Danganronpa : Sacrement Sépulcral

Chapitre 2 (11) : Sur les bois violets au mystère invitant

Je suis debout, devant la porte de notre colocation, à Shailey et moi. Lorsque nous l'avons ramenée des profondeurs, il a bien fallu la loger, alors nous l'avons ramenée ici. Elle y est depuis. Toujours inconsciente.

J'ai tenté de ranger un peu les lieux, durant la dernière heure. Histoire qu'elle ne se réveille pas en plein cauchemar. L'odeur était dure à supporter, mais je crois que je commence à m'y habituer. De toute manière, je dois l'emmener se laver dès qu'elle sera réveillée.

Septima a emmené Sabbatius, son nom soit maudit, ailleurs. Où, je l'ignore. Je ne veux pas le savoir. Je ne sais que penser de tout ça, mais ce dont je suis sûre, c'est que c'est le genre de traumatismes dont on ne guérit pas.

Et je ne peux pardonner le Sabbatius pour avoir fait cela. Même si vu son absence de réaction lorsque Septima l'a appréhendé, il n'était pas si déterminé que cela à commettre un meurtre.

Je glisse nerveusement mes doigts contre ma cuisse. Je sens mauvais, moi aussi. Merveilleux. Il ne manquait que ça. Mais je refuse de quitter mon poste, refuse de la laisser seule. Jamais je n'aurais une mort sur la conscience, et encore moins la sienne.

Septima arrive du couloir. Elle n'est pas seule, néanmoins. Evelyn, Serbaz et Jaako l'accompagnent. Le géant, à peine me voit-il, se rue vers ma frêle silhouette pour se planter devant moi. Et la seconde suivante, le voilà si incliné que son crâne pourrait toucher le sol.

- M'excuse. Pensais pas Sabbatius dangereux. Pas fait attention.

- C'est à moi qu'il faut s'excuser...réponds-je, gênée.

- On a tous été pris de cours, lâche un Serbaz apparemment exténué. Teodora est en train d'avertir les autres de ce qui vient d'advenir. Jusqu'à nouvel ordre, Sabbatius est retenu dans la cabine de massage de Cyrus. C'est l'endroit le plus petit et avec le moins d'échappatoires qu'on ait trouvé.

Il marque une pause. Je le regarde, lui, sa posture hasardeuse, son œil éteint.

Quelque chose dans cette agression semble l'avoir choqué, plus que dans le meurtre de Toshiki, ou la mort de Natat. Pourquoi ?

- Elle va bien ? demande Evelyn d'un ton légèrement hésitant.

- Je suppose. Elle n'a pas repris conscience.

Mon ton est fataliste, je m'en doute. Mais je ne vois pas comment faire autrement. Je suis simplement fatiguée. Et angoissée.

- Et toi ? poursuit mon frère en posant une main sur mon épaule.

Que lui répondre ? Il a bien dû remarquer mes yeux irrités.

- J'ai peur pour elle. Je ne sais pas pourquoi elle, précisément, mais j'ai peur.

- Tu te sens responsable de sa souffrance.

- Mauvaise idée, assène Jaako en se redressant enfin.

Je hausse les sourcils, alors qu'il me tend une main bienveillante. Je l'attrape le plus doucement que je peux, et il m'adresse un léger sourire. Vraiment léger.

- Personne responsable cela. Croire responsable, première étape souffrance. Toi responsable de personne, ni de vie, ni de mort.

Très ironique venant de la bouche de quelqu'un que je veux à tout prix sauver. Mais il n'a pas tort. Mon regard se reporte sur Serbaz, qui ajoute :

- Je suis d'accord avec Jaako. Tu as sauvé Shailey, c'est quelque chose d'extrêmement rare dans ces Tueries, si je ne dis pas de bêtises.

- Quelques fois seulement, lâche le géant sur un ton sombre.