Chapitre 17

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Chapitre 17 : en famille.

«Ce n'est pas la chair et le sang mais le cœur qui fait de nous des pères et des fils, des mères et des filles.» -Anonyme

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8 Novembre 2014

C'est finalement deux semaines après la proposition de Johannah – lorsqu'elle et Louis se sont parlé au téléphone – que les deux amants se rendent chez elle pour dîner. Présentement, il est huit heures et quart, Louis est au volant de leur voiture, sa maman leur a donné rendez-vous assez tôt. Louis n'en connaît pas la raison, mais a accepté de ne pas poser de question. Sa main est posée sur la cuisse d'Harry qui est endormi à ses côtés. La maison de sa maman est encore à une heure de route environ, c'est pourquoi cette dernière leur a proposé de passer la journée chez elle et repartir seulement le lendemain. Aucun des deux amants n'a refusé, tous deux savent très bien que Louis ne va probablement pas boire que de l'eau, qu'Harry est totalement incapable de conduire, et qu'ils seront de toute façon bien trop fatigués pour reprendre la route. Cette semaine a été chargée, loin d'être reposante pour le couple.

Après la nuit plus que chaotique d'il y a une semaine, les deux amants avaient passé leur lundi à discuter, abordant des sujets plus ou moins durs à entendre. Ce que Michael avait dit à Harry, les différents traitements, leur fréquence, etc. Tout y était passé, enfin presque. Parce que Harry était resté très évasif quant à la question de comment lui se sentait. Le mécheux n'avait pas insisté, ne voulant pas que son homme se braque, mais les sentiments de son bouclé l'inquiètent. Louis ne veut pas qu'Harry garde tout pour lui, il sait à quel point se renfermer est destructeur et nocif. Pour le moment, il le laisse tranquille, mais Louis se promet de faire parler Harry.

Le mardi, Harry avait eu un de ces stupides rendez-vous de routines à l'hôpital. Ce n'était que le quatrième et Harry n'en pouvait déjà plus. Il avait l'impression de ne plus pouvoir rien faire seul et ce sentiment le frustre plus que tout. Et Michael n'est pas méchant – bien au contraire, le couple et lui avaient rapidement sympathisé – mais le bouclé ne supportait plus les questions qu'il lui posait. Est-ce que ça va? Est-ce que tu es fatigué? Est-ce que tu te sens malade? À ces questions, Harry n'avait qu'une envie ; lui rire au nez. Sincèrement, il est atteint d'une leucémie qui l'affaiblit de jour en jour. Est-ce qu'il a l'air d'aller bien? Eh bien non.

Le mercredi, il avait eu sa première séance d'immunothérapie. Et il pouvait d'ores et déjà affirmer qu'il détestait ça. Cette merde l'avait rendu malade tout le reste de la journée. Journée qu'il avait passé au lit dans les bras de Louis. Bien sûr, ce n'est clairement pas pour lui déplaire, mais Harry aurait voulu faire autre chose que glander. De plus, il n'avait rien réussi à avaler, il n'avait pas réussi à dormir à cause de la douleur à la tête et sa fièvre. Et tout cela l'avait rendu grognon et à la limite de l'insupportable. Et Louis avait beau lui répéter qu'il ne lui en voulait évidemment pas, Harry se sentait coupable de lui infliger sa mauvaise humeur.

Le jeudi, ça allait un peu mieux. Mais bien sûr, tout était trop beau pour rester ainsi, alors l'hôpital avait placer un nouveau rendez-vous de routine pour examiner Harry et lui poser tout un tas de question sur comment avait réagi son corps face à l'immunothérapie. Et si Louis n'avait pas été là pour serrer sa main, comme une demande silencieuse de rester tranquille, Harry leur aurait sans aucun doute sauté à la gorge. Il en a marre, bordel. Et une phrase ne fait que tourner en boucle dans sa tête; ça ne fait que commencer.

Le vendredi, c'est-à-dire hier, il avait de nouveau eu une séance de chimiothérapie, douze jours après la première. Elle avait duré environ une heure et demi, temps pendant lequel Harry avait somnolé, installé entre les jambes de Louis qui discutait tranquillement avec Michael. Le brun avait suivi mollement suivi la conversation, la ponctuant parfois de petites réponses chuchotées. Étonnement, il n'avait été que peu fatigué après ce cycle et les deux amants avaient pu profiter de leur après-midi, jouant à toutes sortes de jeux de société, un des passe-temps favoris du bouclé.

It's over, Love. I'll join you. [L.S]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant