à nouveau dehors. Merci de me raccompagner chez moi… Attends, comment sais-tu où j’habite d’ailleurs ?
- C’est Bertrand qui me l’a dit. Je pensais que c’était ta copine, sa voisine, vu que c’est avec elle que vous étiez venus la semaine dernière, mais il m’a dit que c’est lui qui t’a emmenée ce soir.

     Je maudis Bertrand et sa langue trop pendue ! Quelle commère celui-là ! Il pouvait pas se taire ? Maintenant je suis sûre que je vais le croiser plus souvent dans l’immeuble !

- D’ailleurs,  tu ne saurais pas comment s’appelle l’idiot qui fait de la moto par hasard ?

     Oh bordel de merde !

- Euh non, réponds-je innocemment. À part Bertrand je ne connais pas grand monde dans mon immeuble, désolée.
- Dommage, j’aurai bien eu une petite conversation avec cet imbécile,  histoire de lui apprendre le savoir vivre !

    Oh lala, s’il savait ! Un gloussement m’échappe.

- Tu trouves ça drôle ? S’offusque-t-il.
- Non non, désolée, rougis-je. En même temps on récolte ce que l’on sème, ne puis-je m’empêcher de marmonner.
- Bon j’ai bien compris que tu m’en veux pour quelque chose  que je t’ai fait étant ado, mais comment puis-je m’excuser si tu ne me dis pas ce que c’est ! S’énerve-t-il.
- Le pare-brise est désembué, le coupé-je.
- D’abord tu vas vider ton sac pour qu’on puisse reprendre à zéro !
- Adam, soufflé-je exaspérée. Je te remercie de me ramener chez moi, mais je n’ai rien envie de reprendre à zéro. Ce que tu as fait…
- Mais putain, qu’est-ce que j’ai fait à la fin ! ? Hurle-t-il.

    Son ton, son visage rougit par l’énervement,  son regard noir, me mettent hors de moi et je ne peux empêcher davantage ma rancœur de sortir.

- Tu veux savoir ?! Hurlé-je à mon tour en le fusillant du regard. Tu m’as humiliée ! À la sortie de troisième,  tu t’es moqué de moi avec tes potes dans le train ! Sans parler du moment où tu m’as prise pour ta poubelle. Tu t’imagines ce que ça fait, à quinze ans d’entendre le garçon pour qui tu craques, critiquer ton physique, quand toi-même tu as du mal à l’assumer ? ! Non, c’est sûr, raillé-je, Monsieur parfait n’a jamais dû entendre de critique de sa vie… Et aujourd’hui, t’es toujours le même connard, à donner des notes sur le physique des femmes. Alors tu sais quoi ? Va te faire foutre ! Finis-je à bout de nerfs avant de sortir de sa putain de bagnole de riche de merde.

    Ça y est, je suis à nouveau sous la pluie, et il me faut bien ça pour me calmer. Une bonne douche glaciale, rien de tel pour vous remettre les idées en place. Tant pis, je vais retourner au club et retrouver Bertrand pour qu’il m’appelle un taxi. En voilà une putain de bonne idée !

- Christine attends ! M’hurle l’autre déchet.

    Apparemment l’eau n’est pas encore assez fraîche pour me calmer. Je ne sais pas ce qui m’arrive, je ne me contrôle plus. En me retournant je tombe nez à nez avec ”lui”. J’ai envie de lui coller mon poing dans sa face de rat, histoire de terminer ce que j’ai commencé ce matin. J’appellerai ça l’opération destruction de gueule d’ange. Mais pas le temps d’esquisser le moindre geste que mes pieds quittent le sol et je me retrouve la tête en bas, mon ventre sur son épaule. Il a osé ! Je crie, le frappe de toutes mes forces pour qu’il me repose immédiatement. Je me sens tout à coup propulsée en avant et j’atterris sur une surface moelleuse.

- Non mais ça va pas bien ?! Vociféré-je alors qu’il monte à son tour sur la banquette arrière avant de claquer la portière derrière lui.

   Je me jette sur la portière opposée afin de fuir ce psychopathe, mais pas assez rapidement car il me plaque sur l’assise.

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Oui je sais, chapitre court, mais pour ma défense, j'ai cru que j'avais l'âge de ma fille et j'ai joué à un jeu débile sur sa console. Résultat, j'ai le cou bloqué depuis 3 jours . Pourquoi me demanderez-vous, ben y avait pleins de monstres qui m'attaquaient et je me suis crispée au point de me bloquer tout le côté gauche. Et quand je vais vous dire le nom du jeu, c'est sûr vous allez vous foutre de moi : Minecraft 😅. Bref, rajoutez-en pas, ma fille se fiche déjà assez de moi depuis samedi. Promis je touche plus à sa console 😇

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