Madame La Professeur

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PDV SAONE

Je sors de ma douche, m'habille avec un jean noir large et un tee-shirt blanc tout aussi large.
Je vais dans le salon pour retrouver Alice, elle est complètement plongée dans ses pensées, elle n'a même pas remarqué ma présence.

*Soane* Alice ?

Elle a les mains tremblantes, on dirait presque qu'elle est en train de faire une crise d'angoisse, elle a les yeux humides et les mains moites.

Je me précipite vers elle et la prend dans mes bras.

*Soane* Que se passe-t-il ?
Parle-moi, je suis là.

*Alice* Et si quelqu'un nous avait vues, tuimagines si tu finis en prison ?

Elle a raison, je le sais, j'avoue que je préfère ne pas y penser, souvent, je chasse cette pensée de ma tête et je me dis que ça n'arrivera jamais, le déni quoi, même si on ne fait pas vraiment grand-chose de mal, si on met de côté les suçons évidemment, mais oui, c'est vrai que je risque gros et puis qui nous croirait si on disait qu'elle était venue chez moi et qu'on se voyait souvent en dehors des cours, mais qu'il ne se passait rien tout le monde penserait que j'entretiens des rapports sexuels avec elle, je pourrai perdre mon travail et me retrouver derrière les barreaux.

*Soane* Ça va aller, il faut juste être discrètes et ne rien dire à personne, je sais que ce n'est pas une tâche simple, on ne sait jamais qui peut nous croiser ou même quel genre de psychopathe du lycée peut nous soupçonner et nous suivre, mais ce n'est pas pour autant que tu dois te mettre dans cet état.

*Alice* Soane…

*Soane* Ne me dit pas que…

*Alice* Seulement à Louise, personne d'autre.

Putain Alice, tu ne comprends pas qu'elle est amoureuse de toi et que si un jour, elle veut te faire payer que toi non (enfin, j'espère que toi, tu ne l'es pas) elle utilisera ça contre toi, contre nous.

*Alice* Je suis désolée, elle ne m'a pas laissé le choix, elle a vu les suçons et j'ai essayé de lui dire que... de lui dire que c'était quelqu'un qu'elle ne connaissait pas, elle ne m'a pas cru, elle a tout de suite compris de qui ça venait, je suis désolée, pardonne-moi.

Elle pleure, tellement que j'arrive à peine à comprendre ce qu'elle me dit.

Je vais devoir gérer cette histoire avec Louise, je ne voudrais pas me retrouver dans une situation incontrôlable.

*Soane* Ça va aller, je suis là pour toi, ne pleure pas pour ça, je vais gérer cette histoire.

Elle enfouit sa tête dans mon cou et me serre contre elle.

*Soane* Je suis là, ça va aller.

Je me sens malheureusement bien dans ses bras, j'aimerais que tout ça ne soit que rêves et fantaisies, que nos câlins se résument à juste des câlins et que je n'ai pas l'impression d'avoir un élevage de papillons dans mon ventre dès qu'elle entre en contact avec ma peau, mais non, c'est bien réel et je m'attache à elle, et elle non, ou pas de la même manière que moi, et en plus à cause de moi, elle est en pleure par peur des conséquences de MES actes, comment est-ce que je peux être aussi mauvaise, je ne pense qu'à moi et mon bien-être et non au sien.

Elle me serre tellement fort que j'en ai du mal à respirer, la voir dans cet état me fend le cœur.

*Soane* Écoute, je ne veux pas que tu t'inquiètes pour moi, je vais faire tout mon possible pour que personne ne nous voit ou nous suspecte d'accord ?

*Alice* Ça veut dire qu'on se verra moins souvent ?
Dit-elle avec une moue chagrinée.

*Soane* Voir plus du tout…

Elle s'effondre, comme si ses jambes n'étaient plus en capacité de retenir son propre poids.

*Alice* Je... je vais rentrer chez moi, c'est mieux…

*Soane* Mais on a cours dans 30 minutes !

*Alice* Je sais…

*Soane* Ça va aller, on va trouver une solution d'accord ?
Je vais essayer de faire qu'on continue à se voir.

*Alice* Je ne veux pas que tu me dises que tu vas trouver une solution pour me rassurer, si finalement, tu vas juste prendre peur et fuir, si tu veux me laisser, me fuir et ne plus jamais me parler dis-le-moi maintenant, mais ne me ment pas pour me faire plaisir.

*Soane* Je ne te mentirais jamais Alice, je ne suis pas comme ça, alors quand je te dis que je vais trouver une solution même si elle ne nous arrange pas, c'est que c'est ce que je vais faire.

*Alice* Je te fais confiance…

*Soane* Viens dans mes bras.

J'essuie ses larmes avec mon pouce et lui fait un bisou sur le front.

*Soane* On va en cours ?

*Alice* J'ai pas envie…

*Soane* Ne m'oblige pas à te tirer par les cheveux.

Elle se rapproche de moi, ses lèvres sont à quelques centimètres des miennes, elle tourne la tête, embrasse ma joue et me chuchote à l'oreille :

*Alice* Pas besoin d'utiliser la force.

Putain, je le voulais tellement, ses lèvres sur les miennes, j'aurais dû l'embrasser, mais si elle ne l'a pas fait, c'est qu'elle ne le voulait pas, on ne ressent pas la même chose, c'est une évidence qui me torture certe mais ça ne changera pas et je dois m'y faire.

Je prends mes clés, mon sac et nous sortons de l'appartement pour aller jusqu'à ma voiture.

*Soane* As-tu laissé ton sac dans la voiture ?

*Alice* Oui, je ne suis pas sûre d'avoir tous mes cours pour aujourd'hui, je pense qu'il va me manquer 2 ou 3 cahiers.

*Soane* Tu dis que c'est moi qui les ai, car je voulais voir ce que vous faisiez dans les autres matières et que j'ai oublié de te les rendre.

*Alice* Et puis quoi encore, je ne veux pas t'attirer d'ennuis, je dirais simplement que j'ai oublié, ça arrive hein, ils comprendront, enfin, j'espère.