Madame La Professeur

XIV

Je m'approchais d'elle.
Je levais son menton vers mes yeux pour pouvoir lui parler face à face.
Je séchais ses larmes encore chaudes avec le bout de ma manche.

*Alice* Je suis désolée, c'était complètement con ce que j'ai fait.

*Soane* Tu peux le dire oui.

*Alice* Je m'en veux.

*Soane* Tu peux.

Je la pris par le bras pour la sortir de la voiture.
Elle était debout face à moi, toujours les larmes aux yeux.

J'ouvris mes bras et l'attirais entre ceux-ci.
Elle posa son visage sur mon épaule et j'enroulais mes bras autour de sa taille.

*Alice* Je suis là, ça va aller.

À ces mots, elle s'effondrait dans mes bras, je sentis ses larmes couler contre mon cou et mouiller mon sweat.

Je caressais ses cheveux, ce qui avait l'air de la calmer.

*Alice* Respirez, ça va aller.

Elle prit deux grosses bouffées d'air.

*Soane* Je sais que tu aimes Louise et que je suis ta prof et que tout ça est mauvais, mais moi la journée, je fais en sorte de te croiser dans les couloirs et ce genre choses.
Je peux comprendre que tu ne m'aimes pas voir me déteste, mais je veux au moins que tu sois claire avec moi.

J'étais stupéfaite, je ne savais pas quoi répondre face à ça.

*Alice* Mais, je ne vous déteste pas.

*Soane* Non mais tu aimes Louise.

*Alice* Encore moins, Louise est mon amie, on s'est juste embrassé et j'ai fait exprès de venir devant votre salle pour le faire, c'était complètement con.

*Soane* D'accord, bref, je ne veux pas te déranger plus longtemps alors.

*Alice* J'ai tout mon temps pour toi.

*Soane* J'avoue que je préfère quand tu me tutoies.
Dit-elle en récupérant son sourire.

Je me détachais d'elle et lui montrais sa voiture du doigt.

*Alice* Je peux ?

*Soane* Tu n'as même pas le permis.

Je sortis mon portefeuille de ma poche arrière et lui montrais mon permis.

*Soane*Attends, mais t'as vraiment le permis.

*Alice* Donc je peux ?

*Soane* Oui fais-toi plaisir.

*Alice* Monte avant que je décide de te voler ta voiture.

Elle contourna sa voiture et s'empressa de monter du côté passager.

*Soane* Que vas-tu faire encore ?

*Alice* T'abandonner sur le bord d'une
Autoroute, te faire attendre une heure puis revenir te chercher parce que je me serais rendu compte que je ne veux pas que tu te fasses renverser par un camion.

*Soane* Oh donc tu tiens à moi ?

*Alice* Non, c'est juste qu'un cercueil ça coûte cher et puis le camion ne mérite pas ça.

*Soane* C'est bon, démarre avant que je t'en colle une.

*Alice* Tu n'oserais pas.
Dis-je à voix basse

Je sentis sa main taper l'arrière de ma tête.

*Soane* Tu disais ?

*Alice* Aïe, tu es violente comme femme.
Déclares-je en me frottant le crane

*Soane* DÉMARRE !

*Alice* Oui chef !

Elle tenta de m'en remettre une autre, mais j'attrapais son bras

*Alice* Tu cherches la guerre ?

*Soane* M'appelle plus chef.

Je démarrais la voiture.

*Soane* Où est-ce qu'on v-

Je plaçais mon doigt sur ses lèvres, la faisant taire.

*Alice* Tu te tais et tu attends.

Elle tourna sa tête vers la fenêtre pour ne plus croiser mon regard et bouder comme une enfant.

*Alice* Tu peux bouder, ça ne changera rien.

Elle ne répondit pas.
Je posais ma main sur sa cuisse et elle frissonna à son contact.

5 minutes plus tard

Je regardais dans mon rétroviseur, elle s'était endormie, en même temps vu l'état dans lequel je l'avais mise, elle avait besoin de repos.

On arrivait devant un grand parc, il y avait beaucoup de soleil et l'herbe brillait presque.
Je me penchais vers Soane encore endormie pour la réveiller.

*Alice* On est arrivées, réveille-toi ou sinon je vais te mordre.

*Soane* Hum non, je suis trop bien dans mon sommeil.

*Alice* J'espère que tu rêvais de moi au moins.

*Soane* Évidemment.
Dit-elle avec ironie.

*Alice* Eh moi, j'étais sérieuse.

*Soane* Tu n'es pas un rêve, tu es un cauchemar.

*Alice* C'est décidé, je te fais définitivement la gueule.

*Soane* Tu vas t'en remettre, je le sais.

Elle sortit de la voiture.
Je la pris par le bras et la tirais dans un coin sous un arbre fleuri.